Points de vue

Ces nouveaux sorciers

Rédigé par Colin Mohammed | Lundi 30 Décembre 2002 à 00:00

Grande prêtresse, Mme Boisselier, issue de la secte des raéliens a annoncé au monde que le premier clone humain est né jeudi 26 décembre 2002. La communauté scientifique a néanmoins accueilli cette nouvelle avec scepticisme. Invoquant, que les difficultés extrêmes rendent improbable la conception d’un être humain cloné en si peu de temps. Coup de bluff ou réalité ? Qu’importe. L’avancée technique rend possible aujourd’hui le clonage humain. Des scientifiques se sont déjà lancés dans la course. Puisque tous les instances internationales de bioéthiques et les politiques sont farouchement opposés à ce genre de pratiques, ces apprentis sorciers cherchent à placer l’humanité devant le fait accompli.



Grande prêtresse, Mme Boisselier, issue de la secte des raéliens a annoncé au monde que le premier clone humain est né jeudi 26 décembre 2002. La communauté scientifique a néanmoins accueilli cette nouvelle avec scepticisme. Invoquant, que les difficultés extrêmes rendent improbable la conception d’un être humain cloné en si peu de temps.  Coup de bluff ou réalité ? Qu’importe. L’avancée technique rend possible aujourd’hui le clonage humain. Des scientifiques se sont déjà lancés dans la course. Puisque toutes les instances internationales de bioéthique et les politiques sont farouchement opposés à ce genre de pratiques, ces apprentis sorciers cherchent à placer l’humanité devant le fait accompli.

 

Lorsque l’interdit fondamental aura été transgressé, nous serons entré dans le scénario du pire. Les mises en garde d’Aldous Huxley dans le meilleur des mondes auront été vaines. Après l’effarement qu’une telle nouvelle - confirmée par des experts internationaux- ne manquera pas de provoquer, l’appel des sirènes n’attendra pas pour se faire entendre. Des voix s’élèveront pour dire « vous voyez ces êtres sont humains comme vous et nous » Alors, les individus pourront donner libre court à leurs envies. Des promoteurs démarcheront des patients pour leur suggérer le clonage thérapeutique. Des organes de rechange pourront ainsi être cultivés ou élevés à volonté. Plus inquiétant encore, certains n’hésiterons pas à dupliquer un être disparu pour tenter de le retrouver. Cette technologie biologique donnera le sentiment à certains hommes comme la secte des raéliens d’accéder à la vie éternelle.

 

Une irréversible césure dans la reproduction humaine aura été consommée. L’homme n’engendrera plus. Il sera dupliqué comme une simple photocopie, mais l’être humain au contraire d’une feuille photocopiée est un être qui vit de ses interactions avec son environnement social. Or, comment le cloné pourra t’il se distinguer du parent génétique ?

Car si l’on peut imaginer que le cloné aura toutes les apparences de la normalité, sur le plan de la parenté, les choses seront plus compliquées. Biologiquement, le clone sera le frère jumeau du parent cloné et non son fils ou sa fille. Et, comment sera considérée, la femme qui met à disposition son ovule constituant le matériel biologique pour accueillir les éléments génétiques. La mère porteuse aura-t-elle aussi un lien de parenté avec l’enfant cloné ? Ces quelques questions sans réponse montrent que le dispositif familiale sera anéanti.

 

Pour ne pas sombrer dans un avenir vertigineux, les hommes politiques, les scientifiques et la société civile doivent êtres vigilants car comme le montre sans cesse l’histoire les apprentis sorciers ne contrôlent jamais les conséquences de leurs actes.