Saphirnews : Dans votre rapport, vous pointez du doigt les inégalités d’accès à la formation. Comment comptez-vous y remédier ?
Yazid Sabeg : Il faut revaloriser l’enseignement des lycées techniques qui sont nombreux dans les quartiers. Ils doivent, au même titre que les lycées d’enseignement général, permettre l’accès à l’enseignement supérieur et aux classes préparatoires. Celles-ci doivent d’ailleurs davantage s’ouvrir à la diversité.
La volonté du président est que 30 % des places en classe préparatoire soient réservées aux boursiers d’ici à deux ans, afin d’augmenter la mixité sociale.
Mon autre proposition est de développer l’offre de places en internat d’ici à trois ans. Car il existe très peu de lycées d’enseignement général dans les zones d’éducation prioritaire, les jeunes sont donc amenés à faire de longs trajets, ce qui très certainement préjudiciable à leurs études. Nous visons donc 7 500 places destinées en priorités aux jeunes de « quartiers ».
La volonté du président est que 30 % des places en classe préparatoire soient réservées aux boursiers d’ici à deux ans, afin d’augmenter la mixité sociale.
Mon autre proposition est de développer l’offre de places en internat d’ici à trois ans. Car il existe très peu de lycées d’enseignement général dans les zones d’éducation prioritaire, les jeunes sont donc amenés à faire de longs trajets, ce qui très certainement préjudiciable à leurs études. Nous visons donc 7 500 places destinées en priorités aux jeunes de « quartiers ».
C’est donc une réforme du système éducatif que vous proposez ?
Yazid Sabeg : Saviez-vous que 700 000 jeunes quittent tous les ans l’école, dont 100 000 sans qualification ? Il y a donc visiblement quelque chose qui ne fonctionne pas.
Je pense notamment qu’il faut réorganiser les collèges de manière plus cohérente. Le fonctionnement du collège tel que nous le connaissons est dépassé. Je suis pour un nouveau type de collèges, dans lesquels il n’y aurait que des classes de 6e et 5e, et d’autres que des classes de 4e et 3e. Cela permettrait de concentrer les moyens pédagogiques et de renforcer la qualité de l’enseignement.
Et, surtout, il faudrait organiser la mobilité des jeunes collégiens, c’est-à-dire les transférer dans des établissements hors de leurs quartiers pour « mélanger » les populations et les classes sociales.
Je pense notamment qu’il faut réorganiser les collèges de manière plus cohérente. Le fonctionnement du collège tel que nous le connaissons est dépassé. Je suis pour un nouveau type de collèges, dans lesquels il n’y aurait que des classes de 6e et 5e, et d’autres que des classes de 4e et 3e. Cela permettrait de concentrer les moyens pédagogiques et de renforcer la qualité de l’enseignement.
Et, surtout, il faudrait organiser la mobilité des jeunes collégiens, c’est-à-dire les transférer dans des établissements hors de leurs quartiers pour « mélanger » les populations et les classes sociales.
Vous voulez parler du « busing », une nouveauté à l’américaine déjà proposée dans le plan Banlieue ?
Yazid Sabeg : Tout à fait, cette méthode qui consiste à emmener des élèves des « quartiers » étudier dans des écoles primaires du centre-ville a donné des résultats très encourageants. Cela favorise réellement une plus grande mixité sociale dans les écoles. Je propose donc de l’appliquer aux collèges. D’ailleurs, la plupart sont prêts à tenter l’expérience !
Le plus difficile pour ces jeunes reste toutefois l’accès à leur premier emploi ?
Yazid Sabeg : C’est toute la difficulté, on demande aux jeunes d’être qualifiés, d’être diplômés et d’avoir de l’expérience, même pour un premier emploi ! C’est un cercle vicieux, dont il faut sortir ! Je persiste à penser et à dire que les formations en alternance peuvent constituer un vrai tremplin vers l’emploi. Je préconise donc d’instaurer d’ici à la fin 2012 un quota de 5 % de jeunes en formation en alternance pour les entreprises de plus de 50 salariés.
Êtes-vous toujours pour l’instauration du CV anonyme ?
Yazid Sabeg : Plus que jamais ! Cent entreprises ont démarré cette expérimentation que je souhaite voir étendre aux administrations.