Sur le vif

Alstom se retire du projet d’extension du tramway de Jérusalem

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 17 Mai 2019 à 10:30



Le groupe français Alstom a fait savoir cette semaine qu’il ne répondrait pas à l’appel d’offre lancé par Israël pour le projet d’extension du tramway de Jérusalem. Pour expliquer cette décision, Alstom, qui a participé à la construction de la première ligne, aurait soulevé, rapporte RFI, l’impact de cette extension sur la préservation des droits des Palestiniens et aurait reconnu l’incompatibilité de cette construction avec le droit français.

Depuis la création de la première ligne de tramway dans les années 2000, le projet est décrié, les défenseurs des droits humains y ayant vu une facilitation de « la politique d’annexion et de colonisation israélienne en territoire palestinien occupé », selon les mots de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

Les organisations internationales de défense des droits de l’homme et les associations militant en faveur des Palestiniens mènent, depuis des années, des campagnes pour convaincre des entreprises étrangères à ne pas participer à ce projet de tramway, dans une ville dont la partie orientale est annexée par Israël depuis 1967, et revendiqué par les Palestiniens comme capitale de leur futur Etat.

A l'annonce d'Alstom de se retirer du projet d'extension, le maire de Jérusalem a vivement dénoncé la décision. « Refuser de participer à l’appel d’offre pour la nouvelle ligne de tramway de Jérusalem pour des raisons politiques revient à baisser les bras devant les oppresseurs d’Israël, et nous ne devrions pas soutenir une telle attitude », a déploré Moshe Lion dans une lettre envoyée au Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Il a demandé, selon The Times of Israël, « des mesures au niveau national contre l’entreprise et à ce qu’on lui ôte toute possibilité de participer à des appels d’offres dans le pays. Ceux qui boycottent Jérusalem ne doivent pas participer (à un appel d’offres) ailleurs dans le pays ».

En revanche, des associations telles la Plateforme des ONG pour la Palestine, l'AFPS et la Ligue des droits de l'homme (LDH) ainsi que des syndicats comme la CGT et la CFDT ont salué, dans un communiqué commun, une « belle victoire pour le droit ».

Elles appellent la dernière entreprise française historiquement impliquée dans le projet du tramway, la Caisse des Dépôts et Consignations via sa filiale EGIS, « de s’en retirer pour ne pas se rendre complice de violations du droit international », estimant « indispensable que le gouvernement français et l’ensemble des gouvernements européens prennent clairement position contre toute implication des entreprises dans le déni du droit que constitue la politique israélienne d’annexion, de colonisation et d’occupation »

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