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Sur le vif

Après plus de trois ans de blocus, l'Arabie Saoudite et ses voisins se réconcilient avec le Qatar

Rédigé par Lina Farelli (avec AFP) | Lundi 4 Janvier 2021 à 23:00

           


Après une rupture des relations diplomatiques qui aura duré plus de trois ans, l'Arabie saoudite va rouvrir son espace aérien ainsi que ses frontières terrestres et maritimes au Qatar. L'annonce a été faite lundi 4 janvier par le ministre des Affaires étrangères du Koweït, qui fait office de médiateur dans cette crise politique.

« Sur la base d'une proposition de l'émir du Koweït, cheikh Nawaf al-Ahmad Al-Sabah, il a été convenu d'ouvrir l'espace aérien ainsi que les frontières terrestres et maritimes entre l'Arabie saoudite et le Qatar à compter de ce soir », lundi, a affirmé cheikh Ahmed Nasser Al-Sabah dans une déclaration télévisée faite la veille d'un sommet des pays du Conseil de coopération du Golfe dans la province d’Al-Ula, en Arabie saoudite.

Une très officielle invitation du roi Salmane d'Arabie saoudite avait été adressée au cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar pour ce sommet attendu, avait-on fait savoir fin décembre. Une invitation à laquelle l'émir qatari a accepté de répondre, a indiqué lundi 4 janvier son bureau dans un communiqué. C'est donc lors de cette rencontre régionale du CCG, qui regroupe les six pétromonarchies de la péninsule (Arabie Saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar), que devrait être scellée la réconciliation entre Riyad, ainsi que d'autres pays, et le Qatar.

Outre le royaume saoudien, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et l'Egypte avaient rompu toute relation en juin 2017 avec le Qatar, accusé d'être un refuge pour les membres influents des Frères musulmans, une confrérie honnie des pays précités, mais aussi d'être trop proche du régime iranien.

La réconciliation est le fruit d'une pression accrue de Washington ces derniers mois ; elle figure parmi une des priorités régionales pour les Etats-Unis, encore dirigés par Donald Trump, soucieux d’unifier les pays arabes face à l’Iran. Selon un responsable américain qui s'est confié sous couvert d'anonymat à l'AFP, Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump, sera présent au sommet du CCG où l'accord devrait être signé également en présence de l'Egypte.

Mise à jour mardi 5 janvier : Les six pays arabes du Golfe, avec l'Egypte, ont signé un accord de « solidarité et de stabilité » (la « déclaration d'Al-Ula »), a déclaré le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à l'ouverture du sommet du CCG, en présence de Jared Kushner. « Il a été décidé aujourd'hui, grâce à la sagesse de dirigeants du Golfe et de l'Égypte, de tourner la page et de rétablir toutes les relations diplomatiques » avec le Qatar, a indiqué à la presse le prince Fayçal ben Farhane Al-Saoud. « Nous avons aujourd'hui un besoin urgent d'unir nos efforts pour promouvoir notre région et pour faire face aux défis qui nous entourent, en particulier les menaces posées par le programme nucléaire et de missiles balistiques du régime iranien et ses plans de sabotage et de destruction », a précisé, pour sa part, l'héritier de la couronne saoudienne.

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