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Sur le vif

Caricatures : des poursuites contre Charlie Hebdo annoncées par le Conseil des sages musulmans

Rédigé par Radjaa Abdelsadok | Mardi 27 Octobre 2020 à 18:00

           


Caricatures : des poursuites contre Charlie Hebdo annoncées par le Conseil des sages musulmans
Le Conseil des sages musulmans a annoncé, lundi 26 octobre, la mise en place d'un comité international de juristes en vue d’entamer des poursuites judiciaires à l’encontre de Charlie Hebdo et précise qu’il en sera de même « pour quiconque porte offense à l’islam et à ses symboles ».

Les caricatures, publiées par le journal satirique en 2006 et republiées en septembre dernier à l'occasion de l’ouverture du procès des attentats de janvier 2015, ont été utilisées, pour certaines d'entre elles, par Samuel Paty dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.

Lire aussi : La Liberté, notre bien le plus précieux - Hommage à Samuel Paty

L'instance basée à Abu Dhabi, aux Emirats Arabes Unis, regroupant des dignitaires, savants et chercheurs musulmans, a, au préalable, condamné fermement le meurtre de Samuel Paty en précisant que « des événements comme celui-ci sont des actes terroristes qu’il convient de condamner fermement, quelle que soit l’identité et les motivations des protagonistes ».

Une dénonciation de la liberté d’expression érigée en « prétexte »

« Les musulmans en Occident doivent continuer à adhérer aux valeurs de coexistence, de citoyenneté et de fraternité humaine dans leurs pays respectifs. Ils sont également appelés à rester positivement intégrés à leurs communautés diverses, sans répondre aux provocations xénophobes, qui ternissent l'image de l'islam et engagent les hostilités à l'égard des croyants. », a également fait part le Conseil des sages musulmans.

Néanmoins, le Conseil a dénoncé l'utilisation de la liberté d'expression comme « prétexte visant à justifier l'insulte envers le Prophète de l'islam ». A ses yeux, « la liberté d'expression s'accompagne d'une certaine responsabilité sociale qui permet de préserver les droits de chacun » et « la religion ne doit pas être utilisée comme outil de négociation pour faire pression en faveur d'arguments politiques ».

Pour le président du Conseil des sages, Ahmed al-Tayyeb, « la responsabilité la plus importante des dirigeants est de maintenir la paix civile, de préserver la sécurité sociétale, de respecter la religion et de protéger les peuples contre la sédition et non pas d’attiser les conflits au nom de la liberté d’expression »,, a- t-il fait savoir par le biais du Conseil des Sages sur les réseaux sociaux dimanche 25 octobre, adressant « à ceux qui justifient les insultes adressées au Prophète de l’islam que la vraie crise est due à votre duplicité intellectuelle et à vos agendas étroits ».

« Nous assistons actuellement à une campagne systématique visant à impliquer l’islam dans des batailles politiques et à créer un chaos qui a commencé par une attaque malveillante contre le Prophète de la miséricorde. Nous n'acceptons pas que nos symboles et nos valeurs sacrées soient victimes de la politique et des conflits électoraux », estime le grand Imam de l’Université Al-Azhar du Caire.

La démarche du Conseil des sages musulmans est annoncée dans un contexte de tensions internationales entre la France et des pays musulmans, la Turquie entre autres, générés par les propos d'Emmanuel Macron lors de l'hommage national rendu à Samuel Paty « Nous continuerons, professeur. Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien et nous porterons la laïcité, nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d'autres reculent », avait alors déclaré le président avec détermination.

Ces propos, incompris dans les pays musulmans, ont déclenché une vague de protestations diverses comme des appels au boycott de produits français ainsi que plusieurs manifestations au Moyen-Orient et en Asie.

Lire aussi :
France - Turquie : une crise diplomatique majeure sur fond d'instrumentalisation de la lutte contre l'islamophobie
Propos de Macron sur les caricatures : la France appelle à cesser les appels au boycott des produits français

Et aussi :
De l’éthique de la responsabilité contre l'esprit victimaire




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Patrice le 27/10/2020 21:18 | Alerter
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La phrase suivante de l'article me parait la plus importante.
« la religion ne doit pas être utilisée comme outil de négociation pour faire pression en faveur d'arguments politiques ».

2.Posté par Abdoulaye le 28/10/2020 18:23 | Alerter
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Retenons toutefois que ceux qui insultent le plus l'islam sont les terroristes se réclamant de lui.
Par ailleurs d'accord pour dire que les caricatures sont insultantes et blessantes et ne méritent que notre mépris.

3.Posté par Henri-Pierre GUILLERME le 29/10/2020 16:59 | Alerter
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HPGIZEH
Un énorme battage donc, (Iran, Qatar, Turquie, puis officiels du Din Islam depuis les EAU) : la surenchère, yalla !.
Ou bien cette campagne est totalement disproportionnée, ou bien la réaction française a touchée là où ça fait mal et compromet des « agendas *» ambitieux dont la réalisation aurait déjà commencée sur le territoire (et ailleurs ?). Les mots du communiqué ne sont pas choisis au hasard, ils visent à ‘sensibiliser’ l’auditoire arabophone Proche Oriental et un peu plus à l’ouest. D’où cette impression (hum) de dérive … accidentelle … les Proche Orientaux sont des orateurs talentueux et ont l’art de séduire leur public. Ce communiqué sur les réseaux sociaux ne s’adresse évidemment pas à des non arabophones !
(*) mot anglais signifiant programme ou ordre du jour (réunion)… et non pas carnet de notes et/ou calendrier.

Les fausses piques vers le Chef de l’Etat Français masquent des accords sur bien des points (analyse disponible), les attaques apparentes d'une forme d’opportunisme politique local (en France) en masquent d’autres de bien plus grande ampleur régionale au Proche Orient.

Il se pourrait que ce discours ne concerne en rien la France, mais cette instrumentalisation l’expose, et peut avoir des conséquence intérieures ( = voir Nice ce jeudi matin). La diplomatie française en probablement en alerte maximale (idem la Sécurité Intérieure !)

Je doute que ce communiqué lointain entraine une réponse de l’Etat Français.
HPG.


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