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Points de vue

Claquer la bise, serrer la main - Quand mon paradis dépend de la façon dont je te dis bonjour

Rédigé par | Vendredi 4 Décembre 2020

           


Claquer la bise, serrer la main - Quand mon paradis dépend de la façon dont je te dis bonjour
Cette pratique, peu connue il y a encore une trentaine d’années au sein des communautés musulmanes, s’est répandue dans les milieux conservateurs comme une pratique essentielle des relations entre les sexes. Elle a désormais un impact sérieux sur la vie des gens, et cela va du refus de l’octroi de la nationalité (comme en Allemagne, au Danemark ou en France), à des mises à pied, des suspensions de salaires, ou des licenciements dans l’emploi public comme privé, y compris en Belgique.

D’ailleurs, l’Institut belge pour l’égalité des femmes et des hommes et UNIA (l'ex-Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme en Belgique) attirent l’attention sur les conséquences de cette pratique en milieu professionnel, car elle peut aller jusqu’à générer un climat de tensions interpersonnelles. Ainsi, ces deux institutions recommandent aux employeurs de prendre les mesures nécessaires pour préserver un environnement de travail équilibré.

On peut tenter d’expliquer la genèse de cette pratique en remontant l’histoire. Retour aux sources historiques, à commencer par le Coran, le témoignage écrit le plus proche de l’époque du Prophète Muhammad.

Que dit le Coran sur cette pratique ?

Sans surprise, le Coran ne nous dit rien sur le fait de serrer les mains entre hommes et femmes. Il semble que Muhammad avait d’ailleurs bien d’autres chats à fouetter. En effet, à Médine, entre 622 et 632, à rebours du discours très moralisateur des autorités religieuses musulmanes, les mœurs des disciples de Muhammad ressemblaient plus à ceux d’une communauté hippie que d’une communauté monastique. A titre d’exemple, le verset 187 de la 2e sourate souligne ainsi qu’une préoccupation urgente de Muhammad était d’interdire à ses disciples de s’envoyer en l’air dans les endroits de prières durant les nuits de Ramadan. Les poignées de main entre hommes et femmes ne devaient être pour lui qu’un souci très secondaire dans un tel contexte.

Par contre, on sait que les prestations de serment, appelées bay‘a, pour entrer dans l’alliance du Prophète Muhammad, se faisaient en tapant la paume de sa main droite sur la paume de la main droite de ce dernier. Une gestuelle très répandue, y compris dans nos régions, pour marquer un accord. On se touchait donc les mains dans le contexte de la péninsule arabique occidentale au 7e siècle de notre ère, y compris entre hommes et femmes selon certains témoignages (voir Malik, Muwatta’, 55, 1812 ; al-Nasa’i, 4109, 4118 ; voir au 20e siècle W. Thesinger, Le Désert des Déserts).

Cette interdiction se trouve dans les propos qui ont été attribués par la suite à Muhammad, ces fameux hadiths, qui composent la sunna.

Remettre en question des hadiths problématiques

On trouve différentes variantes d’une parole de Muhammad qui déclare spécifiquement qu’il ne touche pas la paume des femmes lors d’une telle prestation de serment. Ce hadith apparait dans un des premiers recueils, composé par l’Imam Malik, environ six générations après son décès. Il se situe dans un contexte précis que l’on peut dater vers 630, soit deux ans avant la mort de Muhammad, quand il reçoit l’allégeance de femmes mecquoises libres, événement auquel fait allusion le verset coranique 60, 12. C’est la seule occurrence d’un tel propos. Est-ce qu’il concerne ces femmes-là en particulier, ou toutes les femmes, c’est impossible à savoir.

Claquer la bise, serrer la main - Quand mon paradis dépend de la façon dont je te dis bonjour
Ce propos serait-il d’ailleurs historiquement authentique qu’il n’en pose pas moins problème, car à cette date, Muhammad a déjà reçu des milliers d’allégeances, y compris de femmes. Pourtant, rien n’a été signalé d’un éventuel refus de leur claquer la paume. Pourquoi aurait-il changé d’avis tout d’un coup, au point d’en faire une règle absolue aujourd’hui ? Ou encore, la production de ce hadith plus d’un siècle après le trépas de Muhammad répondrait-elle à un besoin de moralisation de la vie sexuelle des sociétés omeyyades (661-750), dont on sait que les mœurs étaient restées proches de celles, relativement peu contraintes, des contemporains de Muhammad ?

Comme on trouve tout et son contraire dans la sunna, il y a un autre hadith, validé par le sacro-saint tradionniste al-Bukhari, qui raconte qu’à Médine, n’importe quelle femme esclave pouvait prendre Muhammad par la main et l’emmener là où elle le voulait (Bukhari, Sahih, 6072 ; Al-Nawawi, Riyad al-Salihin, 605). Le problème est-il vraiment, dès lors, le fait de toucher la main, ou la condition sociale des femmes, à savoir libres ou esclaves ?

Des musulmans futés ont fait remarquer que le Prophète ne s’exprimait que pour lui-même, sans qu’il n’ait ordonné à tous les hommes et femmes de s’abstenir de se serrer la main. C’est alors que les canonistes musulmans sortent de leur turban le verset magique qui permet de tout justifier. Il s’agit du verset 33,21 : « Certes, vous avez dans l’Envoyé de Dieu un exemple salutaire. »

Ce verset est interprété comme faisant de Muhammad un modèle à imiter impérativement jusque dans les moindres détails de son comportement et de son apparence physique. Or, c’est une interprétation à l’opposé de ce qu’il signifiait en contexte où le fait même de mimiquer la pratique d’un leader serait apparu comme totalement incongru, puisqu’il était question, simplement, de la bonne alliance profitable à réaliser avec le bon leader (comme avec Abraham avant Muhammad voir Coran 60, 4-6 ; voir Jacqueline Chabbi, Les trois piliers de l’islam, Kindle, loc. 4272-77).

Une pratique qui repose sur une évidence textuelle et historique extrêmement faible

Aujourd’hui, grâce à ce verset, on peut étendre à tout musulman et musulmane la moindre des pratiques de Muhammad. Le clou final, dans les milieux salafistes, sera apporté par une star de leur mouvement, Muhammad al-Albani, décédé en 1999, qui aura validé un dernier hadith, apparu tardivement au 10e siècle, qui raconte que le Prophète aurait déclaré : « Mieux vaut, pour un homme, de se faire planter une aiguille de fer dans la tête que de toucher une femme qui ne lui est pas licite. » (Al-Tabarani, al-Kabîr, 486). Et c’est ce qui fait tout basculer dans le domaine de la morale.

Car, en effet, il ne faut pas se tromper de porte pour entrer dans cette problématique et l’aborder, par exemple, comme une question d’infériorité de la femme par rapport à l’homme : l’interdiction, selon eux, vaut dans les deux sens, tant pour les hommes que les femmes. Dans la vision du monde que ce hadith dessine, toucher une personne du sexe opposé avec laquelle il n’est pas interdit d’avoir des relations sexuelles, ne fût-ce que par une poignée de main, voire un regard, c’est déjà commettre un premier pas vers l’adultère ou la fornication, un des pires péchés, qui peut valoir l’enfer à qui le commet. La poignée de main devient ainsi la première étape vers la damnation éternelle.

Dans la hiérarchie des valeurs ainsi réorganisée, si je dois choisir entre ma félicité éternelle au Paradis et vous faire plaisir en vous serrant la main pour quelques secondes, mon calcul est vite fait. D’où l’intransigeance des tenants de cette pratique, qui ne se rendent pas compte qu’elle a été construite au cours de l’histoire et qu’elle repose sur une évidence textuelle et historique extrêmement faible.

Plus profondément encore, comme cela a été justement relevé en France, dans le cas d’un déni d’octroi de nationalité pour refus de serrer la main d’un officier de l’état civil au moment d’être accueilli dans la communauté nationale, il s’agit d’un problème de hiérarchisation des allégeances à ce moment précis. Cela est d’autant plus paradoxal que Muhammad, en son contexte, a longtemps reçu les allégeances en fonction des codes culturels de sa société tribale (la bay‘a), alors que la shahada, la fameuse attestation de foi que tout musulman connaît aujourd’hui, n’existait tout simplement pas.

Il ne s’agit donc pas d’une simple pratique culturelle que l’on pourrait ajuster, comme lorsqu’un Japonais vient en Europe : il serre les mains, alors que cela ne se fait pas au Japon. Il s’agit d’une pratique religieuse qui hiérarchise les priorités de l’individu en fonction de son avenir dans l’Au-delà.

Chercher avant tout la cohésion sociale de sa société

Comment concilier cela dans une société sécularisée et plurielle où l’Au-delà n’est pas un principe régissant le vivre-ensemble ? C’est bien là le cœur du problème. Je pense que l’approche historique permet de montrer aux tenants d’une position inflexible sur ce sujet que, bien qu’ils croient, souvent de bonne foi, se rapprocher du message de Muhammad, ils en déplacent le sens et en dénaturent les pratiques, en bouleversant la hiérarchie des priorités dans leur société.

En effet, comme on le voit par de nombreux exemples, ce que cherchait avant tout Muhammad, c’était la cohésion sociale de sa société dans son ensemble, pas de sa seule communauté « religieuse ». Dans notre cas, il s’agit donc de notre société européenne – où le contact par poignée de main, joint à un contact oculaire, joue un rôle fondamental de socialisation et d’accueil de l’Autre dans sa bulle individuelle, et donc de démonstration de respect mutuel. Le refus de négociation de sa pratique fracture profondément cet espace de confiance établi par le serrage de main.

La solution que je propose dans mon travail de gestion de la diversité, par exemple, c’est que chacun et chacune aligne sa façon de saluer sur celle du premier qui a salué lors d’une rencontre – qu’il s’agisse de se serrer la main, de s’incliner, de se toucher le coude ou d’un check plus ou moins élaboré. Cela fait sens dans une société diversifiée, sans que personne ne cherche à imposer à l’autre sa façon de saluer, tout en comprenant qu’il y a des occasions dans la vie en société où la poignée de main est non négociable, parce ce qu’elle symbolise précisément une alliance, un pacte, voire une allégeance comme du temps de Muhammad. La refuser, c’est refuser symboliquement de se reconnaître comme membre de la société. Or, des pratiques qui ont pu avoir un sens positif dans certaines contrées au Moyen-Âge peuvent revêtir un sens complètement opposé dans nos sociétés contemporaines. A chacun et chacune, dès lors, de faire la part des choses en bonne intelligence.

*****
Cette intervention a été présentée dans le cadre d'une chronique de Michael Privot dans l'émission présentée par Brigitte Weberman sur la chaîne belge LN24.

Lire aussi :
Abd-al-Wadoud Gouraud : « La conformité au modèle prophétique ne saurait se réduire à une imitation aveugle et purement extérieure »


Michaël Privot
Michaël Privot est islamologue et collaborateur scientifique du Centre d'étude de l'ethnicité et... En savoir plus sur cet auteur


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1.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 04/12/2020 16:27 | Alerter
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L'éclat de rire qui devrait accompagner la dernière phrase, "A chacun et chacune, dès lors, de faire la part des choses en bonne intelligence", illustre bien la nature des deux problèmes qui se posent ici.

D'abord la symétrie affirmée des points de vue, les claquements de mains du 7ème siècle valant bien les poignées de main du 20ème, en invertissant les arrondissements, on doit donc s'adapter aux mœurs des uns et des autres, cela va mieux en le disant.

Mais l'essentiel est ailleurs et laisse ici, malgré le caractère "avancé" du prêche, un parfum particulier, extrêmement représentatif.
Car la question est celle du licite, question première, qui par delà le ridicule décrit d'un hadith sorti de nulle part pour justifier un absurde fanatique, suggère une réflexion de principe.
Celui d'un mode d'existence, d'un vécu culturel et civilisationnel de la religion musulmane, qui consiste à identifier le religieux à la science de la scrutation du comportement licite en société tel que suggéré par la tradition, non plus celle du Coran, qui ne suffit pas, mais celle de tout le corpus de hadiths légué par l'histoire.
L'auteur de la digression ici faite est un "islamologue". Faut-il être savant en ces choses pour nous disserter la question comme cela, pour ne faire QUE cela, sur ces sujets là?

Et bien je ne puis pas me résoudre à voir l'islam réduit à cela, à n'y voir QUE cela...

2.Posté par Premier Janvier le 04/12/2020 20:27 | Alerter
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François. Vous ne dites pas ce qui est écrit, vous dites ce que vous traduisez.
Se toucher la main ne peut être que se toucher la main.
Il y a les raisons pour lesquelles on peut le faire mais ça s'appelle toujours se toucher la main.
Il n'y a pas de symétrie là dedans.
Il ne peut y avoir que le faire ou ne pas le faire.
Ou l'avoir fait ou ne pas l'avoir fait.
A tous les temps que l'on veut et pour n'importe quoi mais ça n'en reste pas moins se toucher la main. Lol.

3.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 04/12/2020 21:54 | Alerter
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Vous me surprenez, je m'attendais à une proclamation de l'équivalence entre toucher la main et ne pas la toucher, la négation d'un geste lui étant synonyme... Quant à l'équivalence entre se serrer les mains et se les taper, sous pretexte qu'on se les touche, vous me permettrez de juger cela très différent : déjà ça ne fait pas le même bruit, et puis ce n'est pas symétrique...

4.Posté par Premier Janvier le 05/12/2020 22:49 | Alerter
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Il n'existe pas de contraire à se toucher.
Se toucher ou ne pas le faire sont des faits.
Ils n'ont pas de degrés, de valeurs.
Se toucher n'a fondamentalement pas de sens. Que celui que l'on dit qu'il a.

5.Posté par Premier Janvier le 05/12/2020 23:10 | Alerter
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Le beau et le laid par exemple sont contraires.
Ils le sont parce qu'ils sont différents.
Sans le beau on serait dans l'impossibilité de définir ce qu'est le laid.
Les contraires sont nécessaires l'un à l'autre.
Ils sont opposés mais indissociables.
Ils servent à dire de quelque chose qu'il est ce que l'on dit qu'il n'est pas.
Dire de ne pas se toucher qu'il est ne pas se toucher est impossible.
Dire ne pas se toucher oblige à dire de se toucher qu'il est se toucher.
Et donc qu'il n'est pas son contraire mais son avatar.

6.Posté par Premier Janvier le 05/12/2020 23:19 | Alerter
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François. Remplacez se toucher par un (le chiffre).
Dire de se toucher (un) qu'il est n'est pas (un) est impossible si l'on a dit qu'il l'était.
Se toucher ou n'importe quoi d'autre.
Dire du beau (un) qu'il ne l'est pas est impossible si l'on a dit qu'il l'était.
Il n'y a que tout ce qui n'est pas ce que l'on dit que c'est qui puisse dire ce que l'on dit qu'il n'est pas.

7.Posté par Premier Janvier le 05/12/2020 23:32 | Alerter
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Le contraire du beau n'est pas un autre beau. Le contraire du beau est ne pas le reconnaître ce qui est impossible sans le nommer.
Le contraire de quelque chose ne peut être que tout ce qui n'est pas lui.
Dire ce qui n'est pas lui ne peut passer que par le nommer. Devoir le reconnaître.

8.Posté par Premier Janvier le 06/12/2020 00:03 | Alerter
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On peut ne pas reconnaître quelque chose mais le nommer devient alors une impossibilité.

9.Posté par Premier Janvier le 09/12/2020 01:43 | Alerter
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Ne pas se toucher ne peut être que ne pas se toucher ou se toucher.
Il ne peut être que ce qui n'est pas lui.
Comment peut t'on dire de toucher qu'il signifie toucher si l'on en dit qu'il n'est pas ce que l'on dit qu'il est. Toucher.

10.Posté par Premier Janvier le 09/12/2020 02:32 | Alerter
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Il y a toucher soi même. Ou être touché.
Puis il y a voir se toucher, l'observer. Celui qui se touche se touche par exemple. Toucher signifie toujours toucher mais il n'y a que lui même qui puisse dire ce qu'il est.

11.Posté par Premier Janvier le 09/12/2020 02:53 | Alerter
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Pour moi on doit dire ce que sont les choses indépendamment de ce qu'elles pourraient être au regard de x ou y culture, confession ou moeurs.
On sait que l'on est dans l'impossibilité de pouvoir le faire.
On ne le peut pas puisque ça ne peut être que les choses elles mêmes qui puissent dire ce qu'elles sont.
Et l'on en profite.
Tandis que ce ne sont pas les idées qui font naître les choses mais les choses qui font naître les idées, ceux qui prétendent de leur pensée qu'elle sait mieux dire qu'un autre ce que sont les choses n'ont en tête que l'idée d'en dire l'image qu'ils s'en font eux mêmes.

12.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 13/12/2020 19:39 | Alerter
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@101
Votre raisonnement hyper relativiste se raffine tous les jours...
Aller jusqu'à faire parler les choses elles-mêmes, fallait y penser: cela nous ramène alors, et c'est effectivement le problème du relativisme à un hyper réalisme, seul arbitre possible, votre suggestion (tout ramener à l'image qu'"on" s'en fait, le "on" pouvant être vous ou moi) étant évidemment impraticable si l'on refuse de communiquer ses avis.

Ainsi donc on se trouve, et c'est mon avis, à émettre publiquement des avis variés discutables sur des choses muettes qui ne révèleront jamais leur secret.
C'est la vie.

13.Posté par Premier Janvier le 14/12/2020 01:04 | Alerter
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Toucher ne peut être que toucher.
Le commenter n'est pas dire ce qu'il est.
Par exemple ce qu'il n'est pas (l'espace) ne peut être que l'espace lui même.
Si l'on dit de l'espace qu'il est ne pas se toucher il n'est plus un espace.
Toucher ne peut exister que s'il est toujours toucher. Et donc se toucher.
Toucher ce que l'on touche bien sur mais donc devoir ne pas toucher.

14.Posté par Premier Janvier le 19/12/2020 05:17 | Alerter
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Vous m'avez mal lu François.
Je dis qu'il faut dire ce que sont les choses indépendamment de l'idée que l'on s'en fait.

15.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 20/12/2020 19:40 | Alerter
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"il faut dire ce que sont les choses indépendamment de l'idée que l'on s'en fait."
C'est tout le problème: les choses "en soi" comme on dit... Et bien il y a une philosophie (celle de Kant, et j'en suis partisan) qui dit cela ne pourra jamais être fait. Par définition, la chose indépendamment de l'idée qu'on s'en fait, existe certes, mais ne peut être décrite, car nulle description ne peut être faite sans avoir une idée derrière la tête...

Ce que vous projetez est impossible à réaliser, à moins bien sûr que vous n'y arriviez vous même...

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