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Existe-t-il une judéophobie spécifiquement musulmane ?
Infos pratiques
le Vendredi 14 Novembre 2014, 18:00 - 20:00
Ecole normale supérieure (ENS) - Salle Celan : 45, rue d'Ulm
75005 Paris
Description
Existe-t-il une judéophobie spécifiquement musulmane ? Si elle est historiquement attestée, quelle évolution en France pour les nouvelles générations et par rapport à l’antisémitisme européen ?

Intervenants :
- Martine COHEN,
- Georges BENSOUSSAN

Séminaires 2014-2015 : “Déconstruire les conflits relatifs aux représentations de l’islam et des musulmans en France” – IRENE & ENS
Organisation : M. Bernard GODARD (IESR- EPHE), M. Romain SÈZE (Science Po Aix), Mme Sylvie TAUSSIG (CNRS –UPR 76)

PRÉSENTATION
L’intégration de la pratique de l’islam au contexte français suscite des conflits réels ou supposés, qui vont croissants depuis les années 2000 : affaires du voile (intégral notamment) ; des prières de rue ; querelles suscitées par l’édification des Grandes mosquées ; polémiques autour du halâl ; affaire de la crèche Baby-Loup ; le tout étant accompagné d’une peur grandissante, sinon lancinante, de l’islam et de la progression des délits à caractères islamophobes… Le projet d’un séminaire consacré à ces « blocages » (« intracommunautaires », institutionnels, sociétaux…) est né de l’évidence de l’urgence qu’il y a devant le sentiment que les fossés entre musulmans et non musulmans se creusent et alors que les positions des uns et des autres se radicalisent ponctuellement et instillent un poison dangereux pour le lien social. De ce fait, il apparaît aussi nécessaire de refuser d’étudier l’« islam » comme s’il s’agissait d’un objet en soi et d’ainsi se départir de toute tentation essentialisante, comme d’éviter les approches identitaires qui réduisent les problématiques liées à la présence musulmane en France à des considérations d’ordre religieux (perceptible dans la focalisation du débat public sur le respect de la laïcité), et induisent donc en erreur sur le « diagnostic » à apporter à des phénomènes complexes. À l’inverse, l’attention se portera sur les musulmans dans leur diversité (en termes d’observances cultuelles, d’origines nationales, de sensibilités idéologiques…), en France (voire dans les pays occidentaux) où ils font depuis la seconde moitié du XXe siècle l’expérience de la condition minoritaire, et donc sur leurs rapports avec les non musulmans, en utilisant tout ce que les sciences sociales nous offrent comme moyen d’analyse. Il s’agit donc de déconstruire, historiciser, expliciter, en un mot clarifier certaines notions qui, dotées de contours imprécis, investies de significations multiples et bien souvent idéologiquement chargées, font obstacle non seulement à la compréhension mais aussi à une évocation apaisée du fait musulman en France. Cela signifie que nous tenterons de démêler les représentations sources d’incompréhensions entre les acteurs, et par-delà d’identifier les blocages et enjeux sous-jacents aux conflits suscités par la visibilité de l’islam dans l’espace public.
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