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Sur le vif

Turquie : libération d’une étudiante franco-turque accusée d’extrémisme

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 9 Août 2012 à 09:40

           


Une étudiante franco-turque, détenue en Turquie depuis près de trois mois pour des soupçons de liens avec un groupe hors la loi extrémiste d'extrême gauche, a dénoncé, mardi 7 août, que la procédure contre elle était « du grand n’importe quoi ».

Sevil Sevimli, qui a été arrêtée le 10 mai et emprisonnée avant d'être libérée lundi 7 août par Ankara, a déclaré dans un entretien téléphonique avec l'Agence France Presse (AFP) qu'elle a été condamnée à rester en Turquie en attendant son procès du 26 septembre, confirmant une déclaration antérieure du ministère français des Affaires étrangères.

S'exprimant par téléphone cellulaire depuis la ville d'Eskisehir, dans le nord-est de la Turquie, où elle avait été en prison, la jeune fille de 20 ans condamne l'affaire à son encontre. « C'est comme si tout avait été prévu dès le départ, comme s'il s'agissait d'un film », dit-elle.
Arrêtée avec cinq autres personnes, elle est accusée de « complicité avec un groupe terroriste », un fait qui peut entraîner une peine pouvant aller jusqu'à 12 ans de prison.

Son avocat a déclaré en juin qu’elle a été accusée d'assister à un défilé du 1er mai − pourtant légal, en Turquie − et à un concert de Yorum, un groupe connu pour avoir une idéologie socialiste. Il ajoute que la police la soupçonne d'avoir des liens avec le DHKP-C (Parti-Front de libération du peuple révolutionnaire), que les États-Unis et l'Union européenne ont considéré comme étant une organisation terroriste.

Depuis 1976, le DHKP-C a été à l'origine de nombreuses attaques contre l'Etat turc, qui ont fait des dizaines de morts, dont deux généraux à la retraite et un ancien ministre de la justice.

« Les questions qu'ils me posent sont toujours les mêmes, comme "Etes-vous allée à ce concert du 1er mai ?" », raconte Mlle Sevimli. Née en France de parents turcs kurdes, Sevimli était dans son pays d'origine pour préparer sa dernière année d'études via Erasmus, le programme d'échange d'étudiants et d'enseignants entre les universités et les grandes écoles européennes.

L'affaire a créé des tensions diplomatiques entre Paris et Ankara. « La France continue de suivre attentivement le cas Sevimli et reste pleinement mobilisée pour lui offrir le soutien dont elle pourrait avoir besoin », a déclaré Vincent Floréani, porte-parole du ministre des Affaires étrangères. Cette annonce intervient après que les partisans de Sevimli eurent exprimé des inquiétudes sur son état de santé samedi et affirmé avoir envoyé une pétition avec plus de 13 000 signatures à des fonctionnaires français, appelant à sa libération.





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