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Sur le vif

Une avocate inspirée par le jihad du sexe risque de perdre son prix

Rédigé par | Lundi 10 Février 2014 à 06:00

           


Le concours de plaidoiries pour les droits de l'Homme du Mémorial de Caen, dont la 25e édition s’est tenue dimanche 2 février, est entaché par un scandale. La gagnante du concours, Yasmine Attia, avocate du barreau de Tunis, est accusée d’avoir basé sa plaidoirie sur une rumeur infondée et non sur un cas avéré comme stipulé par le règlement du concours.

La plaidoirie de la Tunisienne, centrée sur le thème du « Jihad au féminin », revenait sur l’affaire du « jihad du sexe » à travers l’histoire rocambolesque d’une jeune fille de 15 ans, Inès, partie en Syrie pour se faire pardonner ses péchés. Selon Yasmine Attia, la jeune fille a livré son corps à plus de 150 combattants islamistes avant de revenir en Tunisie enceinte, l'utérus déchirée, contaminée par le virus du sida, reniée par tous et sans domicile fixe (vidéo).

L'avocate a vigoureusement dénoncé, à juste titre, « une forme de prostitution au nom d'Allah » mais sa plaidoirie a surtout constitué, selon nos observations, une violente charge contre les dirigeants de la Tunisie post-révolutionnaire qui n’ont pris « aucune mesure pour dénoncer une véritable bombe à retardement ».

« La prolifération des écoles et crèches coraniques ainsi que l’augmentation du taux de déscolarisation – car en Tunisie, on ne parle plus de scolarisation (…) -, le dénigrement et l’avilissement de la femme, qui n’est qu’une esclave sexuelle, butin de guerre, propriété de son maître semble être désormais un acquis de la révolution de jasmin », a-t-elle lancé.

Sa plaidoirie n'en a pas moins été appréciée. Le « jihad du sexe » a fait les gros titres en Tunisie en septembre 2013, lorsque le ministre de l’Intérieur de l’époque, Lotfi Ben Jeddou, avaient alors affirmé que des Tunisiennes, sans préciser leur nombre, partaient en Syrie pour assouvir les besoins sexuels des rebelles du régime. Mais jusque là, aucun témoignage avéré n’a été produit pour soutenir l’existence de ce phénomène.

Le jury du concours a donné du crédit à l’histoire émouvante racontée par Yasmine Attia. Désormais, rien n’est sûr. L’avocate soutient qu’elle s'est inspirée d’un récit d'une journaliste tunisienne « qui avait des sources sécuritaires » souhaitant « rester anonymes » mais elle n’a pas produit à ce jour les preuves au Mémorial de Caen. Comme le rapporte la presse tunisienne, un article du site arabophone Al Masdar relate bien l’histoire d’Inès mais son authenticité est remise en cause. Yasmine Attia pourrait se voir retirer le prix d'une valeur de 8 000 euros qu’elle s’était vu remettre des mains de la ministre de la Justice, Christiane Taubira.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur


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