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Sur le vif

Un hommage en Algérie à Mustapha Ourrad, correcteur de Charlie Hebdo

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 16 Janvier 2015 à 15:55

           


Un hommage en Algérie à Mustapha Ourrad, correcteur de Charlie Hebdo
Mustapha Ourrad, le correcteur de Charlie Hebdo tué le 7 janvier dernier par les frères Kouachi lors de l’attaque terroriste contre l’hebdomadaire, sera inhumé vendredi 16 janvier dans l’intimité au cimetière du Père Lachaise, à Paris.

En Kabylie, son village natal d'Aït Larba, à 45 km au sud de Tizi Ouzou, lui a rendu hommage selon le rite musulman. Des dizaines de personnes se sont réunies jeudi pour une veillée à sa mémoire, au cours de laquelle une prière de l’absent a prononcée.

Des chants religieux ont été entonnés et un repas a été servi aux présents. Plusieurs des habitants du village ont été vus porter une pancarte « Je suis Charlie, je suis Mustapha ».

Un homme fier de travailler pour Charlie Hebdo

Né en 1954, quatre mois avant le début de la guerre d’Algérie, orphelin de mère à deux ans et de père à sept ans, il s’est exilé de son village, avec qui il n’avait quasiment plus de contact, il y a plus de 30 ans. Excellent élève, le jeune Mustapha est décrit comme un passionné de littérature et de culture française au point où ses camarades le surnommaient « Mustapha Beaudelaire ». D’un naturel discret, « il ne faisait jamais étalage de son intelligence, qui était immense », fait savoir Corinne Lavagne, une amie de plus de 20 ans, dans Libération.

Arrivé à Paris en 1974, il est d’abord écrivain public, comme il le faisait auparavant dans les cafés algérois. Avant de travailler à Charlie Hebdo, il appréciait l’hebdomadaire (et son ancêtre Hara Kiri) en tant que lecteur. « Il était très fier d’y travailler, de côtoyer des gens comme Charb, Cabu, Cavanna… de défendre une certaine liberté de pensée, lui qui détestait l’injustice et le non-respect », confie Sophie Chapuis, une de ses amies.

Il savait que des menaces pesaient sur Charlie Hebdo, mais il n’avait pas tellement peur, « il pensait davantage à Charb », rapporte sa fille, Louiza, 22 ans. Comme son frère Lounis, 17 ans, son prénom a été choisi en référence à Lounis Ait-Menguellet, l’équivalent kabyle de George Brassens, deux chanteurs que Mustapha Ourrad aimait particulièrement. L'homme venait d’être naturalisé Français. « Il a échappé à la décennie noire » en Algérie, « elle l'a rattrapé en France » où il a été tué par des Français de parents algériens, s’est désolé un des cousins du correcteur pendant l’hommage rendu en Kabylie.

Avec lui, les dessinateurs Stéphane Charbonnier, dit Charb, et Honoré ont été inhumés vendredi. Cabu a été enterré mercredi tandis que et Wolinksi, Tignous, Franck Brinsolaro, le garde du corps du dessinateur Charb, la psychiatre Elsa Cayat et le chroniqueur Bernard Maris l'ont été jeudi.

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