En vers et contre tout

Ce 18 mai où Maman est partie

Rédigé par | Mercredi 18 Mai 2016 à 08:00



Il faisait presque beau, je m’en souviens encore
C’était un mercredi, j’étais sorti dehors
Le vent était léger, j’étais en train de lire
Madame Bovary en était aux soupirs.

Je préparais mon bac de français en première
Le nez dans mes bouquins, j’en oubliais ma mère
Qui n’allait pas trop bien, là dans son hôpital
Personne à la maison n’avait trop le moral.

Alors moi, je fuyais quelques heures au café
Assis à la terrasse, je pouvais bouquiner
Cigarette à la main, je la jouais intello
Pour attirer les filles à défaut d’être beau

Il n’était pas 5 heures quand je l’ai vu passer
Mon père dans sa voiture avait les yeux gonflés
J’ai compris sans un mot, lorsque je l’ai rejoint
Maman était partie, et l’on y pouvait rien

La colère la douleur, tout était si confus
J’avais perdu ma mère et je ne savais plus
Si je devais pleurer ou rassurer papa
Mais mes yeux restaient secs et je ne pouvais pas

Faire franchir à ma gorge les mots de réconfort
Les mots sont impuissants à conjurer la mort.



Ancien soignant, j’ai décidé de vivre de mes poèmes engagés. Mon combat c’est le racisme, et… En savoir plus sur cet auteur