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Sur le vif

Armes au Québec : le Premier ministre refuse d’accéder à la demande des victimes de l’attentat à la mosquée

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 22 Janvier 2019 à 14:19

           


Armes au Québec : le Premier ministre refuse d’accéder à la demande des victimes de l’attentat à la mosquée
À quelques jours du triste anniversaire de l’attentat à la mosquée de Québec survenue le 29 janvier 2017, le président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), joint par les familles des victimes et des survivants de ce tragique évènement, ont adressé une lettre au nouveau gouvernement du Québec, l’invitant à renforcer les contrôles des antécédents des possesseurs d’armes à feu.

Dans la lettre adressée au Premier ministre québécois François Legault, Boufeldja Benabdallah, président du CCIQ, a soulevé le manque de vérification des antécédents de troubles mentaux chez les individus en possession d’armes à feu et a appelé à une meilleure sensibilisation du public sur les comportements à risques.

Selon la loi canadienne, un individu demandant l’autorisation d’un port d’arme à feu doit présenter un permis de possession et d’acquisition fourni par le Programme canadien des armes à feu (PCAF). Dans le formulaire, le demandeur est tenu de répondre par oui ou non s’il a déjà « tenté ou menacé de se suicider » au cours des cinq dernières années, et s’il a déjà été diagnostiqué et traité pour un trouble psychologique et mental quelconque. Dès lors que l’individu coche « non », aucune vérification supplémentaire n’est effectuée.

Il s’agit justement du cas d’Alexandre Bissonnette, auteur de l’attentat, qui a choisi de mentir dans le formulaire lors de sa demande déposée en 2014. Pourtant, on lui a détecté des accès de panique, des troubles anxieux, des tendances suicidaires et des symptômes de dépression les deux années précédant la tuerie.

Boufeldja Benabdallah a ainsi exhorté le Premier ministre québécois à appliquer avec rigueur la loi sur l’immatriculation des armes à feu. François Legault a rejeté, lundi 21 janvier, la demande en avançant qu’il n’y avait « rien de prévu de plus que ce qui existe actuellement » sur la question, rappelant l’existence d’une « loi qui a été adoptée pour enregistrer les armes d’épaule » qu’il entend bien « faire respecter » à partir du 29 janvier, date à laquelle elle entrera en vigueur.

Le Premier ministre a rejeté l’éventualité de dispositions supplémentaires sur les contrôles des antécédents. En marge d’un déplacement à Paris, il a déclaré avoir « l’intention de faire respecter la loi. Il y a des gestes de prévention qui vont être posés. (…) Mais on n’a pas de nouveau projet de loi en tête ».

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