Sur le vif

Al-Kindi prêt à ouvrir 'très vite'

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 16 Février 2007 à 17:34



Vendredi, l'association Al-Kindi, qui a construit un collège-lycée musulman à Décines (Rhône), a indiqué qu'elle était prête à ouvrir l'établissement très rapidement après que le tribunal administratif de Lyon a refusé jeudi de se prononcer sur le fond du dossier.

"Aujourd'hui, nous sommes prêts techniquement, juridiquement et administrativement pour accueillir les élèves", a déclaré lors d'une conférence de presse Nazir Hakim, président de l'association Al-Kindi, précisant que la date d'ouverture du collège-lycée se déciderait à l'issue d'une réunion "dimanche avec les parents d'élèves".

"Ca peut aller très vite", a ajouté Hakim Chergui, vice-président d'Al-Kindi.

"Mais les familles sont-elles prêtes à transférer leurs enfants en cours d'année scolaire?", s'est interrogé M. Hakim, qui envisage "une ouverture partielle" des classes si elles ne sont pas entièrement remplies.

Saisi de l'opposition du rectorat à l'ouverture de l'établissement, le tribunal administratif de Lyon ne s'est pas prononcé jeudi sur le fond du dossier, estimant que seules les instance juridiques propres à l'éducation nationale (Conseil académique de l'éducation nationale --CAEN-- en première instance et Conseil supérieur de l'éducation --CSE-- en appel) pouvaient trancher.

Le CSE avait de son côté renvoyé en novembre le dossier devant la justice administrative, estimant qu'il ne pouvait s'opposer à l'ouverture d'un lycée que pour des questions d'hygiène ou de morale, qui ne sont pas soulevées par le recteur.

Le recteur de Lyon s'oppose depuis la rentrée à l'ouverture de cet établissement, évoquant des raisons de sécurité et l'absence de direction effective. Selon lui, le futur directeur sert de "prête-nom" pour mettre en place une "direction de paille".

"Il résulte de l'analyse du jugement du CSE et du jugement du tribunal, qu'à ce jour, il n'y a plus d'opposition juridique valable à l'ouverture" du collège-lycée, a estimé Gilles Devers, avocat des porteurs du projet.

Une seconde procédure est en cours, et le CAEN a confirmé le 8 janvier le refus opposé en décembre par le recteur de Lyon à une nouvelle demande d'ouverture du lycée Al-Kindi, en raison de la présence notamment d'une conduite de gaz à côté de l'établissement.

"Il serait très imprudent de considérer que le tribunal a levé l'opposition à l'ouverture du lycée", a estimé vendredi le rectorat, en soulignant qu'une seconde demande, refusée par le CAEN pour des raisons de sécurité, devait être considérée en appel par le CSE le 28 février.

"En attendant, l'opposition subsiste", a ajouté le rectorat.

S'il ouvre, l'établissement Al-Kindi sera le deuxième de ce type en France, et le premier en taille, après le lycée Averroès de Lille, avec quelque 140 élèves.