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Sur le vif

Algérie: recours du pasteur Johnson contre une invitation à quitter le pays

| Lundi 10 Mars 2008 à 16:55

           


L'ancien président de l'église protestante d'Algérie Hugh Johnson, invité par le ministère de l'Intérieur à quitter l'Algérie au plus tard mardi, a déposé lundi un recours en annulation de cette décision devant le Conseil d'Etat, a annoncé à l'AFP son avocat Rachid Kerrar.

"Nous avons déposé aujourd'hui un recours devant le conseil d'Etat qui doit convoquer prochainement les deux parties", a déclaré Me Kerrar, en estimant que le pasteur Johnson, de nationalité américaine, avait fait l'objet d'une "décision arbitraire".

"Après le dépôt de ce recours, le pasteur Johnson ne peut pas être inquiété", a précisé l'avocat.

M. Johnson ne sera pas contraint de quitter le territoire algérien, en attendant que le Conseil d'Etat statue sur cette affaire.

Le pasteur Johnson, 74 ans, avait été invité le 25 février à quitter le pays dans un délai de quinze jours pour des raisons qui ne lui avaient pas été communiquées.

Il résidait depuis 45 ans en Algérie où il avait pris sa retraite en 2006.

Son titre de séjour, qui a expiré en mai 2007, n'a pas été renouvelé par les autorités qui lui ont accordé plusieurs prorogations de trois mois. La dernière en date devait expirer en mai 2008.

La décision des autorités était intervenue alors que l'Eglise évangéliste était la principale cible d'une vive polémique opposant des responsables religieux musulmans et des dignitaires chrétiens accusés de vouloir propager le christianisme en Algérie.

Cette polémique était allée crescendo après la radiation de deux instituteurs algériens de confession chrétienne et la condamnation fin janvier à un an de prison avec sursis d'un prêtre catholique français d'Oran (ouest), Pierre Wallez, pour avoir animé un culte auprès de migrants clandestins camerounais.

Le tribunal a assimilé cette action à du prosélytisme, interdit en milieu musulman par la loi algérienne de 2006.

Le pasteur Johnson a affirmé à l'AFP qu'il n'avait "jamais participé à une quelconque activité d'évangélisation" en Algérie

Les évêques d'Algérie ont réclamé l'annulation de la décision des autorités algériennes.

La Fédération protestante de France (FPF) s'était inquiétée pour sa part de la situation des chrétiens en Algérie et particulièrement de celle des protestants "victimes d'une campagne de dénigrement", dans un communiqué diffusé le 4 mars à Paris.

Sur 33 millions d'habitants, les chrétiens d'Algérie représentent quelque 11.000 personnes, toutes obédiences confondues, selon le ministère des Affaires religieuses. Ils sont en majorité catholiques.

L'exercice de leur culte par les non-musulmans est soumis à une autorisation préfectorale et doit être accompli dans des lieux autorisés.





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par nanny le 11/03/2008 19:36 | Alerter
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en france les membres du tabligh ou les salafistes sont poursuivis comme de dangereux islamistes alors même qu'aucun acte précis ne leur est reproché. L'Imam Benchelali a été expulsé sans autre forme de procès. il n'y a aucune raison pour que la réciproque ne soit pas appliquée aux chrétiens ( qui devraient s'appeler les christianistes) qui font du prosélytisme dans les pays qui ne sont pas les leurs. Il est logique qu'ils soient expulsés.

2.Posté par chayR abou riyaD le 12/03/2008 14:35 | Alerter
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Ce n'est pas parce que le gouvernement français adopte parfois une attitude très incorrecte et méprisable vis à vis des ressortissants étrangers, qu'il faut l'imiter pour autant. Cette attitude de "copiage" est tout à fait infantile. "Il l'a fait, alors, gna, gna, gna, je le fais aussi".

Le gouvernement algérien s'honorerait de mettre en valeur la notion coranique voire arabe (al hilf) d'hospitalité qui plaisait tant au Prophète d'une Loi (religion) qui semblerait revenir en grâce dans cet état qui a si longtemps fricoté avec le clan des marxistes athés.

En permettant à un vieil homme, fut -il chrétien, qui a choisi l'Algérie comme résidence depuis 45 ans, d'y passer sa retraite, le gouvernement algérien donnerait l'exemple de la bonne attitude. Mais comme le disait si bien le premier président du Conseil, ben Kheda, "qu'y a-t-il de bon à attendre [des héritiers] de ceux qui ont choisi la violence ?" - chayR abou riyaD.


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