Sur le vif

Après les funérailles de Shireen Abu Akleh, les chefs d’églises de Jérusalem en colère contre Israël

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 17 Mai 2022 à 15:55



Après les funérailles de Shireen Abu Akleh, les chefs d’églises de Jérusalem ont condamné les violences de la police israélienne commises contre le cortège funéraire. © Patriarcat latin de Jérusalem
Les images ont fait le tour de la planète et ont choqué la communauté internationale. La police israélienne a violemment chargé la foule présente en masse pour les obsèques, vendredi 13 mai, de Shireen Abu Akleh à Jérusalem, au point de presque faire tomber le cercueil. La journaliste américano-palestinienne d’Al-Jazeera, de confession chrétienne, a été tuée mercredi 11 mai au cours d’une opération militaire menée par l’armée israélienne à Jénine, dans les Territoires occupés palestiniens. Un meurtre condamné jusque dans l’enceinte du Conseil de sécurité de l’ONU, qui réclame une enquête indépendante et impartiale pour faire la lumière sur cette tragédie qui endeuille les Palestiniens.

« Nous, Patriarche grec orthodoxe, Patriarche latin de Jérusalem et évêques et fidèles des Eglises chrétiennes de Terre Sainte, condamnons par la présente la violente intrusion de la police israélienne dans le cortège funéraire de la journaliste assassinée Shireen Abu Akleh, alors que la procession se rendait de l'hôpital Saint-Joseph à l'église grecque-melkite », ont fait savoir les chefs d’églises lundi 16 mai.

« En faisant irruption dans un institut de santé chrétien, la police a manqué de respect à l'église, a manqué de respect à l'institut en question et a manqué de respect à la mémoire de la défunte, faisant presque tomber le cercueil des épaules des porteurs », ont-ils ajouté, déplorant aussi vivement « un usage disproportionné de la force » de la police israélienne au cours des funérailles, « ce qui constitue une violation grave des normes et règlements internationaux, y compris le droit humain fondamental de la liberté de religion, qui doit être respecté également dans un espace public ».

« Ce qui s'est produit vendredi dernier a profondément blessé non seulement la communauté chrétienne, les Sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition, propriétaires de l'hôpital, et tout le personnel hospitalier, mais aussi tous les peuples qui, dans ce lieu, ont trouvé et trouvent encore la paix et l'hospitalité. »

L'hôpital Saint-Joseph appartient à la congrégation française des Sœurs de Saint-Joseph de l'Apparition depuis sa fondation dans les années 1950. Le Consulat général de France à Jérusalem a fait valoir sa « consternation face aux violences policières lors des funérailles de Shireen Abu Akleh à l'hôpital St Joseph, établissement sous protection française. De telles scènes sont profondément choquantes ».

« L'hôpital Saint-Joseph a toujours été fier d'être un lieu de rencontre et de guérison pour tous, sans accorder d'importance à une quelconque appartenance religieuse ou culturelle. Il entend continuer à l'être. (...) Les Sœurs et le personnel de l'hôpital Saint-Joseph tiendront leur engagement d'être un lieu de guérison. L'épisode tragique (...) rend cet engagement encore plus fort que jamais », conclut le communiqué.

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