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Sur le vif

Attentat déjoué contre les musulmans : l'assassinat de Médine était en projet

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 24 Juillet 2018 à 09:37

           


Dans le cadre de l’enquête sur le groupuscule d’extrême-droite AFO qui dit vouloir combattre un « péril islamique » en France, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a opéré, lundi 23 juillet, un second coup de filet dans les départements de Creuse et des Hauts-de-Seine. Deux femmes et un homme, n’ayant aucun lien de parenté, ont été interpellés et placés en garde à vue.

Le premier coup de filet de la DGSI date du mois de juin et a abouti à l’arrestation de dix individus, dont un policier retraité soupçonné d’être le leader du groupe. Ce dernier a été remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire, suscitant l'incompréhension au regard des projets d'attentats déjoués. Le parquet de Paris a toutefois fait appel de cette décision du juge des libertés et de la détention (JLD).

Au cours de la première mise en examen, un des projets du groupe a pu être déterminé : le « projet halal » consistant à empoisonner les produits halal pour tuer un maximum de musulmans. Après l’arrestation des trois autres suspects, LCI révèle que le groupuscule prévoyait également d’assassiner, à sa sortie de prison, Djamel Beghal, considéré par les autorités françaises comme le mentor des auteurs d'attentats perpétrés en janvier 2015. Il a été expulsé le 16 juillet vers l’Algérie.

Dans la ligne de mire d’AFO, figurait également... le rappeur Médine, récemment au cœur de polémiques stériles après qu'il ait annoncé l'organisation de concerts au Bataclan. « Quelqu'un aurait le code gilet par balle de GTA parce que ça devient chaud ? », a réagi l'artiste sur Twitter après la révélation de ce projet.

Lire aussi : Médine au Bataclan : la réponse du rappeur face à la polémique

Un véritable arsenal a été découvert lors de perquisitions en juin. Cependant, le responsable du site Guerre de France dont l’AFO est une émanation, cité par Le Parisien nie tout projet d'attentat : « Nous sommes une organisation patriote dont le but est de se préparer à un conflit. Avec les musulmans certes, mais pas que : nous surveillons aussi les émeutes urbaines, comme à Nantes. En aucun cas, nous donnons l’ordre de commettre des attentats même si, du fait de notre fonctionnement cloisonné pour éviter les surveillances, il peut y avoir des individus plus exaltés qui nous échappent. »

Pour lui, AFO est une « branche musclée » du groupe Réveils patriotes qui regroupe essentiellement des retraités. Mais les enquêteurs ont découvert qu’il ne s’agissait pas là de septuagénaires quiétistes, des membres s’adonnant notamment à des surveillances de mosquées. Deux suspects parmi les personnes interpellées en juin ont d'ailleurs reconnu, lors de leur garde à vue, qu’ils envisageaient des actions violentes. Quatre personnes sont aujourd'hui en détention provisoire.

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