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Sur le vif

23 août : une journée en mémoire de la longue tragédie de la traite négrière

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 23 Août 2012 à 11:32

           


Ne pas oublier. Ce jeudi 23 août correspond à la date de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition. Elle commémore l’une des plus grandes tragédies du monde avec les populations de l’Afrique subsaharienne qui étaient déportées pour être revendues comme esclaves dans différentes régions du monde.

Cette traite s’est intensifiée au XVIe siècle avec la découverte du continent américain. Les Espagnols, les Portugais, les Anglais, les Français et les Hollandais faisaient de la traite des noirs un commerce lucratif et ont déporté des millions d’Africains.
Mais, dans la nuit du 22 au 23 août 1791, a commencé à Saint-Domingue (aujourd'hui Haïti et République dominicaine) l'insurrection qui jouera un rôle déterminant dans l'abolition de la traite négrière transatlantique. La journée du 23 août a ainsi été choisie comme date symbolique de souvenir de la traite négrière et de son abolition. Le combat restera encore long pour ces populations asservies. En France, la traite des noirs ne sera abolie qu’en 1817, après le Royaume-Uni (en 1807) et les Etats-Unis (en 1808).

Douloureux : bien avant cette traite occidentale, les Noirs Africains subissaient déjà une traite orientale depuis le VIIe siècle. A l’occasion de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition, la Fondation du Mémorial de la traite des noirs veut mettre les Etats qui la pratiquaient devant leurs responsabilités. Elle lance un plaidoyer pour déclarer la traite des Noirs et l’esclavage crimes contre l’humanité en direction des États du Maghreb et des pays arabes.

« Pendant quatorze siècles, l’Afrique noire a vécu une véritable chasse à l’homme qui a arraché au continent entre 15 et 17 millions d’hommes dans des caravanes par le Sahara pour le Maghreb ou par bateau vers la Péninsule arabique. Des bandes armées et des soldats venus du Maghreb fondent sur les populations de l’Afrique de l’Ouest essentiellement pour razzier, enlever et vendre des femmes des hommes, et des enfants exploités comme domestiques, artisans, mineurs, soldats dans les plantations, les mines, les palais et demeures bourgeoises du Maghreb, du Moyen et du Proche Orient. Les marchés aux esclaves se développent jusqu’au début du XXe siècle », dénonce la Fondation.

« À mesure que le continent noir devient le principal réservoir d’esclaves des pays arabes se développe un racisme qui justifie l’esclavage : l'infériorité de l’homme noir. C’est ainsi que préexiste et survit à cette tragédie une discrimination dont les descendants d’esclaves et les immigrés africains continuent de souffrir. De même que des formes d’esclavage moderne issues de cette histoire dans des pays comme la Mauritanie, le Maroc, l’Arabie Saoudite », déplore-t-elle. La Fondation regrette que ce sujet reste « tabou » dans les pays africains et arabes. Ils « peinent à entrer ainsi dans la modernité de la mémoire et de la protection des droits de l’homme », juge-t-elle.

En France, où l’esclavage a été aboli en 1848, la traite et l’esclavage sont reconnus par l’Etat comme « crimes contre l’humanité » depuis le 21 mai 2001 et la loi Taubira (du nom de Christiane Taubira, l’actuelle ministre de la Justice).
Là encore, la reconnaissance du passé avait pris du temps. Espérons que les États arabes et maghrébins sauront répondre à ce plaidoyer et faire un pas vers le devoir de mémoire.

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