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Sur le vif

Belgique : une ministre propose à des auteurs d'actes racistes de... les emmener au musée

Rédigé par Lina Farelli | Jeudi 23 Août 2018 à 11:26

           


Un acte raciste fait grand bruit en Belgique. Alors que le rappeur américain Kendrick Lamar enflammait la scène du festival Pukkelpop, à Hasselt, en Belgique, samedi 18 août, deux jeunes femmes ont été bousculées puis frappées à coups de pied par un groupe d’étudiants en raison de leur couleur de peau.

Selon les victimes, leurs agresseurs ont également jeté une boisson en leur direction et les ont également tirés les cheveux devant des témoins qui n’ont pas réagi. Ce même groupe chantonnait « Couper les mains, le Congo est à nous ».

Une vidéo postée sur Facebook corrobore la version des victimes qui ont porté plainte à l’Unia, l’instance interfédérale pour l’égalité de chances en Belgique. « C'est d'abord du racisme banal, ordinaire, bête et méchant. On s'adresse à quelqu'un d'origine africaine en renvoyant au Congo. Il semble même qu'il soit question de mains coupées. Cela renvoie au passé colonial et c'est une forme de racisme ordinaire », a réagi son directeur.

Les organisateurs du festival ont immédiatement dénoncé et condamné ces actes à caractère racistes en rappelant que « le Pukkelpop est un festival où toute personne est la bienvenue, quels que soient son sexe, sa langue maternelle, ses convictions, ses origines ethniques, sa religion ou idéologie ».

Emmener des auteurs d'actes racistes au musée, une mesure appropriée ?

Cette affaire a suscité de vives réactions jusqu'à faire réagir des membres du gouvernement. Zuhal Demir, secrétaire d’État à l’Egalité des chances, a lancé un appel au calme, mardi 21 août, en mettant les actes commis par les agresseurs sur le compte de l’alcool et de la jeunesse. « Il s’agit d’étudiants, qui sont jeunes et qui avaient bu », a-t-elle soutenu pour excuser les agresseurs... avec qui elle s’était entretenue le même jour.

Après l'entretien avec les agresseurs, Zuhal Demir a fait savoir qu’une visite au musée de l’Afrique de Tervuren serait la mesure appropriée à la nature et l’ampleur des faits. « Rien ne nous permet d’être fier de notre passé colonial. C’est la raison pour laquelle je les ai invités au musée de l’Afrique afin qu’ils prennent la mesure des horribles faits perpétrés à l’époque », a-t-elle précisé.

Dans une interview avec le quotidien Het belang van Limburg lundi 20 août, l’un des agresseurs s’est dit « effrayé » par son comportement et s’est excusé auprès des victimes et de tous ceux qui se sont sentis offensés par ses actes et ses propos. Sur demande du parquet, la police locale a établi un PV des événements qui permettra à la justice de déterminer si des poursuites seront entamées ou non.

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