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Sur le vif

Un agent immobilier condamné pour discrimination raciale

Rédigé par La Rédaction | Mercredi 11 Décembre 2013 à 14:57

           


Un agent immobilier a été condamné, mardi 10 décembre, à 2 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris pour discrimination envers une femme portant un nom à consonance étrangère.

La jeune femme s'était vu refuser la location d'un appartement du XVe arrondissement de la capitale, rapporte Ouest France. Fin novembre 2010, elle avait appelé l'agence immobilière pour effectuer une visite mais avait senti une hésitation de son interlocutrice à l'énonciation de son nom. Une heure plus tard, l’agence l’appelait pour lui annoncer que le bien avait été loué. Mais lorsqu’un des collègues de la jeune femme avait rappelé l'agence en prétextant qu'il recherchait un logement en donnant un nom à consonance française, il avait obtenu un rendez-vous immédiat pour le même logement.

Alertée, SOS Racisme s'était livrée à un testing, qui avait confirmé que l’agence procédait à une discrimination à l'égard des personnes portant un nom à consonance étrangère. L'agent immobilier avait alors reconnu les faits, expliquant que la propriétaire du logement ne voulait « pas de Noirs ni d'Arabes ».

L’employée, qui avait rappelé la jeune femme pour lui dire que le logement avait déjà trouvé preneur, a elle été condamnée à 1 000 € d'amende. Les deux prévenus ont également été condamnés à verser 2 000 € de dommages et intérêts à la victime et 1 € à SOS Racisme. L'association a salué cette décision, « fruit de trois ans de procédure, de travail et d'engagement dans la lutte contre les discriminations raciales ». « Ce travail montre qu'il est toujours aussi urgent d'agir contre les discriminations que ce soit dans le domaine du logement, des loisirs ou de l'emploi », ajoute SOS Racisme.

Dans le secteur de l’emploi, cette discrimination sur l'origine est criante. Une étude du site d’emploi Qapa.fr, dévoilée à l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, en mars dernier, montrait que les personnes ayant un nom ou un prénom d’origine étrangère passaient huit mois à rechercher un emploi alors que les candidats portant un nom typé français trouvaient en moyenne un emploi après quatre mois de recherche.

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