Connectez-vous S'inscrire

Religions

Zâkat Al Fitr

Rédigé par Nadia Sweeny | Dimanche 22 Octobre 2006 à 18:20

           

La fin du Ramadan rime avec la Zâkat al Fitr. La Zâkat, aumône obligatoire ou impôt légal, est l’un des cinq piliers de l’islam. Il y en a deux sortes : la Zâkat al Maal qui constitue un impôt sur l’argent épargné et la Zâkat al Fitr qui est une aide direct aux nécessiteux afin qu’ils puissent célébrer la fête de l’Aïd dans les meilleurs conditions.



C’est ainsi que tous les ans, avant la prière de l'Aïd, chaque musulman est tenu de payer une somme définie en solidarité avec les nécessiteux. Ce don permet d'une part, aux musulmans déshérités de célébrer comme il se doit la fête de l'Aïd Al Fitr. D'autre part, il constitue une forme de purification du jeûneur et de toutes les personnes dont il à la charge. La somme de la Zakât al Fitr se monte à 5 euros par personne à charge. « Je sortirai Zakât ce soir ou, si l'aïd est vraiment demain, je la sortirai cette nuit quand j'irai chercher une place pour la prière à la mosquée vers 4 ou 5h du matin.» déclare Aïcha, 60 ans, veuve et mère de quatre enfants.

M. Boudiaf, membre du bureau de l’association cultuelle musulmane En’nour, au Havre, déclare qu’effectivement, dans leur mosquée, « nous commençons à récolter la Zâkat les derniers jours du mois de Ramadan, du moins, la dernière semaine. » Pour l’instant à peu près 150 personnes ont déjà données sur environ 350 à 400 fidèles fréquentant la mosquée de l’association, au Havre. « Dans l’ensemble, les gens ne sont pas en retard, nous faisons pas mal de rappels, donc les fidèles sont relativement à l’heure pour donner la Zâkat. La plupart des fidèles donnent en liquide. Certains, lorsqu’il connaissent directement des gens dans le besoins, ils donnent de la nourriture, généralement sacs de riz ou de blé.»

Ce don est donc généralement fait aux associations ou dans les mosquées fréquentées par les fidèles. « Je sors Zâkat pour mon fils aîné (25 ans) car il a mangé chez moi. Mais il m’a donné les cinq euros. Je la sors pour tous mes enfants. Je donne à la mosquée car je ne connais personne de nécessiteux dans mon entourage. Sauf si je rencontre un musulman pauvre et dans le besoin alors la je lui donne directement, mais la mosquée a la responsabilité de la Zâkat, elle sait à qui il faut donner. » Rajoute Aïcha.


Redistribution

« Pour la redistribution, nous avons connaissance de la difficulté de certaines personnes à qui nous donnons donc un peu des dons récoltés. D’autres personnes connaissent aussi des nécessiteux. Ça se fait par réseau en fait. Nous définissons la somme en fonction des besoins et de la situation de la personne, du nombre d’enfants etc… » Explique M. Boudiaf, membre du bureau de l’Association Cultuelle musulmane En’nour, au Havre.

Ouahid Abassi, le directeur de la communication du Secours Islamique s’exprime sur l’importance de la Zâkat : « c’est une aumône obligatoire qui sert à purifier son acte de jeûne dans le but d’aider les pauvres et de consolider le lien social entre les riches et les pauvres et de soulager les souffrances des déshérités. » Il explique la mise en lace du programme ramadan et de la récolte de dons qui s’en suit. « Nous faisons en sorte que dès le début du mois de Ramadan, diverses campagnes d’appel aux dons soient lancées. Concrètement avec les moyens de communication que nous avons, cette campagne est effective quinze jours avant l’Aïd. » Cette rapidité est nécessaire dans le cadre du secours islamique qui distribue ces dons aux nécessiteux des quatre coins du monde. « Les dons qui sont fait dans le cadre de la Zakat Al Fitr ont un traitement très spécial car ils doivent être utilisé pendant le jour de l’aïd. » Insiste Ouahid Abassi.

« Lors du programme Ramadan 2005, nous avons atteins le chiffres de 890 000 bénéficiaires. Cette année nous espérons en faire plus d’un million dans 23 pays différents, dont la Palestine, le Soudan, le Mali etc. » Certains posent la problématique du don de la Zâkat al Fitr à l’étranger. C’est pourquoi une fatwa du Cheikh Fayçal Mawlawi, jurisconsulte et membre du Conseil Européen de la Fatwa et de Recherches, a défini clairement qu’ « en cas de besoin urgent, les musulmans sont autorisés à faire parvenir l’aumône collectée (Zakat al Maal ou Zakat al Fitr), dans tous pays où vivent d’autres musulmans. Donner la Zakat aux musulmans dans ces pays, a été autorisé par le consensus des Ulémas (Ijmâ'), et a été considéré préférable par la plupart des jurisconsultes. »






SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !