Le parquet a requis, jeudi 24 mai, trois mois de prison avec sursis et 3000 euros d'amende contre une buraliste d’Albi (Tarn) qui refusait de remettre des colis à des femmes voilées. Celle-ci est poursuivie pour « refus de la fourniture d’un bien en fonction d’une appartenance religieuse » pour quatre refus dont certains remontent à 2015. Le dernier refus en date d’avril n’est pas passé inaperçu, la victime ayant décidé de porter plainte pour discrimination. Au total, quatre femmes ont porté plainte, avec le soutien du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).
La commerçante a tenté de se justifier lors de son procès au tribunal correctionnel d'Albi en indiquant qu’elle voyait le visage des femmes voilées « mais pas la tête » alors que ces dernières ne portent pas le niqab recouvrant le visage. Elle a précisé, rapporte FranceInfo, qu'elle demandait à toutes les personnes couvertes (casques, bonnet, casquette, voile) de se découvrir, craignant qu'une arme y soit cachée.
Un argument irrecevable pour le procureur de la République Alain Berthomieu. « Les 4 victimes ont la même religion. (…) Madame Pinié ne peut pas dire qu’elle s’est trompée. Elle a porté atteinte aux plaignantes, les a humiliées, a touché à leur sentiment religieux, à cet élément le plus intime de leur personne. Madame Pinier doit comprendre qu’il y a des gens qui sont à l’affût de ce genre de comportement pour dire que tous les musulmans sont discriminés, ils s’en servent pour manipuler et passer à l’acte. Le fanatisme religieux se nourrit de ce genre de comportement », a-t-il fait valoir.
La société de livraison de colis Pick Up, qui gère la livraison des colis en relais, s'était désolidarisée de la buraliste, estimant qu'aucune instruction n'avait été donnée en ce sens et « qu'un voile ou un turban ne fait pas obstacle » au contrôle d'identité.
La LICRA et le MRAP se sont portés parties civiles dans cette affaire. Le verdict sera rendu le 28 juin.
La commerçante a tenté de se justifier lors de son procès au tribunal correctionnel d'Albi en indiquant qu’elle voyait le visage des femmes voilées « mais pas la tête » alors que ces dernières ne portent pas le niqab recouvrant le visage. Elle a précisé, rapporte FranceInfo, qu'elle demandait à toutes les personnes couvertes (casques, bonnet, casquette, voile) de se découvrir, craignant qu'une arme y soit cachée.
Un argument irrecevable pour le procureur de la République Alain Berthomieu. « Les 4 victimes ont la même religion. (…) Madame Pinié ne peut pas dire qu’elle s’est trompée. Elle a porté atteinte aux plaignantes, les a humiliées, a touché à leur sentiment religieux, à cet élément le plus intime de leur personne. Madame Pinier doit comprendre qu’il y a des gens qui sont à l’affût de ce genre de comportement pour dire que tous les musulmans sont discriminés, ils s’en servent pour manipuler et passer à l’acte. Le fanatisme religieux se nourrit de ce genre de comportement », a-t-il fait valoir.
La société de livraison de colis Pick Up, qui gère la livraison des colis en relais, s'était désolidarisée de la buraliste, estimant qu'aucune instruction n'avait été donnée en ce sens et « qu'un voile ou un turban ne fait pas obstacle » au contrôle d'identité.
La LICRA et le MRAP se sont portés parties civiles dans cette affaire. Le verdict sera rendu le 28 juin.