Sur le vif

Bayrou: le CPE est 'une fracture supplémentaire' en France

| Mardi 21 Février 2006 à 22:05



Le président de l'UDF, François Bayrou, a réaffirmé mardi l'opposition de son parti au CPE, qui constitue à ses yeux "une fracture supplémentaire" en France, mais sans apporter le soutien centriste à la motion de censure socialiste contre la politique sociale du gouvernement.

Avec le Contrat première embauche (CPE), "on est allé au plus facile, en décidant de concentrer toute la flexibilité et donc toute la précarité sur les plus fragiles, les plus jeunes, les plus âgés et les plus petites entreprises", a déclaré M. Bayrou, lors du débat sur la motion de censure PS à l'Assemblée nationale.

"Dans une France qui se déchire, sur la couleur de la peau, sur la religion, sur les conditions sociales, dans cette France des fractures, on invente encore une fracture supplémentaire", a poursuivi le président centriste.

Pour M. Bayrou, une autre raison "qui fait que quelque chose ne va pas" dans le CPE, c'est parce que c'est un contrat "qui, pendant deux ans, n'a pas besoin de justification pour le licenciement". "Considérer qu'on puisse licencier sans justification, a-t-il dit, cela ne correspond pas à l'idée qui est la nôtre de la société française".

"Arrêtons avec ces contrats multiples et variés. Il y en a 23, disent les uns, 38 disent les autres. Il n'y a pas un expert qui soit capable de les citer tous", a ironisé M. Bayrou.

Pour le président de l'UDF, "il faut une nouvelle génération du contrat de travail, unifiant et simplifiant le maquis actuel: un CDI à droits progressifs". "Quant à l'entrée des jeunes dans l'emploi, qui pose un problème dans tous les pays, il faut une politique simple. Cette politique ne doit pas être une politique de précarité, mais de formation", a-t-il dit.

"Pour nous, pour que l'entreprise soit plus forte, il ne faut pas que le salarié soit plus fragile, à la merci d'un renvoi sans justification. Et pour que le salarié soit plus fort, il ne faut pas que l'entreprise soit plus faible, soumise à la toute-puissance de l'Etat", a conclu François Bayrou.