Sur le vif

Des responsables de l’UJFP et de l’AFPS victimes de l’antiterrorisme

Rédigé par | Mercredi 10 Juin 2015 à 16:32



« Mais à quoi joue la police nationale ? », s’insurge l’Association France Palestine Solidarité (AFPS). La brigade anti-criminalité est intervenue au domicile de Jean-Claude Lefort, ex-président de l’association, dans la nuit de 9 au 10 juin. L’ex-député du Val-de-Marne, dénoncé sur accusation diffamatoire, n'était alors pas à Ivry-sur-Seine mais a été prévenu par des voisins.

« Pas un, mais deux », déplore l’AFPS. Cette nouvelle intervient après l’intervention brutale du Raid au domicile de Pierre Stambul, co-président de l’Union juive française pour la paix (UJFP) dans la nuit du 8 au 9 juin. Ce dernier, qui était bel et bien chez lui, à Marseille, lorsque les forces de police sont intervenues selon les procédures de l’anti-terrorisme, avait été interpellé puis placé en garde à vue 7h avant d’être relâché. Comme Jean-Claude Lefort, il a été visé sur dénonciation mensongère.

Un hacker impuni

« Pierre Stambul a été victime d'un canular, d'un acte malveillant », a confirmé le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez, racontant qu’une personne « a appelé la police en utilisant son numéro de téléphone, et en disant avoir battu sa femme ». La police a alors rappelé le numéro - qui était bien celui du responsable de l’UJFP – et l’usurpateur a déclaré que sa femme était morte et qu'il attendait la police « avec un fusil ». « C'est ce contre-appel qui a déclenché l'opération du Raid », explique-t-il.

Des explications qui ne suffisent pas à Pierre Stambul, qui déclare avoir été victime d’une intervention violente injustifiée alors que la police a pu constater que sa femme était bel et bien vivante. Les soupçons se sont vite tournés contre le hacker franco-israélien Grégory Chelli, alias Ulcan, qui s’est fait remarquer ces derniers mois pour avoir piraté plusieurs sites dont celui de Rue 89 et ciblé plusieurs personnes par des canulars informatiques. Une information judiciaire a été ouverte à Paris sur les actes de harcèlement et de malveillance qui sont attribués à Chelli.

« Le gouvernement doit s’expliquer. Ne faut-il pas y voir une volonté d’intimidation de ceux qui, depuis le sol français ou non, soutiennent aveuglément la politique du gouvernement d’extrême droite israélien et s’inquiètent du développement sans précédent du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien en France, en Europe et dans le monde ? Nous ne cèderons pas à ces provocations. Au contraire, elles renforcent notre détermination à défendre le droit », fait part Taoufiq Tahani, président de l’AFPS dans un communiqué. « Une seule réponse à ces provocations : l’élargissement de la solidarité avec le peuple palestinien. »

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur