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Société

De Paris à Marseille, des marches en hommage à Sarah Halimi contre l’antisémitisme

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 6 Janvier 2020 à 17:35

           

De Paris à Marseille, plusieurs milliers de personnes ont répondu aux appels à se rassembler, dimanche 5 janvier, pour exiger que justice soit faite pour Sarah Halimi, une retraitée de confession juive rouée de coups et défenestrée par son voisin en avril 2017. La famille de la sexagénaire et leurs soutiens réclament la tenue d’un procès, à l’heure où l'appareil judiciaire en a écarté la possibilité.



Des rassemblements ont été organisés, dimanche 5 janvier, en France, ici à Marseille, pour réclamer justice pour Sarah Halimi, une retraitée juive tuée en 2017 par son voisin. © Facebook / Martine Vassal
Des rassemblements ont été organisés, dimanche 5 janvier, en France, ici à Marseille, pour réclamer justice pour Sarah Halimi, une retraitée juive tuée en 2017 par son voisin. © Facebook / Martine Vassal
Près de trois ans après le crime sauvage dont Sarah Halimi a été victime, la cour d’appel de Paris a déclaré le principal accusé, Kobili Traoré, pénalement irresponsable. Les juges ont estimé, sur la base de conclusions rendues par des psychiatres, que l’individu, consommateur de cannabis, était en proie à une « bouffée délirante aiguë » qui a aboli son discernement au moment des faits. Le caractère antisémite a, certes, bien été reconnu mais la décision des magistrats, rendue le 19 décembre, a écarté la possibilité d’un procès devant les assises, suscitant l’indignation et l’incompréhension parmi les proches de la victime, de même qu'au sein de la communauté juive.

Dans une tribune au Figaro, le Grand rabbin de France, Haïm Korsia, a dénoncé une « décision tragique et ubuesque de ne pas juger l’assassin présumé de Sarah Attal-Halimi ».

« Comment expliquer qu’une bouffée délirante aiguë consécutive à une absorption volontaire et considérable de stupéfiants puisse exonérer quiconque de ses responsabilités ? Devrait-on en déduire que tout individu drogué serait doté d’un permis de tuer les Juifs ? »
, s’est interrogé le dignitaire religieux, appelant la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, à intervenir dans l’affaire Halimi de sorte à ce qu’un procès puisse se tenir.

Trois semaines après cette décision, ces mêmes sentiments d'incompréhension et de colère dominaient les rangs des manifestants, qui réclamaient d’une seule voix « justice » pour Lucie Attal, appelée aussi Sarah Halimi. A Paris, une halte a été faite devant l’immeuble où résidait la défunte retraitée. Auparavant, des membres de la famille de Sarah Halimi se sont exprimés publiquement pour réclamer un procès. Une demande également formulée par les manifestants à Montpellier ou encore à Marseille. La famille de la victime s'est pourvue en cassation pour contester l'arrêt de la cour d'appel de Paris.

Une nouvelle « jurisprudence Sarah Halimi » a-t-elle été introduite par la justice ?

Pour Me Francis Szpiner, l'avocat des parties civiles, au Point, la décision des magistrats a crée « une "jurisprudence Sarah Halimi" qui, demain, permettra éventuellement à un individu qui aura pris le risque conscient de consommer un produit dangereux d'échapper à sa responsabilité ».

Cet avis a été critiqué par deux avocats, qui ont signé, fin décembre, une tribune répondant à celle de Haïm Korsia. « En droit français, la consommation d'alcool et de stupéfiants est une circonstance aggravante permettant aux juges de condamner plus sévèrement les faits soumis. La cour d'appel, par un raisonnement motivé en fait et en droit, a jugé que le comportement de Kobili Traoré depuis le 2 avril 2017, dont a résulté la bouffée délirante aiguë du 4 avril, n'a aucune commune mesure avec les effets recherchés habituellement par un consommateur de cannabis », ont écrit Me Emmanuel Tordjman et Me Maud Touitou.

« La décision de la cour d'appel ne s'explique que par l'état médical dans lequel se trouvait le meurtrier de Madame Lucie Attal au moment où il a commis les faits », ont-il signifié, estimant qu'il n'est « pas juridiquement acceptable de qualifier cette décision de justice de "permis de tuer des Juifs" » « Tout se passe désormais comme si le principe selon lequel on ne juge pas les fous, existant depuis le Talmud et le droit romain, ne devrait plus s'appliquer lorsque le crime est trop atroce. Il s'agit pourtant de l'un des fondements de notre État de droit », ont conclu les avocats.

C'est la Cour de cassation, saisie par la famille Halimi, qui est désormais chargée d'examiner l'arrêt de la cour d'appel de Paris. A ce jour, Kobili Traoré est interné à l'hôpital psychiatrique de Villejuif (Val-de-Marne).





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Premier Janvier le 11/01/2020 18:53 | Alerter
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Notre société a du mal a accepter que les fous puissent exister.
Le délire, la démence sont des choses inimaginables pour les gens.
On le voit dans les forums, dans les commentaires qui concernent l'actualité, les faits divers.
Les gens réagissent avec colère et incompréhension aux actes qualifiés de fous. Ils sont toujours très virulents voire haineux envers le coupable.
Ils font peur. Eux memes en deviennent fous. Tant ils en deviennent haineux on se dit heureusement que je ne le connait pas. Et pourtant ce sont des gens dits normaux.
Notre société refuse catégoriquement les personnes déséquilibrées. Peut etre d'ailleurs parce qu'elles les a elle meme fabriqué.
La majorité des gens qui sont en prison n'auraient normalement rien à y faire. La plupart sont des déséquilibrés, des névrosés. Savez-vous que la plupart des français sont névrosés mais que n'étant pas diagnostiqués ils s'ignorent.
Peut etre la société ayant elle meme formaté les gens se dit t'elle npous sommes incapable d'inverser le processus. L'expression monde de fou le dit d'ailleurs très bien.

2.Posté par Premier Janvier le 11/01/2020 19:37 | Alerter
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J'ai évoqué la folie.
J'ai été un peu hors sujet donc. Puisque le sujet est l'anti racisme.
Là dessus il y aurait énormément à dire.
Lequel. Celui de qui. Comment. Pourquoi. Etc.
Oui parce que ce sont des sectes. L'anti racisme est une secte.
Chacun y va de son prétendu anti racisme tandis que le but final n'est toujours que celui d'incriminer, vilipender celui qui n'est pas la sien.
Les anti racistes sont devenus, en tout cas à notre époque et chez nous des racistes comme les autres.
La première chose qui me vient c'est comment peut t-on désigner le quidam, monsieur tout le monde, pour ce travers quand des responsables politiques se permettent eux memes d'utiliser les origines, les ethnies, les confessions à des fins vulgaires, populistes.
Quand l'habilité, la diplomatie ose prendre en otage les communautés

afin de se maintenir au pouvoir ou qu'ils en usent à tire larigot afin de parvenir à se voir élus ou nommés.

Et pas que les politiques. Les merdias aussi (heu les médias).
On se moque de qui. Hein! On se moque de qui!
Et c'est particulièrement vrai à l'endroit des Arabes (heu! des musulmans).
Il est lui aussi un racime ethnique. Un racisme à l'endroit des Arabes.
Du coup d'un hors sujet je dévies encore vers un autre hors sujet. Il n'existe pas d'antisémitisme politique. Par contre il y existe bel et bien un racisme anti musulman politique. Comment ce fait-ce. Tout le monde se le demande.
Là est l'un des problèmes de l'anti racisme.
L'anti racisme ayant l'anti racisme ...  

3.Posté par Premier Janvier le 11/01/2020 20:27 | Alerter
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Je pense à tort ou à raison des juifs qu'ils sont considérés comme étant blancs.
Que le racisme envers les juifs ne concerne pas tant leur origine mais plutôt leur confession. Puisqu'ils sont blancs. Et européens.
Une non appartenance commune plutôt qu'une origine.
Je ne suis pas spécialiste. En anti racisme je suis nul. Je ne dis que ce que j'en comprends. Potentiellement complètement à coté de la plaque.
Mais leur confession me semble etre plus acceptée (l'expression judéo-chrétien par exemple) que celle des musulmans.
Après je suis athée et je n'entends rien aux religions.
Mais il me semble évident qu'il y a des graduations pour nos élites.
Après à quoi cela est t-il du. A l'Histoire bien évidemment.
Ils sont présents en Europe depuis plus longtemps. Tandis que les musulmans présents chez nous sont le résultat, la conséquence des colonies. Et donc le résultat de pièce rapportée, d'exogène. D'un truc qui n'aurait normalement rien à faire là.
Les infos, les émissions, les politiques, les opinions le disent.
En résumé. Les musulmans, le grand satan.
Je ne suis pas de cette opinion mais c'est comme ça.
Quand j'étais petit, meme quand j'ai était adulte je regardais les documentaires sur les minorités persécutés. Aujourd'hui ce n'est plus possible pour moi. Je me dis, on nous sert de la soupe. Il existe des persécutions aujourd'hui ou l'on ne moufte pas. Je me dis, mais on se fout de notre gueule et l'on s'est toujours foutu de notre gueule en fait. C'est du vent tout ça. On ...  

4.Posté par Premier Janvier le 11/01/2020 20:44 | Alerter
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J'ai dit ils sont blancs. Puis ils sont de confession exogène. puis ils ont une appartenance commune à la notre. Bref. Complètement contradictoire. En vérité je ne sais pas. Je ne connais pas cette forme de racisme. Je n'entends que ce que les gens en disent.
Bien qu'elle soit un équivalent, l'islamophobie me semble plus simple à comprendre. Ils ne sont pas blancs. Ne sont pas de racine chrétienne. Sont d'origine étrangère. Et avec ça je transpose sur les autres communautés. Mais il me semble que c'est bien que cela. Et ça qu'il me manque. Il me manque un élément qui m'échappe, c'est sur. Mais je n'ai pas trouvé quoi.
Allo! Les anti raciste. Kézako. Lol.

5.Posté par Premier Janvier le 12/01/2020 19:23 | Alerter
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Je voudrais me rattraper car j'ai peu d'etre mal compris.
Le racisme des quidams est grave bien entendu.
Mais il n'existe pas chez nous d'antisémitisme d'Etat.
Jamais la communauté juive ne subit l'assaut des politiques.
Ce que j'ai voulu dire c'est que sur ce point les musulmans quant à eux y ont droit matin midi et soir. C'est ça que j'ai voulu dire.
Et c'est là ou il y a un problème. C'est là ou l'anti racisme devient déviant. Il met sur le meme plan le racisme émanant d'un quidam et celui émanant de responsables politiques. Hors ce sont des dimensions complètement différentes. L'un n'engage que la personne de qui il émane, l'autre nous engage à tous. Ils ne sont pas de la meme gravité, ils n'ont pas les memes répercutions. Hors on fait semblant que si. C'est là ou l'anti racisme s'est égaré, s'est auto discrédité.

6.Posté par Premier Janvier le 12/01/2020 19:25 | Alerter
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...peur… Pardon.
La vache il manque plein de lettre et de mots. J'ai le tort de ne pas me relire.
Mais bon je pense que ça se comprend.


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