Société

Arche de Zoé: demande de mise en liberté rejetée

Rédigé par Laila Elmaaddi | Jeudi 15 Novembre 2007 à 11:07

Mercredi, le juge d’instruction a rejeté les demandes de mise en liberté provisoire des six Français de l’association Arche de Zoé encore détenu à N’Djanema (Tchad), alors qu'une violente manifestation anti-française a secoué la capitale tchadienne.



La traite négrière c’est fini

"A bas Sarkozy", "la traite négrière c'est fini", "le Tchad est indépendant depuis 1960" : c’est sous ces slogans que plus d’un millier de manifestants se sont rassemblés sur la place de l’Indépendance au cœur de la capitale tchadienne.

Cette manifestation anti-française, d'une ampleur et d'une violence inégalées jusqu'à présent, a durée plus de deux heures. Certains manifestants ont parcouru le centre-ville en lançant notamment des pierres sur des véhicules dans lesquels se trouvaient des Occidentaux.

Le gouvernement tchadien, qui avait déployé des forces anti-émeutes intervenues avec des gaz lacrymogènes pour disperser le rassemblement, a condamné "fermement" "l'attitude irresponsable" des manifestants qui se sont attaqués à des Occidentaux.

Une polémique avait surgi au Tchad sur l'indépendance de la justice à l'égard du pouvoir lors des libérations de onze des 21 inculpés dans cette affaire.

La mise en liberté risque de nuire à la manifestation de la vérité

Six bénévoles français sont toujours écroués à N'Djamena pour enlèvement de mineurs et escroquerie dans l’affaire de l’Arche de Zoé. La justice tchadienne a rejeté mercredi la demande de remise en liberté de leurs avocats.

Trois responsables tchadiens, inculpés de complicité, ont vu également leur requête rejetée. Un quatrième n'avait pas déposé de demande de mise en liberté. Tous restent incarcérés à N'Djamena.

« Eu égard à la gravité des faits, la mise en liberté provisoire des inculpés risque de nuire à la manifestation de la vérité et à l'ordre public », a estimé le juge d'instruction chargé du dossier de l’Arche de Zoé, cité par une source judiciaire.

A Paris, les avocats des six Français ont fait savoir qu'ils feraient appel du rejet de leur demande de remise en liberté.

Les Français encourent jusqu'à vingt ans de travaux forcés.