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Al Kindi : 'il n'y avait pas de failles dans notre dossier'

Rédigé par Propos recueillis pas Nadia Sweeny | Vendredi 2 Mars 2007 à 15:33

Le collège-lycée Al Kindi va faire sa rentrée officielle le lundi 5 mars 2007. Cet établissement privé musulman, situé à Décines, non loin de Lyon, va donc pouvoir accueillir ses élèves qui attendent l'ouverture officielle de leur établissement depuis la rentrée 2006. Le recteur de l'académie de Lyon s'était en effet vivement opposé à cette ouverture, entraînant l'établissement dans de nombreuses démarches juridiques. Pour l'évènnement, nous avons questionné Hakim Chergui, vice-président du collège-lycée Al Kindi.



Saphirnews.com : Comment gérez-vous l'ouverture du Collège - Lycée Al Kindi en milieux d'année scolaire ?


Hakim Chergui : Nous nous étions préparés à cette éventualité. Nos élèves ne nous sont pas inconnus, tous ceux qui étaient préinscrits ont reçu tout au long de l’année des cours d’accompagnement au siège de l’établissement. Nous n’avions pas le droit d’ouvrir l’établissement mais nous avions tout à fait la possibilité de donner des cours. La commission pédagogique, qui est formée de nombreux acteurs de la vie éducative, du système scolaire public ou privé, nous ont donné de nombreux outils afin que cette transition se fasse facilement. Les élèves et les professeurs se connaissent, mais il y a forcément un décalage dans le suivi du programme. La première semaine comportera toujours des cours d’accompagnement afin d’assurer l’acclimatation des élèves.

Toutes les classes vont être ouvertes ?


Etant donné l’heure tardive de l’ouverture officielle, nous ne nous sommes limités aux classes de 6ème et de 5ème. En effet, à partir de la 4ème, il y a un contrôle continu en vue du Brevet des Collèges, et pour la classe de 3ème, nous ne pouvions pas ouvrir à trois mois de l’examen de ce même brevet. Nous avons donc décidé de n’ouvrir que deux classes, l’une de 6ème l’autre de 5ème comportant toutes deux une quinzaine d’élèves. Dès septembre 2007, nous ouvrirons toutes les classes prévues, de la 6ème à la seconde.

Combien coûte la scolarité à Al Kindi ?


Selon les chiffres du ministère de l’éducation nationale, un collégien coûte 8 000 euros par an. Notre établissement demande 1 200 euros aux familles pour la scolarisation de leur enfant. Mais évidemment, pour cette année, nous n’avons pas demandé cette somme. Nous allons calculer au prorata du temps d’ouverture de l’établissement.
Chez nous, les professeurs sont payés à la vacation par exemple. C’est ainsi que nous avons ventilé notre système de finance.

Concernant les cours d’accompagnement, les enfants qui les ont suivis tout en étant déscolarisés n’ont rien payé. Par contre, ceux qui ne venaient que les mercredi et samedi ont dû payer une petite participation au mois.

D'où viennent les fonds qui vous ont permis la construction de votre établissement ?

La majorité de ces fonds viennent des dons et des différents prêts que nous avons contracté. Nous avons fait de nombreuses collectes qui ont été fructueuses. De plus, de nombreuses associations de différentes tailles nous aident, comme l'UOIF par exemple. Les frères turcs sont aussi très présents dans les aides financières.

A côté de ça, les entreprises qui approuvent notre projet nous ont aidé de différentes manières, en permettant d'avoir des prix préférentiels sur leurs produits, ou même en nous offrant des services. Il y a par exemple une petite entreprise locale qui nous a offert la clôture, c'est sa manière de participer à la mise en place de notre établissement.

Quelles ont été les réactions du recteur suite à l'annonce d'ouverture officielle de votre établissement et où en sont les démarches judiciaires ?

Pour l’instant, il n’y eu aucune réaction du recteur à ma connaissance. Selon la presse locale, le recteur a suffisamment donné son point de vue sur l’ouverture de notre établissement et ne veut pas réitérer sa position.

Concernant les démarches judiciaires, nous avons tout gagné. Apparemment, il n’y a pour l’instant pas eu de demande d’appel des décisions juridiques. Le Ministère ne semble pas vouloir suivre la volonté du recteur, donc je ne pense pas qu’ils vont faire appel. Le jugement a été très rapide: les délibérés ont duré dix minutes. Le Président du Conseil supérieur a même demandé après avoir lu notre dossier « qu’est ce qu’on fait là ? » Cette décision en notre faveur n’était pas une surprise pour nous. Nous maîtrisions bien notre dossier et nous avions une parfaite compréhension de celui-ci. Il n’y avait pas de failles dans notre dossier et c’est pour cela que nous avons gagné. Je pense que s’il y avait eu la moindre faille nous n’aurions jamais eu gain de causes.