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20 ans après, Tchernobyl…

| Mercredi 26 Avril 2006 à 10:47

Il y a vingt ans, le 26 avril 1986 à 1h23 heure locale, l’explosion d’un réacteur au sein de la centrale nucléaire retentit, projetant un nuage radioactif sur une bonne partie de l’Europe…



Polémiques

Concentration du césium 137 dans l'air au dessus du sol, le 2 mai 1986 à 3h15
Outre les personnes décédées sous le choc de l’explosion, le nombre réel des victimes de cette catastrophe nucléaire reste difficilement déterminable. La lutte des chiffres s’opère entre les ONG et les organisations gouvernementales. Les Ukrainiens estiment le nombre total de personnes affectées par les radiations à environ cinq millions.

L’ONU, de son côté, considérait en septembre 2005 que le nombre de décès avérés ou à venir dans la région à cause des cancers, se monte à 4 000 âmes. Greenpeace trouve cette conclusion « insultante pour les victimes », évaluant pour sa part à plus de 93 000 le nombre potentiel de morts suite à de nombreux cancer.

De son côté, une étude scientifique britannique, rendue publique en avril, opterait pour une tranche allant de 30 000 à 60 000 morts. Outre les travailleurs de la centrale, de nombreux pompiers, soldats ou civils, « liquidateurs » venus éteindre le feu dans la centrale on été touché de plein fouet par les radiations et développent des cancers en tous genre, notamment celui de la tyroïde. Des malformations sont survenues sur de nombreux enfants nés durant cette période. La radioactivité ne se voit pas, mais elle tue ; dans la forêt proche de la centrale, tous les arbres ont péris en un mois après l’explosion. Le plutonium n’est pas biodégradable, il restera la durant 24 000 ans.

Le nuage radioactif a envahi dans la semaine suivant l’explosion toute l’Europe. Le gouvernement français a eu une attitude rassurante, minimisant à l’époque le risque de ce nuage. Les cartes de la France diffusées en 1986 par le Service Centrale de Protection contre les Rayonnements Ionisants (CPRY) étaient fausses. La France, comme la plupart des pays européens, a vu passer au-dessus d’elle une bonne partie du nuage radioactif.


Un 20e anniversaire douloureux

De nombreuses cérémonies sont organisées pour marquer le 20e anniversaire de cette catastrophe devenue le véritable symbole du danger de l’énergie nucléaire et des radiations. Une réunion se tiendra à proximité de l’ancienne centrale à Kiev mais aussi en France à Paris, devant le siège d’EDF avenue de Wagram, à la salle de fête du 3e arrondissement, ou encore à Nancy où un théâtre de rue est organisé à 17h.

Les chefs d’Etat y vont de leurs déclarations. « Le choc de Tchernobyl (...) conservera encore longtemps son importance planétaire en tant que défi lancé au monde entier », déclare le président ukrainien, Viktor Iouchtchenko, appelant les pays riches à l’aider financièrement pour couvrir les frais qui se sont montés selon lui, à plus de 15 milliards de dollars depuis 20 ans. Vladimir Poutine a décoré pour sa part, les « liquidateurs » russes, qualifiant cet accident comme l’« une des catastrophes technologiques les plus graves de l'Histoire ».

George W. Bush a transmit un message par les biais de l'ambassade des Etats-Unis à Kiev, déclarant : « Nous rendons hommage aux vies perdues et aux communautés affectées par la dévastation qui a suivi le désastre de Tchernobyl. »

4 500 personnes continuent de travailler dans cette centrale, dont le dernier réacteur a été arrêté en 2000. La prime de 500 % du salaire normale est attrayante pour ces ouvriers démunis. La centrale de Tchernobyl fait 76 mètres de haut et de 120 mètres de long, elle fuit et risque de s'effondrer à tout instant, entraînant la dispersion de 90 % des 190 tonnes de combustible encore présentes à l'intérieur du réacteur. Un appel d'offres de 850 millions d'euros a été lancé par l'Ukraine, opposant le consortium français Novarka (Vinci et Bouygues) à l'américain CH2M Hill afin de mettre en œuvre la construction d’une nouvelle enceinte de confinement.