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Points de vue

Affaire Asia Bibi : où sont passées la sagesse et la compassion dont faisait preuve le Prophète de l’islam ?

Rédigé par Gabriel Hagaï | Lundi 5 Novembre 2018 à 15:45

           


Affaire Asia Bibi : où sont passées la sagesse et la compassion dont faisait preuve le Prophète de l’islam ?
L’affaire Asia Bibi – telle qu’elle nous l’a été présentée ici par les médias – est viciée depuis le début. Si cela est vrai, la manière dont cette pauvre femme a été traitée est une honte, et une atteinte à la justice, au bon sens et à l’intelligence. Que ses détracteurs se réclament de l’islam ajoute au dégoût que tout cela m’inspire. On est très éloigné, me semble-t-il, du message originel du Coran.

Les hordes de barbus hystériques manifestant au Pakistan pour demander l’exécution d’Asia Bibi pour un crime qu’elle n’aurait pas commis me navrent au plus haut point. Certes, ces masses fondamentalistes ont été manipulées, car on ne leur a pas servi les mêmes informations que nous. Ceci dit, quelle image désolante (et effrayante) donnent-ils ainsi de leur religion !


Déjà – peut-on se demander –, le crime de blasphème lui-même mérite-t-il la peine capitale ? Est-ce vraiment une nécessité coranique ? Et même si l’on y répondait affirmativement, ne chercherions-nous pas les circonstances atténuantes pour l’éviter ? Après tout, ce sont des femmes musulmanes (en tout cas, se réclamant comme telles) qui auraient refusé – par pure méchanceté et jalousie, apparemment – de boire l’eau puisée au puits par Asia, puis qui l’ont accusée d’avoir blasphémé. Que cette pauvre chrétienne ait fait ou non ce dont on l’accuse, mérite-t-elle autant d’acharnement ? Les personnes qui ont défendu l’innocence d’Asia ont-elles mérité d’être assassinées ? Où sont passées la sagesse, la compassion et l’humanité dont faisait preuve Muḥammad ?

Les agissements des tribunaux d’inquisition religieuse (quelle soit-elle) ne sont jamais des épisodes dont l’histoire humaine est fière. Ceux-ci sont caractérisés par leur bigoterie, leur cruauté, et leur manque de discernement. Ils s’acharnent particulièrement sur les femmes, sur les minorités (culturelles, religieuses, raciales, etc.), et sur celles et ceux qui remettent en question l’hégémonie des tartuffes pervertissant la religion à leurs propres fins. Combien de charniers ont-ils été ainsi remplis de par le monde ? Est-ce là le message qu’une religion voudrait laisser à la postérité ?


Qu’Asia Bibi soit finalement acquittée est une excellente nouvelle, qui redore un peu l’image écornée de la justice pakistanaise. Espérons que le gouvernement du Pakistan ne plie pas sous la pression de fanatiques religieux assoiffés de sang pour faire marche arrière. Prions pour que cette pauvre femme puisse enfin retrouver en paix sa famille, et vivre sa vie comme elle n’aurait jamais dû en être empêchée.

*****
Rabbin orthodoxe, Gabriel Hagaï est enseignant-chercheur, philologue et paléographe-codicologue. Co-auteur avec Ghaleb Bencheikh, Emmanuel Pisani et Catherine Kintzler de La Laïcité aux éclats (entretiens avec Sabine Le Blanc, éd. Les Unpertinents, mai 2018).






Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Violaine le 07/11/2018 20:25 | Alerter
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Bonsoir,

A vrai dire, je ne vois pas où est le lien entre "l'Affaire Asia Bibi" et la religion. Je pense que l'on peut aujourd'hui - sans fausse honte - discerner à qui profite cette chasse aux sorcières anti-islam..., un balai bien pratique. Il va de soi, que les barbus hystériques qui se sont acharnés sur cette femme (si cette histoire est vraie…), sont musulmans comme je suis crémière… L'ont-ils déjà lu, le Coran? A l'évidence, non. Quelques arabes ne font pas des musulmans, avec ou sans barbe. Comme on l'a prêté à Voltaire : "dites-moi de qui il est interdit de parler, et je vous dirai qui vous gouverne." Diviser pour mieux régner, pour créer une guerre intercommunautaire, est le nœud de cette affaire. Ne soyons donc pas dupes : "ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre", était la devise de Spinoza. Adoptons-la et cessons de faire la pub de ces violences sous faux drapeaux.

2.Posté par Nisrine le 08/11/2018 08:08 | Alerter
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1) Ils sont forts, ces islamo-gauchistes : "S'il est vrai qu'Asia Bibi n'a pas commis le crime dont on l'accuse..."

Ils osent dirent ça alors qu'il a été prouvé un milliard de fois que la loi sur le prétendu blasphème au Pakistan n'est qu'une autorisation déguisée de tuer ceux qui ne te reviennent pas. Tu dénonces ton voisin, ta voisine parce qu'il ne veut pas de donner son champ, et hop, non seulement te le tues, mais tu récupère son champ gratis. Faire preuve d'une prudence feinte (un peu comme les articles de journaux qui parlent de meurtrier présumé pour un type arrêté en pleine tuerie avec 10 témoins), c'est tuer symboliquement Asia Bibi.

2) Il ne s'agit pas de se demander si tuer quelqu'un pour avoir mal parlé d'un personnage fictif est peut-être "un peu exagéré, et qu'il faudrait peut-être chercher des circonstances atténuantes". Ça va pas la tête ???

Il s'agit évidemment de dire la vérité : les superstitions religieuses sont des monstruosités fanatiques, pédophiles et meurtrières. Plus tôt l'humanité s'en sera débarrassé, mieux ça vaudra. Et tous les religieux sont de facto les complices de crimes contre l'humanité commis au nom de la superstition religieuse. Oui, toi aussi, rabbin.

3.Posté par Nisrine le 08/11/2018 08:09 | Alerter
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Tu récupères, avec un "s", désolée.

4.Posté par François Carmignola le 10/11/2018 21:43 | Alerter
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Il faut bien comprendre que cette histoire de blasphème, qui fut à l'origine de l'assassinat à Paris en 2015 de toute la rédaction d'un journal français, fait l'objet de polémique au niveau international. L'OCI, organisation internationale qui rassemble plusieurs pays musulmans (57 d'entre eux), souhaitant l'introduire dans le droit international.
Plus que jamais, le blasphème doit être autorisé, au contraire !


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