Sur le vif

Agression de Samara : sa mère dénonce l’instrumentalisation de l’affaire par l’extrême droite (vidéo)

Rédigé par Lina Farelli | Samedi 6 Avril 2024 à 01:30



La violente agression dont a été victime, mardi 2 avril, la jeune Samara, 13 ans, devant son collège à Montpellier fait l’objet d’une forte médiatisation depuis que sa mère a affirmé que sa fille, victime d’un harcèlement scolaire qui durerait depuis plusieurs années, a été la cible d’une camarade sur fond de « motifs religieux ».* Selon Hassiba, Samara « était traitée de "kouffar", qui veut dire "mécréant" en arabe, et de "kahba", qui signifie "pute" », parce qu’elle « se maquille » et « s’habille à l’européenne » par une jeune fille qui ne la supportait pas.

Depuis, la récupération politique de l’affaire va bon train. Invitée sur le plateau de l'émission Touche pas à mon poste jeudi 4 avril, la mère a tenu à « mettre les choses au clair » en dénonçant la récupération « la souffrance de (sa) fille » par l’extrême droite. « J’incrimine la fille qui a harcelé ma fille, pas une communauté », a affirmé Hassiba. « Nous sommes une famille musulmane. Ma fille est pratiquante et pieuse. Elle observait le jeûne du mois du Ramadan et fait la prière cinq fois par jour (…). Alors ce n’est pas la peine de nous utiliser pour salir notre religion. »

Samara, qui a reçu le soutien d'un Emmanuel Macron « prudent pour ne pas qualifier les choses » hâtivement, est depuis sortie du coma mais est traumatisée par son agression. Une enquête administrative a été lancée par la ministre de l’Education Nicole Belloubet pour établir « la réalité des faits » et les responsabilités dans cette affaire impliquant principalement trois adolescents. Ces derniers, qui ont admis avoir roué de coups Samara, vont être présentés à un juge d'instruction « en vue de l'ouverture d'une information judiciaire du chef de tentative d'homicide volontaire sur mineure de 15 ans ».*

Mise à jour samedi 6 avril : Les trois mineurs ont ete mis en examen pour « tentative d'homicide volontaire sur mineure de 15 ans », a informé le parquet de Montpellier, qui n'évoque pas de motifs religieux pour expliquer la violente agression. A ce stade, elle « s'inscrit dans le contexte d'un groupe d'adolescents qui avaient pour habitude de s'invectiver et de mettre en ligne leurs photographies respectives et celles de tiers sur des groupes de discussion créés sur des messageries instantanées ».