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Sur le vif

Cologne : l'écrivain Kamel Daoud quitte le journalisme

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 19 Février 2016 à 12:14

           


Kamel Daoud.
Kamel Daoud.
Tout juste auréolé du prix Jean-Luc Lagardère du meilleur journaliste de l'année, Kamel Daoud annonce mercredi 17 février, la cessation de ses activités journalistiques. « J'arrête le journalisme sous peu », écrit-il dans Le Quotidien d'Oran, un journal algérien où il tient une chronique.

L'écrivain a rédigé une « Lettre à un ami étranger » dans laquelle il explique sa décision, motivée par la lassitude face aux attaques dont il fait l'objet après la publication, le 31 janvier dernier, d'une tribune parue dans La Repubblica puis traduite pour Le Monde intitulée « Cologne, lieu de fantasmes ».

Kamel Daoud y analyse comme ressort principal des agressions le tabou du rapport à la femme dans les sociétés arabes qu'il lie à la montée de l'islamisme. Les réfugiés et immigrés arabo-musulmans dans leur ensemble présents en Europe sont réduits à des « islamiste(s) (qui) n’aime(nt) pas la vie » et qui voient la femme comme « le reflet de la vie que l’on ne veut pas admettre. Elle est l’incarnation du désir nécessaire et est donc coupable d’un crime affreux : la vie ».

Quelques jours plus tard, Le Monde publie une tribune, celle cette fois d’un collectif d'universitaires qui l’accuse de véhiculer des clichés orientalistes et d’alimenter les fantasmes islamophobes « sous le prétexte de refuser tout angélisme ».

« Après d’autres écrivains algériens comme Rachid Boudjedra ou Boualem Sansal, Kamel Daoud intervient en tant qu’intellectuel laïque minoritaire dans son pays, en lutte quotidienne contre un puritanisme parfois violent. Dans le contexte européen, il épouse toutefois une islamophobie devenue majoritaire. Derrière son cas, nous nous alarmons de la tendance généralisée dans les sociétés européennes à racialiser ces violences sexuelles. », écrit le collectif pour fustiger l'analyse de Kamel Daoud sur ce qui s'est passé à Cologne.

Leur réponse ne va cependant pas, dans un premier temps, refréner les hardeurs du chroniqueur qui publie le 14 février dans le New York Times un article libellé « La misère sexuelle du monde arabe » pour réaffirmer ses positions. « Que des universitaires pétitionnent contre moi aujourd'hui, pour ce texte, je trouve cela immoral parce qu'ils ne vivent pas ma chair, ni ma terre et que je trouve illégitime sinon scandaleux que certains me servent le verdict d'islamophobie à partir de la sécurité et des conforts des capitales de l'Occident et ses terrasses », juge Kamel Daoud dans sa « Lettre à un ami étranger ».

Dans une interview accordée au journal Le Temps d'Algérie jeudi 18 février, il annonce vouloir se consacrer entièrement à la littérature. « Ce n’est pas une démission, une lâcheté, une abdication, mais j’ai juste envie de changer de mode d’expression..j’exerce mon droit d’être libre », dit-il. Son dernier roman Meursault, contre-enquête a obtenu en 2015 le prix Goncourt meilleur premier roman.

Lire aussi :
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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par François CARMIGNOLA le 19/02/2016 21:00 | Alerter
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La pétition des universitaires conclut par l'expression: "clichés islamophobes". L'utilisation du mot ("islamophobe") dans son caractère péjoratif pour dénoncer l'attitude d'un algérien menacé de mort qui déclare, pour être tranquille, se réfugier dans la littérature est la marque du diable. Il marque ceux qui prenne parti personnellement dans une guerre idéologique caractérisée.

2.Posté par Fatih le 23/02/2016 10:09 | Alerter
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Ils me font vraiment pitié ce genre de soit disant écrivains qui n'arrêtent pas de cracher sur la soupe!

Cet auteur peut-il alros expliquer pourquoi y a autant de viols, d'agressions sexuelles, de pédophilies dans les pays occidentaux où soit disant la sexualité est libérée?

A-t-il regarder rien que les chiffres de viols et des femmes battues en France avant de parler


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