Sur le vif

Des femmes contre le blocus de Gaza stoppées net par l’Egypte

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 6 Mars 2014 à 15:10



Une délégation de femmes, qui devait se rendre à Gaza par l’Egypte pour marquer leur opposition au blocus imposé par Israël, a été arrêtée net cette semaine à l’aéroport international du Caire.

Pour protester contre la décision de rétention des militantes arrivées pour certaines mardi 5 mars, la soixantaine de femmes bloquées campent dans la zone internationale aéroportuaire. Elles appellent les autorités égyptiennes à leur donner l’autorisation d’en sortir afin de se rendre vers l’enclave palestinienne par le point de passage de Rafah, non contrôlé par Israël. Un sit-in renforcé par l’absence de motifs légitimes délivrés au groupe.

Plusieurs d’entre elles ont eu moins de chances comme l’Irlandaise Mairead Maguire, prix Nobel de la paix 1976, qui a été reconduite sans ménagement pour un vol retour vers Londres après un interrogatoire de plusieurs heures. La militante américaine Medea Benjamin, elle aussi expulsée, a accusé la police de violences à son égard. Après une nuit en cellule, elle a été forcée de prendre un avion pour la Turquie avant son départ pour les Etats-Unis. Elle souffre d’une luxation de l'épaule et d’une fracture du bras, a-t-elle fait savoir.

Djamila Bouhireb, une figure de la lutte pour l’indépendance algérienne, devait faire partie de la délégation. Arrivée à Paris mardi 4 mars, la femme âgée de 78 ans, qui fut l’épouse de Jacques Vergès, n’a finalement pas pris l’avion pour s'éviter les désagréments que comporterait l’expulsion.

La coalition internationale, composée d'une centaine de femmes, répondait à un appel de femmes de Gaza. Elle entendait ainsi manifester sa solidarité à l’occasion de la Journée internationale de la Femme le 8 mars lors d’une mission initialement programmée du 5 au 13 mars. Dans leurs bagages, de simple lampes solaires et à dynamo pour faire face aux coupures d’électricité fréquentes à Gaza.

« Nous vous lançons cet appel pour que vous nous aidiez à faire cesser ce blocus injuste et inhumain. Un blocus qui nous affecte dans tous les aspects de notre vie, en tant que femmes, mères, de même que dans notre activité professionnelle. Nous faisons partie de ces 1,8 million de Palestiniens emprisonnés sur une superficie de 365 km2, qu’on essaie quotidiennement et systématiquement de déshumaniser », avaient-elles écrit. Les autorités égyptiennes, menées par le général al-Sissi, veulent en décider autrement.

Des rassemblements en soutien à la mission sont organisés devant plusieurs ambassades d’Egypte en Europe.

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