Sur le vif

Algérie - Maroc : la reprise du dialogue ne semble pas d'actualité

Rédigé par Lina Farelli | Lundi 12 Novembre 2018 à 12:07



L’appel lancé auprès de l'Algérie par le roi Mohammed VI du Maroc pour une reprise d'un dialogue « direct et franc » n'a pas été du goût d'Alger qui y a vu davantage « une manœuvre destinée à la consommation médiatique » qu’une véritable volonté diplomatique.

Lors de la commémoration officielle du 43e anniversaire de la Marche verte du 1975, organisée mardi 6 novembre, le roi Mohammed VI a fait part dans son discours de son souhait d’ouvrir un « dialogue direct et franc » avec l'Algérie afin de « dépasser les différends ».

Le moment était des plus opportuns, car la cérémonie coïncidait avec le 60e anniversaire de la Conférence de Tanger où Marocains, Algériens et Tunisiens se sont rassemblés pour l’unité du Maghreb. « Nul besoin qu’une tierce partie joue entre nous les intercesseurs ou les médiateurs », a-t-il ajouté.

Aucune réponse officielle d'Alger n'est jusque là parvenue mais il semble bien que l’Algérie « ne répondra pas au discours de Mohammed VI », a révélé une source du ministre des Affaires étrangères du pays au quotidien Al-Araby Al-Jadid. Pour Alger, il s’agit clairement d’une démarche « contraire aux traditions diplomatiques » dans la mesure où le roi aurait dû « passer par les canaux diplomatiques connus, à travers lesquels les deux parties peuvent échanger des messages politiques au lieu de s’adonner à des manœuvres médiatiques ».

La même source a révélé que l’Algérie n’a pas apprécié l’initiative du roi dans le sens où il a tenté de peindre une Algérie se refusant au dialogue aux yeux du monde alors que, toujours selon ce responsable diplomatique, Rabat a toujours tourné le dos aux tentatives de reprise de dialogue initiées par Alger.

Par ailleurs, le discours de Mohammed VI n'a pas été bien perçu par Alger dans la mesure où le roi a réaffirmé la marocanité du Sahara occidental et l’intégrité de son territoire, alors que l’Algérie a toujours soutenu le Front Polisario qui milite pour l’indépendance du Sahara occidental.