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Perspectives francophones sur les musiques hip-hop
Infos pratiques
du Mercredi 1 Février 2017 au Vendredi 3 Février 2017
94, rue Jean-Pierre Timbaud
75011 Paris
Description
PRÉSENTATION

Depuis 40 ans, les musiques hip-hop portent des esthétiques fondées sur de nouvelles technologies musicales et des innovations dans les techniques de voix. Souvent données pour des modes éphémères, ces pratiques artistiques se sont avérées pérennes, et ont contribué à des transformations économiques, culturelles, linguistiques et esthétiques, et ce à une échelle internationale. Pour paraphraser le titre d’un album de rap qui a fait date, elles semblent bel et bien « conçues pour durer ». Le colloque international et pluridisciplinaire « Conçues pour durer. Perspectives francophones sur les musiques hip-hop » mettra en valeur les acquis et les nouvelles perspectives de la recherche scientifique sur les musiques hip-hop dans les mondes francophones et au-delà.

PROGRAMME à télécharger ici

Mercredi 1er février

10h. Conférence de Murray Forman

« Hip-Hop Studies : Contested Pasts/Projected Futures » (« Les Hip Hop studies : passés en débats / futurs en projet ») Murray Forman, professeur en Media and Screen Studies à la Northeastern University.

11h30-13h. Session 1 : Scènes locales

Session animée par Stéphane Dorin
• Anna Cuomo : La construction d’une scène rap underground au Burkina Faso : entre « ouverture des possibles » et ambigüités relationnelles
• Gérôme Guibert : Les débuts de la scène musicale hip-hop nantaise (1997-2001)
• Cécile Navarro : Pratiques circulatoires d’artistes de rap sénégalais: la construction d’une scène musicale locale

14h30-16h. Session 2 : Esthétiques

Session animée par Christian Béthune
• Polina Chodakova et Alena Podhorna-Policka : Analyse sémio-sémantique de la gestuelle dans les clips vidéo de rap
• Maxence Déon : This is a journey into sound : envisager le sampling comme un langage musical propre
• Jean-Marie Jacono : Le sens des contrastes sonores et musicaux dans les productions de rap de Marseille

16h30-18h. Session 3 : Institutionnalisations

Session animée par Roberta Shapiro
• Vincent Becquet : Ce que les pouvoirs publics font au Hip-hop : le cas lillois du Centre Euro-Régional des Cultures Urbaines.
• Jean-Marcellin Manga : « S’unir ou périr » : retour sur quelques enjeux de la création du syndicat national des acteurs des musiques urbaines (Synamur) au Cameroun
• Nicanor Tatchim : « La musique urbaine camerounaise à l’épreuve de l’économie informelle de la culture : logiques socio-économiques et des pratiques professionnelles des musiciens du hip-hop ».

19h-20h. Table-ronde 1 : Quels lieux pour le hip-hop ? Les centres culturels de Lille, Paris et Dakar : entre structuration artistique et projet urbain.

Cette table-ronde se déroulera à La Place, Centre culturel hip-hop
Depuis les années 1990, les musiques hip-hop ont fait l’objet d’une attention accrue de la part des pouvoirs publics. Alors que leurs politiques ont longtemps concerné des événements et des initiatives ponctuelles, le hip-hop fait depuis quelques temps l’objet de projets urbanistiques, qui se traduisent par la construction de centres culturels de grande ampleur dédiés au mouvement (Le Flow à Lille, La Place à Paris, la Maison des Cultures Urbaines à Dakar). Elaborés de manière indépendante dans les différentes villes, ces lieux ont pourtant un certain nombre de points communs dans leur structure et leur mode de fonctionnement. A quels enjeux territoriaux et artistiques doivent répondre la construction de tels équipements ? Qu’apporte la construction de lieux spécifiques au mouvement d’institutionnalisation du hip-hop ? Quels changements entraînent-ils dans l’environnement et le tissu urbain des différentes villes ?

Table-ronde animée par Séverin Guillard, en présence de :
• Jean-Marc Mougeot, directeur de La Place, centre culturel hip-hop (Paris)
• Olivier Sergent, directeur du Flow, centre culturel hip-hop (Lille)
• Amadou Fall Ba, chargé de mission du maire de Dakar pour les Cultures urbaines, administrateur de la MCU (Dakar)

Jeudi 2 février

10h30-12h30. Session 4 : Authenticités

Session animée par Hyacinthe Ravet

Claire Lesacher : Se dire « rappeuse » ou non : des positionnements discursifs qui engagent des enjeux de catégorisation de l’activité musicale et des enjeux de genre.
Peter Reimer : Changement d’authentification des « Blocks » aux « Cités D’Or »
Corentin Roquebert : « Faire du rap de » – Analyse du lexique d’autodéfinition du rap
Virginie Brinker : Héritages de Césaire, Fanon et Glissant : stratégies d’authentification et processus identitaires
14h. Conférence de Sujatha Fernandes

« « I’m an African: » Black Aesthetics and The Making of a Hip Hop Globe » (« « Je suis un-e Africain-e » : esthétiques noires et émergence d’un monde hip-hop »). Sujatha Fernandes, professeure d’économie politique et de sociologie à l’Université de Sydney.

15h30-17h30. Session 5 : Expériences musicales

Session animée par Stéphanie Molinero

François Debruyne : Présence et écoute du rap en public : une banalisation inachevée
Florence Eloy et Tomas Legon : Les formes de distinction parmi les jeunes auditeurs de rap : d’une sociologie de la consommation à une sociologie de la réception
Pauline Guérin : La « conversation d’amateurs » de rap : légitimations et illégitimations des pratiques culturelles des femmes
Jean Evenson Lizaire : Raisons et liaisons du rap : comment se construit le feeling du mélomane et du rappeur pratiquant ?
18h-19h30. Projection du documentaire : « Boy Saloum : la révolte des Y’en A marre », un film de Audrey Gallet (2012, 1h14).

Au départ, ils n’étaient que des ados de province comme tant d’autres, avec des rêves plein la tête. Issus de milieux sociaux différents, Thiat et Kilifeu ont forgé leur amitié dans les rues de Kaolack, la deuxième ville du Sénégal. Pour exprimer leur révolte, ils fondent en 1996 leur groupe de rap, Keurgui, « la maison » en wolof. Leur popularité grandissant, ils décident de poursuivre leur carrière à Dakar, où ils rejoignent Safia avec qui ils cohabitent pendant plusieurs années. Mais leur vie va véritablement basculer le 16 janvier 2011, lorsque la capitale sénégalaise est une fois de plus privée d’électricité. Pour Thiat, Kilifeu, Safia et leur copain Fadel Barro, ce sera la coupure de courant de trop : ensemble, les quatre amis vont créer le mouvement Y’en a marre. Le succès se révèle aussi fulgurant qu’inattendu. Le mouvement, soutenu par une grande majorité de Sénégalais, finit par gagner son combat citoyen en obtenant, le 26 mars 2012, la défaite du président Wade à l’élection. A travers le portrait de ces quatre jeunes Sénégalais, ce documentaire raconte comment un groupe de hip-hop s’est appuyé sur sa notoriété pour porter le flambeau de la contestation politique, jusqu’à influer sur le cours de l’histoire.

19h30-20h30. Table ronde 2 : Des artistes hip-hop au cœur des mobilisations politiques : exemples internationaux

Les artistes hip-hop constituent des leviers importants de mouvements sociaux et politiques. En mettant leur notoriété ou leurs œuvres au service de causes plus vastes, ils et elles se font tantôt les moteurs des mobilisations, comme les actrices et acteurs du mouvement Y’en a Marre au Sénégal ou du Balai citoyen au Burkina-Faso, tantôt leur relai public et médiatique, comme l’illustrent en France les concerts de la Marche de la dignité ou les vidéo-clips du Collectif contre le contrôle au faciès. Comment les musiques hip-hop participent-elles à des mouvements sociaux plus larges ? En quoi ont-elles modifié les outils et les répertoires d’action politique ? Comment ces implications d’artistes hip-hop en faveur de mobilisations sociales ou politiques varient-elles en fonction des contextes historiques, spatiaux et politiques ?

Table ronde animée par Alice Aterianus et Marie Sonnette, en présence de :
• Abdoulaye Niang, sociologue, senior lecturer au Départment of Arts and Cultures’ Occupations à l’Université Gaston Berger (Saint-Louis, Sénégal), spécialiste des mouvements sociaux et musicaux en Afrique subsaharienne
• Smockey, rappeur burkinabé, animateur du Balai citoyen


Vendredi 3 février

9h30-11h30. Session 6 : Ecritures

Session animée par Anthony Pecqueux
• Benoît Dufau : Le rap comme nouvelle forme de cynisme. Quatre chiennes de plume : Booba, Casey, Fuzati, Vîrus
• Marine Kneubühler : Du je-rappeur au on-humain : de l’altérité à soi pour « faire collectif »
• Jérémie McEwen : Machiavel et Tupac Shakur
• Khadimou Rassoul Thiam : Plurilinguisme, variété discursive et positionnement stratégique dans le hip hop sénégalais : typologie et fonctions pragmatiques des interférences linguistiques dans l’album Encyclopédie du groupe Keur gui

12h-13h. Table ronde 3 : Les musiques hip-hop au-delà du rap

Beatbox, turntablism, beatmaking, ragga, r’n’b, slam… Nombre de styles musicaux se sont développés dans le sillage de la culture hip-hop. Souvent éclipsés par le rap dans les médias ou le milieu académique, leur statut de « musiques hip-hop » est incertain, et fait parfois l’objet de débats vifs. Quelles relations historiques d’opposition ou de solidarité associent ces styles musicaux ? Quelles étiquettes concurrentes (black music, musiques urbaines…) existent pour décrire leurs liens multiples ? Comment est-ce qu’artistes et professionnel-le-s les définissent et évoluent entre ces styles ?

Table ronde animée par Karim Hammou, en présence de :
• MKL, producer
• D’ de Kabal, rappeur, slameur, human beat-boxeur, écrivain…
• K-reen, auteure-compositrice-interprète


14h30-16h. Session 7 : Outils d’analyse

Session animée par David Diallo
• Adrien Contesse : Vocal Grammatics : Une écriture pour le beatbox
• Olivier Migliore : Analyser la prosodie musicale du rap et du ragga français (1977-1992) à l’aide de l’outil informatique : de DJ Dee Nasty à MC Solaar (1984-1991)
• Sidy Seye : HipHopedia. Online Hip Hop Encyclopaedia

16h30-18h. Session 8 : Représentations

Session animée par Nasima Moujoud.
• Marion Dalibert : Des masculinités ethnoracialisées. Rappeurs et rappeuses dans le Monde, Libération et le Figaro (2000-2014).
• Keivan Djavadzadeh : « Gangstresses and Bitches First ! Quelle esthétique pour la scène gangsta-rap féminine ? »
• Célia Sauvage : Politique du regard et représentations alternatives du « female gaze » dans les clips de hip hop féminin américains

18h30. Conférence de conclusion, par Kohndo

19h30. Showcase avec D’ de Kabal
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