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Visite de Kadhafi: Sarkozy signe des contrats et fustige ceux qui 'donnent des leçons'

| Mardi 11 Décembre 2007 à 10:41

           

Muammar Kadhafi est arrivé hier à Paris, au premier jour de sa visite des contrats ont été signé avec la France pour un montant équivalent à 10 milliards d’euros. Le président français a fustigé ceux qui "donnent des leçons", réagissant ainsi à la polémique suscitée par la visite du leader libyen sur le sol français depuis 1973. Aujourd’hui Muammar Kadhafi sera reçu à l’Assemblée nationale, un rendez-vous qui sera boycotté par la gauche, mais aussi par plusieurs députés UMP.



Nicolas Sarkozy reçoit Muammar Kadhafi sur le perron de l'Elysée
Nicolas Sarkozy reçoit Muammar Kadhafi sur le perron de l'Elysée
10 milliards d’euros de contrats

Hier, la France et la Libye ont signé un accord de coopération nucléaire, confirmant un "mémorandum" paraphé en juillet lors de la visite de M. Sarkozy à Tripoli, prévoyant à terme "la fourniture d'un ou plusieurs réacteurs nucléaires pour le dessalement de l'eau de mer".

Tripoli a également confirmé la commande de 21 Airbus de différents types, pour un montant catalogue de près de 3,2 milliards de dollars.

La Libye envisage aussi d'acheter "14 avions Rafale, ainsi que 35 hélicoptères, six navires, des véhicules blindés, des radars de défense anti-aérienne, et la remise à niveau des Mirage F-1" vendus jadis à la Libye, pour 4,5 milliards d'euros, a annoncé à l'AFP une source informée à l'Elysée.

L'Elysée, sans donner un décompte très précis, a assuré que la totalité des contrats tournait autour de 10 milliards d'euros, ce qui inclurait donc les ventes fermes d'Airbus et celles, encore incertaines, dans le domaine militaire.

C’est pour l’emploi et la croissance

Nicolas Sarkozy s’est félicité d'accords bénéfiques pour "l'emploi et la croissance".
"C'est pour l'emploi et la croissance des Français. Que les choses soient claires, je suis là aussi pour me battre au côté des entreprises françaises pour que nous ayons les contrats et les commandes que les autres étaient tellement contents d'avoir à notre place", a-t-il justifié.

Il a ainsi assuré avoir demandé au leader libyen de "progresser sur le chemin des droits de l'Homme".
"La France reçoit un chef d'Etat qui a choisi de renoncer définitivement à la possession de l'arme nucléaire (...), de rendre les stocks (d'armes de destruction massive) de renoncer définitivement au terrorisme (...), de libérer les infirmières bulgares", a martelé M. Sarkozy.

Réagissant à la polémique suscitée par la première visite du "Guide" libyen sur le sol français depuis 1973, le président a fustigé ceux qui "donnent des leçons" en matière de droits de l'Homme, "en prenant (leur) café-crème boulevard Saint-Germain", allusion au philosophe Bernard-Henri Lévy.

"C'est bien beau les leçons de droits de l'Homme et les postures, entre le café de Flore et le Zénith. Mais ces postures, elles ont laissé pendant huit ans (les) malheureuses infirmières" bulgares dans les prisons libyennes, "et depuis cinq ans et demi, Mme (Ingrid) Betancourt" prisonnière de la guérilla colombienne des Farc depuis février 2002.

Le président a enfin réaffirmé lundi sa confiance en sa secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme Rama Yade, malgré la polémique déclenchée par ses propos très durs critiquant la visite de Moammar Kadhafi.

Kadhafi à l’Assemblée

La visite du dirigeant libyen continu à provoquer de nombreux remous.

Les députés de gauche ont décidé de boycotter la rencontre avec Muammar Kadhafi à l'Assemblée prévue en fin de matinée. Plusieurs députés du parti de droite UMP, au pouvoir, ont aussi exprimé leur mécontentement et décliné l'invitation.

M. Kadhafi devrait s'entretenir une vingtaine de minutes avec le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer. Il doit ensuite rencontrer plusieurs responsables parlementaires de l'UMP.

Muammar Kadhafi devait également rencontrer dans l'après-midi des personnalités intellectuelles dans les salons du Ritz, un palace parisien, avant de prononcer une allocution, à l'Unesco, devant des membres de la communauté africaine en France.

Le dirigeant libyen doit de nouveau être reçu mercredi par le président Sarkozy. Il doit repartir samedi pour Tripoli.

Retour sur la scène internationale

La visite en France du colonel Kadhafi marque le retour de la Libye sur la scène internationale après des années d'isolement en raison de son passé terroriste.

Tripoli avait commencé à sortir de cet isolement en 2003 après avoir renoncé à son programme d'armes de destruction massive et indemnisé les victimes des attentats de Lockerbie au-dessus de l'Ecosse (270 morts en 1988) et contre un DC-10 d'UTA au dessus du Niger (170 morts en 89).

Au lendemain de la libération des soignants bulgares, M. Sarkozy avait effectué à Tripoli une courte visite "pour aider la Libye à réintégrer le concert des nations".





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