Arts & Scènes

De la Révélation à la révolution, « Typographiae Arabicae » expose le dynamisme de l’écriture arabe

Rédigé par | Mardi 21 Juillet 2015 à 08:00



[À gauche] Affiche de Reza Abedini pour l’exposition « Iranian Cultural Posters Exhibition (1 de 4) », Téhéran, 2004, sérigraphie, 50 × 70 cm. L’artiste rappelle le geste du calligraphe et joue sur la qualité d’image des textes en travaillant sur leur superposition et leur accumulation (© Reza Abedini). [Au milieu] Œuvre de Roberto Hamm, étude des graisses pour la mise au point du projet de typographie Anissa, 1978. Étude du décalage des pleins et déliés sur le caractère fa en vue d’un équilibre formel proche d’un tracé au qalam, 1978, crayon et encre sur papier, 210 × 297 mm (© Archives Roberto Hamm). [À droite] Œuvre de Mourad Krinah : minimalistes, les caractères Mosammim ont été créés pour l’exposition « Designers algériens » au Bastion 23 (Alger), 2013, infographie, 45 × 65 cm (© Mourad Krinah).
Si la calligraphie a acquis ses lettres de noblesse dans le monde musulman ‒ du fait, notamment, de l’interdit religieux de la représentation humaine dans l’art islamique qui a longtemps prévalu ‒, la création typographique de la lettre arabe n’en est pas moins dynamique. Largement méconnue, la vitalité de cette création graphique venant de pays d’écriture arabe (Maroc, Algérie, Égypte, Liban, Iran…), mais passant aussi par l’Europe et les États-Unis, nous est présentée dans l’exposition « TYPOGRAPHIAe ARABICAe » à la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC), à Paris.

Un parcours historique, du XVIe siècle à nos jours, montre l’évolution des recherches typographiques depuis l’apparition de l’imprimerie à l’entrée dans l’ère informatique. Mais au-delà l’aspect technique, ce sont les questions culturelles et politiques (et in fine la question coloniale) qui sont évoquées : doit-on latiniser l’écriture ? la massification de l’imprimé est-elle facteur de développement de l’instruction ? et donc devient-elle vecteur de démocratisation de la société ?

Une sélection d’affiches des années 1970 à 1980 permet de se rendre compte non seulement des esthétiques nouvelles créées par des artistes en lien avec les avant-gardes internationales mais aussi de leur engagement politique, marqué en particulier par le conflit israélo-palestinien.

Enfin, les œuvres de graphistes et de typographes contemporains ‒ Reza Abedini (Iranien, installé au Liban), Nadine Chahine (Libanaise, travaille en Allemagne), Naji El Mir (Né au Liban, vit en France), Mourad Krinah (Algérie), Iman Raad (Iran, États-Unis), Bahia Shehab (Égypte), Fenna Zamouri (Belgique), Marco Maione (France) ‒ offrent un vrai plaisir de l’œil.

Exposition « TYPOGRAPHIAe ARABICAe »
Du 15 juin au 8 août, entrée libre
Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC) :
65, rue des Grands-Moulins ‒ Paris 13e ‒ www.bulac.fr
Visite guidée et gratuite le jeudi 6 août, à 16 h, sur inscription préalable



Journaliste à Saphirnews.com ; rédactrice en chef de Salamnews En savoir plus sur cet auteur