15 mars 2004 : quand la laïcité a servi pour exclure ; Quel bilan ? Quel avenir ?

S’il y a bien une date que beaucoup de musulmans de France n’oublient pas, c’est celle du 15 mars 2004. Date qui marque la promulgation de la loi dite « contre les signes ostensibles » au sein des établissements scolaires et qui a pour unique effet l’exclusion soudaine de l’enseignement public, de jeunes filles de confession musulmane au motif qu’elles portent le foulard.

Dix ans après, il serait judicieux de faire le bilan de cette loi d’exception établie en ayant recours au principe de laïcité ; c’est la première fois qu’une liberté individuelle, sans qu’elle touche ni à la salubrité, ni à la sécurité publiques, se trouve ainsi niée.

Le principe censé promouvoir les libertés a donc été dévoyé, et des usagers du service public, en l’occurrence les élèves portant le foulard, se sont retrouvées privées de leur liberté fondamentale.

Certains y voient une réussite politique. N’est-ce pas vrai que rien n’a été réglé avec cette loi sauf pour ceux qui caressent le fantasme d’une assimilation par la coercition ? Depuis dix ans, les musulmans ne sont-ils pas, à plusieurs reprises, au centre du débat ? Parce que l’identité française serait en perdition, parce que "l’intégration" (!) des musulmans s’en raillent, parce que la laïcité se retrouverait bousculée, voire menacée, ou parce qu’il en va de la cohésion nationale…

N’assistons-nous pas à une situation où les index sont pointés vers des citoyens en raison d’une visibilité qui interpelle, dérange, jusqu’à susciter de nouvelles lois, des projets de lois, des traitements médiatiques et politiques de plus en plus inédits ?

Le comité 15 Mars et Libertés, avec le soutien d’autres associations, organise son colloque annuel pour ouvrir le débat sur le bilan de cette loi, et sur la question de l’islam et de sa visibilité en France. Des acteurs associatifs et nombre d’experts participeront aux tables rondes et des jeunes femmes qui ont surmonté, ou pas, la barrière que cette loi leur a imposée feront part de leurs témoignages.

PROGRAMME

14h00-16h00 - Première table ronde, suivie d’un débat avec le public :
Islamophobie : Un racisme institutionnalisé ? Une responsabilité partagée ?
Karim ACHOUI, Marwan MOHAMMED, Claude ASKOLOVITCH, Kamel MEZITI

16h-16h30 Pause café

16h30 Témoignages

17h-19h00 - Deuxième table ronde, suivie d’un débat avec le public :
Les musulmans de France et leurs pratiques - Visibilité/effacement : des enjeux d’avenir…
Fouad ALAOUI, Raphaël LIOGIER, Jean BAUBEROT, Virginie MARTIN