Sur le vif

Egypte : un Frère musulman et une figure de l’ère Moubarak choisis au premier tour

Rédigé par La Rédaction | Samedi 26 Mai 2012 à 23:18



A l’issue du premier tour de l’élection présidentielle mercredi 23 et jeudi 24 mai, le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, a été élu par les Egyptiens au second tour avec le dernier premier ministre de Hosni Moubarak, Ahmed Chafiq.

Selon les résultats provisoires, M. Morsi a recueilli environ 25 % des suffrages et est suivi de très près par M. Chafiq, crédité de 24 % des voix. Le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi arrive en troisième position (21 %), suivi par l'islamiste indépendant Abdel Moneim Aboul Foutouh (17 %) et l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa (11 %).

Lors de sa conférence de presse donnée samedi 26 mai, M. Chafiq, qui avait du quitter son poste sous la pression de la rue en mars 2011, a cherché à corriger son image. Ce symbole de l’ancien régime veut se poser comme un garant de la révolution. « Il n’y a pas de place pour un retour à l’ancien régime. L’Égypte a changé et on ne peut pas revenir en arrière », a déclaré l’ancien chef d’état-major de l’armée de l’air. « La révolution que vous avez provoquée vous a été confisquée, je me suis engagé et je m’engage à vous en rendre les fruits », a-t-il ajouté.

M. Chafiq, qui a axé sa campagne sur les thèmes de la sécurité et de la stabilité face à la crise économique, bénéficie d’un fort soutien de l'armée et de la communauté copte (chrétienne) mais pas auprès des mouvements de jeunesse à l’origine des protestations qui ont permis la chute de Moubarak.

De leur côté, les Frères musulmans cherchent à s’attirer les faveurs de cette jeunesse et accusent M. Chafiq de mettre la révolution « en danger » et se portent eux aussi en garants du changement. La confrérie a appelé les Egyptiens à faire front derrière leur candidat M. Morsi.

Les deux candidats auront fort à faire pour rallier à leur cause les prétendants malheureux à la présidentielle. Les Egyptiens devront se rendre une nouvelle fois aux bureaux de vote pour les départager lors du second tour, prévu les 16 et 17 juin prochain. La bataille du second tour est d’ores et déjà engagée.

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