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Société

Deux musulmanes poignardées près de la Tour Eiffel : le caractère raciste de l’agression reconnu

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 21 Octobre 2020 à 17:40

           

Deux femmes ont été attaquées au couteau, dimanche 18 octobre, près de la Tour Eiffel après une altercation avec deux autres femmes qui refusaient de tenir leurs chiens en laisse. Le parquet de Paris a retenu, mercredi 21 octobre, le caractère raciste de l’agression, particulièrement violente. Le point sur cette affaire qui a généré une vive émotion sur les réseaux sociaux.



Deux musulmanes poignardées près de la Tour Eiffel : le caractère raciste de l’agression reconnu
Depuis lundi 19 octobre, l’information selon laquelle deux femmes ont été agressées à Paris car « musulmanes et voilées » circule massivement sur les réseaux sociaux, dans un contexte délétère où nombre de musulmans de France s'inquiètent de la libération des paroles et des actes racistes à leur encontre après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine. Mais que s’est-il bien passé dans cette affaire ?

Une famille de neuf personnes - cinq femmes et quatre enfants - se promène tranquillement sur le Champ de Mars, près de la Tour Eiffel, dimanche 18 octobre, lorsqu’elle croise deux femmes avec deux chiens non tenus en laisse vers les coups de 20h.

Selon une des victimes, les chiens se sont dirigés vers eux, suscitant ainsi la peur parmi les enfants. « Ma sœur, qui est voilée, a demandé aux deux femmes s’il était possible de garder leurs chiens auprès d’elles parce que les enfants avaient peur », a-t-elle raconté à Libération.

Une agression d'une grande violence

C’est là que la situation dégénère. Refusant de tenir leurs chiens en laisse, les agresseuses, alcoolisées, insultent les femmes d'origine algérienne présentes de « Sales Arabes » avant d’asséner des coups de couteau à deux d’entre elles. « Les victimes ont immédiatement été prises en charge par les pompiers et transportées en milieu hospitalier sans pronostic vital engagé », a fait savoir, mardi 20 octobre, la préfecture de police de Paris.

Néanmoins, les deux femmes, âgées de 19 et de 40 ans, ont été transportées en urgence absolue à l'hôpital Georges-Pompidou, dans le 15e arrondissement de Paris. L'une a reçu trois coups de couteau ; l'autre, toujours hospitalisée à ce jour, en a reçu six, lui causant notamment une perforation du poumon.

Voici ce que la préfecture a déclaré dans un communiqué dans lequel il n'était pas fait mention d'un quelconque caractère raciste dans l'affaire : « Les policiers sont intervenus suite à un appel police-secours pour deux femmes blessées par arme blanche au niveau du Champ-de-Mars. Cette agression ferait suite à un différend survenu entre quatre femmes à cause d'un chien non tenu en laisse et traînant à proximité des enfants des deux victimes. »

Une plainte pour « tentative de meurtre » annoncée

Une des assaillantes avait été interpellée le soir même des faits par la police tandis que la seconde, la principale suspecte, a été appréhendée mardi 20 octobre.

« Elles ont parlé de nos voiles, ils nous ont demandé de rentrer chez nous et nous ont dit qu’on était des sales Arabes », a témoigné avec émotion Hanane dont la sœur et la cousine ont été poignardées, devant une caméra du journaliste Taha Bouhafs.

Selon Me Arié Alimi, l’avocat des deux victimes, « celles-ci sont satisfaites de l’ouverture d’une information judiciaire et du caractère raciste retenu mais considèrent qu’il s’agit d’une tentative d’homicide ». « Il est indéniable que ces faits sont liés au défoulement politique et laïciste contre les musulmans depuis l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine », a affirmé auprès de l'AFP l'avocat, qui a annoncé, mercredi 21 octobre, le dépôt d'une plainte pour « tentative de meurtre à raison de l’appartenance de la victime à une race ou à une religion déterminée ».

Après avoir ouvert une enquête pour « violences volontaires avec arme en réunion », le parquet de Paris a décidé, mercredi 21 octobre, de requalifier les faits en retenant également le caractère raciste de l’agression.

Les charges retenues par la justice, rapporte Actu Paris, sont « violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail de plus de huit et de moins de huit jours », des violences « aggravées par trois circonstances : la réunion, l'usage ou la menace d'une arme » et « les faits ayant été précédés, accompagnés ou suivis de propos portant atteinte à la considération de la victime ou d'un groupe de personnes dont fait partie la victime en raison de leur appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, nation, race ou religion déterminée ».

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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Premier Janvier le 21/10/2020 20:44 | Alerter
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Arabe est une langue pas une origine.
Seuls les habitants de l'Arabie sont des Arabes.
Ils le sont parce qu'ils sont arabophones. Pas parce qu'ils sont musulmans.
Même s'ils peuvent l'être.
Selon les perceptions, il peut exister une autre logique, mais l'entendement commande plutôt celle là.
Pareil avec tous les endroits. Seuls les habitants de Paris sont des Parisiens.
L'islam est la religion des Arabes mais les musulmans sont les adeptes de l'islam. Pas des Arabes. Enfin, il me semble.
Mais peu importe. Etre musulman (ou chrétien ou juif ou autre) ou royaliste ou socialiste ou n'importe quoi est une idée, une pensée, pas une personne.
Tout ce qui peut être pensé existe.
Pour combattre ce qui peut être pensé, il faudrait combattre ce qui peut produire la pensée. C'est la pensée qui produit la pensée. La pensée pense la pensée. Qui pense sa propre pensée.
Il faudrait combattre la pensée elle même donc. Une impossibilité.
La pensée pense indépendamment de nous. Elle nous révèle ce qu'elle trouve. Potentiellement n'importe quoi. Mais personne ne peut combattre la pensée, pas même elle.

2.Posté par Premier Janvier le 21/10/2020 21:05 | Alerter
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Si l'on dit des pensées qu'elles sont intrinsèquement liées aux personnes c'est que personne ne les aurait jamais pensé avant.
Hors tout est déjà là. Si personne d'autre que soi même n'a jamais pensé quelque chose c'est qu'il n'avait pas su le voir.
On n'invente rien. Tout est déjà là. On ne fait que le trouver. Soit on le trouve en le cherchant, soit ce sont les choses elle mêmes qui disent ce qu'elles sont mais tout est déjà là.

3.Posté par Premier Janvier le 21/10/2020 23:19 | Alerter
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Mon commentaire est peut être mal dit.
Je ne confonds pas ni ne sépare la culture arabe des origines.
Littérature, cuisine, religion, art... et d'ou l'on peut venir.
J'ai juste voulu dire qu'être de culture arabe ou musulmane sont différents. Même s'ils peuvent être l'identité d'une même personne.


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