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Religions

Un Tafsir du Coran pour les non musulmans

Rédigé par Entretien avec le Cheikh Omar El Kadi | Vendredi 10 Juin 2005 à 00:00

           

Le Tafsir ou le commentaire des versets coraniques est un exercice intellectuel réservé aux savants et érudits de l’islam. Le Cheikh Omar El Kadi publie un Tafsir à l’attention des non musulmans. Professeur de Sciences islamiques à la célèbre université d’Al-Azhar au Caire, Omar El Kadi est un Egyptien francophone et francophile.



Un Tafsir du Coran pour les non musulmans

Le Tafsir ou le commentaire des versets coraniques est un exercice intellectuel réservé aux savants et érudits de l’islam. Le Cheikh Omar El Kadi publie un Tafsir à l’attention des non musulmans. Professeur de Sciences islamiques à la célèbre université d’Al-Azhar au Caire, Omar El Kadi est un Egyptien francophone et francophile. Entretien avec un pieu musulman qui se préoccupe des non musulmans.

 

SaphirNet.info : Qu’est ce qui vous a donné l’idée d’écrire un Tafsir aussi original ?

 

Omar El Kadi : J’ai remarqué qu’il y a une insuffisance des matières islamiques présentées aux non musulmans. Présenter l’islam aux non musulmans n’est pas une tâche facile. Nous le savons ici, à Al-Azhar. Depuis une bonne dizaine d’années, nous avons ouvert des sections d’enseignement des matières islamiques en langues française, anglaise et allemande. J’y ai enseigné le Hadith, les Sciences coraniques et la Méthodologie islamique en général. Cette expérience professionnelle et mon expérience de vie en France où j’ai soutenu mon doctorat, ont attiré mon attention sur l’insuffisance des matières islamiques présentées aux non musulmans.

 

C’est malgré tout une grande somme de travail. Dans quel cadre l’avez vous effectué ?

 

Omar El Kadi : J’ai proposé à l’Isesco (l’Organisation islamique pour l’éducation, la culture et les sciences, ndr) qu’un groupe soit constitué pour faire une interprétation coranique en direction des non musulmans. Lorsqu’on enseigne l’islam à un musulman, les choses sont claires : il y a le professeur qui enseigne et l’élève qui apprend. Mais avec un non musulman, on ne peut pas se placer dans la posture de professeur. On est plutôt un interlocuteur dans un dialogue. Il ne s’agit plus d’un rapport d’enseignement. C’est un rapport de dialogue... Au lieu de former un groupe comme je l’avais souhaité, l’Isesco a trouvé ma proposition un peu trop originale et m’a engagé à faire ce travail moi-même. Par la suite, un comité de spécialistes sera chargé de l’évaluer et de l’amender si nécessaire.

 

Combien de temps vous a-t-il fallu pour y arriver ?

 

Omar El Kadi :De ma proposition à l’Isesco à la phase de relecture par le comité de contrôle, sept années se sont écoulées. La publication a eu lieu deux à trois années plus tard. Et le comité a fait contrôler mon travail par Mohammad Moctar Ould Dada, un érudit musulman ex-ministre de l’Education nationale en Mauritanie. Il a donné son accord préliminaire à mon travail mais a recommandé un nouveau contrôle par un spécialiste du Usul-fiq (ndr, la méthodologie islamique). Ce choix s’est porté d’une part sur Mohammed Rouka qui est professeur à l’université Mohamed V et à Mohammed Saïd Ikal directeur du département Education de l’Isesco. Tous les deux ont révisé le travail et m’ont fait leurs observations qui ont occasionné quelques ajouts à mon texte initial. Cette version a été relue par le professeur Jougar Abdelsalam qui est quelqu’un de très célèbre ici en Egypte. Il est professeur de droit international et s’intéresse aux questions de droits des musulmans ici et en Europe. Il est le secrétaire général de la ligue des universités islamiques. Il a apprécié mon travail et l’a même préfacé.

 

Avec la cible que vous avez choisie, quelle particularité comporte votre travail ?

 

Omar El Kadi : Je peux en citer deux aspects très importants. Le premier est l’interprétation linguistique du texte coranique qui doit être stricte. L’interprétation linguistique correspond à la volonté de Dieu au sens du message céleste. Si l’on veut élargir la pensée et faire des déductions sur les principes, sur les pratiques et sur les polémiques soulevées autour de certains versets coraniques,  cela reste possible mais cela doit être clairement distingué dans le Tafsir. Personnellement, c’est ainsi que je pense respecter le Coran. Car il y a des Tafsir qui sont volumineux mais où l’auteur mobilise toute son intelligence pour interpréter le sens des versets coraniques.

Dans la sourate Bakarat par exemple, la sourate de la Vache, le verset 6 parle des mécréants qui ont « un sceau sur le cœur ». Comment un non musulman peut-il comprendre un tel verset ? Surtout que si vous allez plus loin dans le texte, vous verrez des versets qui demandent au Prophète et aux musulmans de faire la da’wa (ndr, l’appel à l’Islam). Il y a comme une contradiction.

 

En effet, si le cœur du mécréant est scellé, il est inutile de l’appeler à l’islam.

 

Omar El Kadi : Oui ! Mais nous expliquons ce genre de polémique dans notre travail. Sur cet exemple, nous montrons qu’il y a deux types de « Isaa ». Prenez une personne qui ne croit pas en Dieu. Cette personne a un sceau à propos de l’obéissance au message sur l’accomplissement de la prière, l’observation du jeûne etc. Il est donc inutile de lui demander d’accomplir ces pratiques puisque la foi en Dieu est un préalable à ces pratiques. Donc l’absence de la foi en Dieu est un sceau que porte cette personne sur la question de l’obéissance. A partir du moment où cette personne devient croyante, le sceau qu’elle porte saute automatiquement. Et cette possibilité lui est ouverte durant toute sa vie. C’est ce genre de choses que le non musulman doit comprendre.

 

Pour en revenir à l’originalité de votre Tafsir. Que peut-on y trouver d’autre ?

 

Omar El Kadi : En plus de la rigueur dans l’interprétation linguistique, vous trouverez une présentation spéciale des versets coraniques qui ont été abrogés. Comme vous le savez, certains versets ont été révélés mais dont les dispositions ont été abrogées par d’autres versets. Par exemple : au tout début de l’islam, le Prophète avait demandé aux musulmans de ne pas faire d’économie. Il fallait simplement s’acquitter de ses besoins matériels et s’il vous restait de l’argent, vous le donniez aux pauvres ou à la société. Par la suite, la Zakat (ndr, l’impôt rituel) a été instaurée. Et l’avènement de la Zakat a abrogé cette première disposition sur les économies.

Un autre exemple concerne l’alcool. Un premier verset coranique interdit la consommation d’alcool uniquement aux moments de la Salat (ndr, la prière rituelle). C’est par la suite qu’un autre verset instaure l’interdiction stricte et définitive de la consommation d’alcool. Ce qui abroge le verset précédent. Nous avons dénoté quinze situations d’abrogation. Et j’avais voulu que les versets abrogés soient marqués d’une autre couleur dans le texte. Mais cela posait des difficultés à l’édition. Je garde quand même mon idée pour une prochaine édition, Inchallah.

 

Le non musulman français n’est pas particulièrement arabophone. Avez-vous le projet de traduire votre livre ?

 

Omar El Kadi : C’est mon vœu le plus cher de pouvoir faire traduire ce Tafsir. Et je suis ouvert à toute proposition dans ce sens. Si des personnes compétentes peuvent faire des propositions, je suis à leur entière disposition sans réserve aucune.

 

Néanmoins, les imams français sont arabophones. Et votre travail pourra les intéresser. Avez-vous connaissance des questions de formation des imams en France ?

 

Omar El Kadi : Bien sûr, ce sont des questions que nous suivons de près. Et je pense que les imams doivent avoir une idée des polémiques que je soulève dans mon travail. Beaucoup de ces polémiques naissent du contact culturel entre l’Orient et l’Occident. Mon expérience de vie en France m’a donné une certaine connaissance des modes de pensée occidentale. Je vous citerai volontiers le cas des versets concernant les chiens qui souillent. Cela est l’une des polémiques que je soulève. J’explique que Dieu ne crée jamais une créature pour le vouer au mépris. Toute créature de Dieu contribue de Sa grandeur. Qu’il s’agisse d’un petit animal ou d’un grand animal. Lorsque la religion parle de la souillure cela n’est pas une invitation au mépris. J’explique cela avec des exemples. Et je pense que les imams doivent connaître ce genre de polémiques ainsi que d’autres que je soulève.

 

Propos recueillis par Amara Bamba





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Omar El Kadi le 22/03/2007 19:22 | Alerter
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Cher ami M. Amara Bamba
Assalamou Alaykoum wa Rahmatoullahi wa Barakatouh

Je vous remercie beaucoup pour l'honorable rapport sur la traduction de l'exégèse "Al Tafsir al Mounir".
Je ne sais pas depuis quand il est exposé sur votre site d'Internet, c'est pour cela que je demande votre pardon, en supposant que ma lettre vous est parvenue tard.
Partant toujours de ma conviction qu'on est tous des frères en humanité, je vous envoie mon email, peut être quelqu'un voudrait parler de la traduction de cette œuvre. Vous avez également la pleine faculté de consentir avec la personne adéquate pour ce travail, j'accepte préalablement ce que vous voyez convenable.
En attendant, je vous souhaite tout le bonheur, également à votre chère épouse, à toute la famille et à nos amis ; Bernard, Selonge, Raphaël et Lucie.
A bientôt.
Omar EL KADI 22 mars 2007

2.Posté par Omar El Kadi le 24/03/2007 08:55 | Alerter
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Cher ami M. Amara Bamba

Assalamou Alaykoum wa Rahmatullahi wa Barakatouh

En lisant l'article "On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, ni les non musulmans avec le Coran original" exposé sur la site Internet : France échos.com
J'ai trouvé que c'est convenable d'envoyer une réponse, j'ai effectivement envoyé une.
Puisque l'article était à cause d'une activité de "Saphir net" je vous envoie mon article en réponse. Peut être vous le trouvez convenable d'être exposé;


Mouches et Vinaigre


En réponse à l'article intitulé "On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, ni les non musulmans avec le Coran original" exposé sur la site Internet : France échos.com :

D'abord, on est tous d'accord que la mouche est une salle bête nuisible, c'est là une véritable arrogance d'assimiler tous les non musulmans, sans exception - y compris l'écrivain lui-même - aux mouches.

Egalement on est d'accord que le vinaigre est tout à fait utile, il désinfecte le manger en lui ajoutant un bon goût.

Les mouches se sont toujours attirées par le miel et la merde, pour une mouche, miel ou merde c'est égal. Ceux qui s'approchent du vinaigre ne sont pas certainement des mouches.

Miel et merde caractérisent la vie terrestre :

On peut dire que le miel se voit apparemment dans l'accumulation des biens, être riche par exemple, tandis que la merde c'est l'état d'un malheureux désespéré.

Qu'il soit riche ou pauvre, beau ou laid, la psychologie de l'homme en général ne peut être continuellement dans un état fixe de ga...  

3.Posté par bouchama le 06/07/2007 21:41 | Alerter
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il foudrai plus que se que vous proposer q'urd c'ait pas aucie simple que sa le saint couran

4.Posté par kone le 18/10/2008 14:21 | Alerter
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salut je kone je tres contend de voir votre site main je souhaiterai avoire une bonne reusite coranique avec vous je vous remerie


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