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Points de vue

Affaire Tariq Ramadan : en appeler à la justice en portant haut le combat contre les violences sexuelles

Réflexion autour d'une affaire qui agite la France

Rédigé par Hanan Ben Rhouma et Huê Trinh Nguyen | Mardi 31 Octobre 2017 à 21:05

           


Affaire Tariq Ramadan : en appeler à la justice en portant haut le combat contre les violences sexuelles
C’est l’affaire du moment qui agite les musulmans de France : Tariq Ramadan serait-il le Harvey Weinstein des milieux musulmans ? Deux plaintes ont été déposées contre l’intellectuel suisse pour viols. D’autres pourraient suivre, non sans conséquences sur l’image déjà controversée que génère Tariq Ramadan en France.

Les accusations portées contre l’islamologue – et que la justice devra désormais examiner – ont provoqué une pluie de réactions sur les réseaux sociaux, aussi diverses que l’est le degré d’appréciation ou de détestation porté envers l’intellectuel en France, qui a dénoncé pour sa part une campagne calomnieuse à son égard. Aussi graves que soient les accusations, tout justiciable est encore présumé innocent tant qu’il n’a pas été condamné. Pourquoi cela ne vaudrait-il pas pour Tariq Ramadan ?

Défendre cette position revient non pas à défendre dans l’absolu l’intellectuel contre les plaignantes, mais à rappeler le sens du droit et de la justice ; elle ne revient pas non plus à minorer, voire à nier le fléau du harcèlement sexuel et du viol en France comme dans les pays majoritairement musulmans. Aucune violence n’est tolérable et la parole des victimes ne doit souffrir d'aucune entrave.

Défendre l’intellectuel… à tout prix ?

Deux camps se font face, avec chacun leurs extrêmes. Parmi les plus fidèles partisans de Tariq Ramadan, certains, nombreux, n’hésitent pas à employer de viles méthodes pour, croient-ils, le défendre. Et cela a commencé par une odieuse vague d’insultes et de menaces de mort lancée contre les plaignantes, Henda Ayari la première, qui est aussi la seule plaignante dont l’identité est aujourd’hui connue et dont la trajectoire religieuse et militante fait jaser. Si tout un chacun est en droit de ne pas apprécier son livre comme ses positions, faut-il pour autant jeter l’éthique par-dessus bord ?

Pensant les accusations nécessairement fausses, les soutiens invétérés de Tariq Ramadan tiennent aussi à les démonter par n’importe quel moyen. Les théories conspirationnistes – jusqu’à verser dans l’antisémitisme – ont ainsi le vent en poupe, avec des plaignantes qui seraient de mèche avec des mouvements d’extrême droite ou encore des lobbies sionistes pour faire tomber l’intellectuel musulman de son piédestal. Que la proximité des plaignantes avec la fachosphère ou les tenants d’une ligne pro-israélienne soit réelle ou supposée, telle n’est absolument pas la question. Seul compte de savoir si les récits des plaignantes sont vrais ou faux.

Abattre Tariq Ramadan car présumé coupable ?

En face, ses détracteurs de toujours se réjouissent de l’affaire. Alors que le combat le plus noble doit se faire sur le plan des idées, l’heure est aux bas règlements de compte. Ces graves mises en accusation ne seraient après tout qu’une preuve de la « duplicité » de Tariq Ramadan, du fameux « double discours » érigé au top des critiques contre l’intellectuel depuis plus de deux décennies. Aux yeux de ses opposants les plus acharnés, Tariq Ramadan est présumé coupable, provoquant alors un déchaînement de violence dans les réseaux sociaux contre l’homme, sans égard à la présomption d’innocence que le droit lui donne.

De ce bord, l’affaire entraîne ainsi des dérives malheureuses, à coup d’amalgames contre l’islam et ses fidèles qui font le lit de la haine antimusulmane, cela en commençant par convoquer une responsabilité collective dans des actes réels ou supposés qui relèvent d’un individu.

Oui, disons-le, l’affaire sidère autant qu’elle met mal à l’aise les musulmans de France. Faut-il s’en étonner ? Non, parce que Tariq Ramadan s’avère être aujourd’hui un des penseurs musulmans parmi les plus populaires de l’espace francophone, avec une quarantaine d’ouvrages publiés et des centaines de conférences à son actif depuis un quart de siècle.

Face à l’émotion aveugle, la prudence sans complaisance

Se désoler d’un supposé « silence dans les rangs musulmans », comme s’il devait être une obligation de leur part de réagir sur l’affaire – autrement qu’en disant que c’est à la justice de trancher –, est problématique à plusieurs égards.

C’est, d’abord, oublier la diversité des opinions qui traverse les musulmans, y compris s’agissant de Tariq Ramadan, et contribuer à l’essentialisation des musulmans.

Ensuite, parce que, aussi influent que soit l’intellectuel, ce dernier n’est ni le porte-parole ni le représentant des musulmans de France. Les accusations qui sont portées à l’encontre de Tariq Ramadan n’engagent aucunement la responsabilité de l’ensemble de ses coreligionnaires.

Enfin, parce que ce postulat suppose de dire que tout silence est complice ou complaisant. Or ne dit-on pas que la prudence est mère de sûreté ? À moins d’avoir été aux premières loges de l’intimité de Tariq Ramadan ou des plaignantes, c’est un silence responsable qui doit prévaloir, comme dans n’importe quelle autre affaire judiciaire en l’absence de preuves irréfutables communiquées dans la sphère publique.

La lutte contre les violences sexuelles, un nécessaire combat

Les deux camps extrêmes masquent un troisième, celui de la sagesse et du discernement, qui doit pouvoir se dégager en dépit de la pression médiatique générée par les réseaux sociaux. La case justice est la seule par laquelle il faut désormais passer et à laquelle il faut croire pour faire éclater la vérité. Une justice qui doit s’exercer dans la sérénité et avec opiniâtreté.

Quant au combat contre les violences sexuelles, il est nécessaire qu’il se poursuive. Au travers de #BalanceTonPorc, c’est une grande lame de fond de révolte contre la culture du viol et du harcèlement qui déferle dans tous les milieux de la société. Le combat doit être pleinement soutenu et la parole des victimes doit être impérativement écoutée. En leur nom, il est nécessaire que les coupables soient sévèrement punis.

****
Hanan Ben Rhouma est rédactrice en chef de Saphirnews.com. Huê Trinh Nguyên est journaliste à Saphirnews.com et rédactrice en chef de Salamnews.




Réagissez ! A vous la parole.
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22.Posté par Melen le 05/11/2017 00:05 | Alerter
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Je pense que la France n'est plus une nation et qu'elle a ethnicisé les français.

21.Posté par Melen le 04/11/2017 23:23 | Alerter
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Pardon.
.....ce.....
tout ce sur quoi est basée notre société est bati sur du sable.
Je ne les corrige pas toutes, tant pis.

20.Posté par Melen le 04/11/2017 23:18 | Alerter
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Je voudrais ajouter à mon commentaire qu'il signifie juste que je ne suis pas d'accord.
Ma formulation "c'est la fois de trop" est rigide. Je suis très ouvert d'esprit, mais je n'aime pas la bétise, la vie est trop courte, on a pas de temps à perdre avec ça.
Je ne m'intéresserais plus à ce qu'elle dit, c'est ce que je voulais dire. Si je dois penser à ce drame c'est à son fils plus qu'à elle que je penserais dorénavant.

19.Posté par Melen le 04/11/2017 23:01 | Alerter
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Peut etre parce que la justice indépendante est très probablement une tartufferie bachi.
Sans doute pour pouvoir garder son statut doit-elle satisfaire l'opinion.
On se souvient de vieux reportages télévisés ou des foules assiégeaient les tribunaux tentant d'intimider ce dernier en criant leur haine de l'accusé et en exigeant la peine qu'ils avaient décidé.
La justice représente les français, sans doute est-elle dans l'obligation de tenir compte de l'opinion. La justice est le pilier de la démocratie. Si elle s'écroulait ça démontrerait que tout sur quoi est basée notre société est bati sur du sable.
On demande aux musulmans de s'exprimer sur l'affaire Ramadan.
Je viens de lire madame Latifa, je suis désolé j'ai oublié son nom de famille (la mère du soldat tué par Mérah) se plaindre de l'absence de la communauté musulmane au procès.
Il me tardait qu'elle mette à jour sa personnalité. Elle est décevante. Dans le sens ou je l'envisageait au dessus de ces bisbilles communautaires.
Utilisée pour la prévention de la radicalité et faire la morale républicaine aux sauvageons basanés. Je mettais dit. Bon. Pourquoi pas.
C'est après tout une profession qui existe, c'est le role de ce que l'on appelle les éducateurs. N'y voyons pas racisme ou malice.
Porter un foulard et malgré tout fréquenter des militants viscéralement anti foulards, des racistes.
Idem. Bon. Allez. Pourquoi pas. C'est après tout un racisme institutionnalisé et on finirait donc par ne plus personne s'il fallait en ten...  

18.Posté par bachi le 04/11/2017 10:24 | Alerter
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c'est dégueulasse , comment on anticipe les préjugés avant même d'étayer les preuves tangibles. donner vos preuves tangibles ensuite juger cette homme,
sinon c'est un autre visage du terrorisme.

17.Posté par Melen le 03/11/2017 22:06 | Alerter
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C'est un peu hors sujet, mais puisque j'ai commencé à évoquer Fascisme Hebdo ça ne l'est plus vraiment. Pourquoi y a t-il tant de juifs qui sur les réseaux sociaux se mettent à prendre l'accent séfarade dès lors que la colonisation israélienne est évoquée. Une de leur phrase récurrente par exemple est cilisiouniste. Seraient-t-ils anti sémites.

16.Posté par Melen le 03/11/2017 18:53 | Alerter
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Monsieur DSK est juif, il faut donc incriminer le judaisme.
Ho bé non, ce serait zantisémite.
C'est pour faire le pendant de Fascisme Hebdo.
Je ne suis en plein apéritif, je suis donc excusable moi.
Mais surtout je ne suis pas un militant politique comme l'est Fascisme Hebdo.
Monsieur Baupin est écologiste, il faut donc incriminer l'écologie.
Quand j'ai bu je délire, c'est comme ça.
J'ai conscience de la crétinerie de ce type de raccourcis
Heureusement pour moi je ne suis pas aussi radicalisé que Fascisme Hebdo et ai conscience de la crétinerie, du racisme de tels raccourcis.

15.Posté par Melen le 03/11/2017 17:08 | Alerter
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L'article ne fait pas le procès de monsieur Ramadan lamier.
Vous avez du vous arreter au titre ou lire l'article en diagonale.
Il semble y avoir des bizarreries dans cette affaire, mais c'est à la justice de faire le tri.
Le français lambda ne peut qu'évoquer des perceptions, mais la justice se base sur des faits irréfutables, pas sur des perceptions. D'où l'absurdité de la part de médias d'attendre une analyse venant des musulmans de cette affaire.

14.Posté par lamier le 03/11/2017 15:49 | Alerter
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Cet article est écœurant !!!!!!!
D'abord la présomption d'innocence !!!
Oui, ça sent le complot !!!
Je soutiens ttes victimes d'agressions quand la culpabilité de l'agresseur est prouvée.
Déception de saphirnews, je ne vous lirais plus.
Honte à vous et Courage à Tariq!

13.Posté par Melen le 03/11/2017 14:12 | Alerter
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Demander aux musulmans leur opinion sur des affaires judiciaires c'est demander à l'opinion de s'immiscer dans les affaires de la justice. La justice représente les français, musulmans compris, à moins d'estimer des musulmans qu'ils ne sont pas des français pourquoi on leur demande de s'exprimer en particulier.
Il semble que l'on ait ethnicisé les musulmans.
Ca me fait d'ailleurs penser à un titre de presse que j'ai lu récemment ou on pouvait lire un terme comme musulman laique.
Vous pensez bien que je me suis abstenu de lire le contenu.
Des journalistes ignorent le sens du terme laique et ont ethnicisés les musulmans.
Français laique à du sens car un français peut etre imam, mais musulman laique n'en a aucun. Un simple croyant est forcément laique et musulman n'est pas une origine.
Il y a confusion entre les représentants des Cultes, les religieux ayant un titre avec les simples croyants.

12.Posté par Melen le 03/11/2017 13:05 | Alerter
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Pardon. ....ni l'un ni l'autre.....
A travers une victime présumée faire le procès de sa confession, de ses opinions, de ses fréquentations ou relations, ça s'appelle un procès politique.

11.Posté par Melen le 03/11/2017 12:45 | Alerter
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On savait qu'il était très proche.....bla bla bla, c'est ce qui s'appelle parler du roquefort quand on cause camembert François.
Le sujet c'est une agression sexuelle et pas la profession, les amitiés, les opinions philosophiques, politiques ou religieuses de monsieur Ramadan.
Le problème de cette affaire est qu'elle suscite un opportunisme islamophobe.
Islamologue n'est pas un titre religieux, c'est une spécialité.
Si monsieur Ramadan avait un islamologue non musulman on aurait jamais lu ce type de raccourci. C'est là ou il y a un problème.
Bref. Qu'un individu puisse etre olé olé, jouisseur ou son contraire qu'il puisse etre prude, coincé n'a rien à voir dans l'affaire.
Un profil qui correspondrait à une agression sexuelle ça n'existe pas. Ca se saurait. Confession égale potentiel agresseur et un discours plus débile encore.
Avoir des mœurs légères ou bigotes ne sont ni l'autre condamnables, ça relève de la vie privée. Ce type de discours est digne d'un bar pmu.

10.Posté par Corinne Lemuel le 02/11/2017 22:16 | Alerter
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Il n'y a que deux raisons qui peuvent pousser un être humain à se mêler de ce qui ne le regarde en rien, à savoir organiser la vie et les pensées de ceux qui l'écoutent, comme le font tous les prédicateurs religieux :

1) le sexe

2) l'argent

C'est pourquoi tous les prédicateurs religieux sont des violeurs ou des escrocs, et parfois les deux en même temps. Tariq ramadan est donc nécessairement coupable.

Vous n'allez quand même pas me dire qu'il croit aux conneries qu'il prêche ???

9.Posté par François CARMIGNOLA le 02/11/2017 21:38 | Alerter
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Avant même que l'on apprenne qu'il existait des femmes qui se plaignaient de violences physiques de sa part, on savait qu'il était un (très) proche du célèbre Al Karadawi, sinistre théoricien antisémite du tiers monde barbare, honte du monde arabe et dégoutant vieillard taré. La confrérie des frères musulmans dont lui même, son grand père, son père et son frère furent et sont les thuriféraires est ainsi gravement et une fois de plus déshonorée... Dommage pour elle.

8.Posté par Kirat le 02/11/2017 21:34 | Alerter
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J'ai la réponse à la question posée dans mon précédent commentaire. Elle est donnée par L'Obs qui cite le policier Bernard Godard en charge de l'islam pendant des années au ministère de l'intérieur et qui a eu à faire avec tous les soi disant "représentants" du culte musulman. Voici ce que dit M. Godard à propos de "frère Tariq":
"Qu’il avait beaucoup de maîtresses, qu’il consultait des sites, que des filles étaient amenées à l’hôtel à la fin de ses conférences, qu’il en invitait à se déshabiller, que certaines résistaient et qu’il pouvait devenir violent et agressif, ça oui. Mais je n’ai jamais entendu parler de viols. J’en suis abasourdi", confie-t-il à "l'Obs".

La journaliste Cécile Deffontaines lance un appel : Si vous avez été témoin de faits liés à ces affaires, merci de m’écrire à cdeffontaines@nouvelobs.com

http://m.nouvelobs.com/societe/20171028.OBS6649/vise-par-deux-plaintes-pour-viols-qui-est-vraiment-tariq-ramadan.html

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