De g. à dr. : Roland Ries, sénateur-maire de Strasbourg, Olivier Bitz, adjoint au maire chargé des cultes, conseiller général du Bas-Rhin, et Saïd Aalla, président de la Grande Mosquée de Strasbourg, lundi 18 mai.
Saphirnews : Quelles sont vos impressions après ce redémarrage des travaux ?
S. A. : La cérémonie s'est très bien passée. C'était l'occasion d'un déplacement très important des hommes politiques : Adrien Zeller, président du conseil régional, Jean-Philippe Maurer, député du Bas-Rhin et représentant du conseil général, Roland Ries, le sénateur-maire de Strasbourg et un représentant de l’État, le directeur du cabinet du préfet. C’était un déplacement important sur le terrain, sur le chantier, avec une présence très importante de la communauté.
C'était aussi un moment très émouvant et très important pour les fidèles. La cérémonie, qui a commencé vers 14 heures, a duré presque deux heures, mais la communauté était présente dès 13 heures, pour la prière, célébrée sur le chantier pour l’occasion.
C'était aussi un moment très émouvant et très important pour les fidèles. La cérémonie, qui a commencé vers 14 heures, a duré presque deux heures, mais la communauté était présente dès 13 heures, pour la prière, célébrée sur le chantier pour l’occasion.
Pensez-vous être prêt pour l’inauguration prévue pour l’automne 2010 ?
S. A. : Toutes les conditions sont réunies pour que le chantier redémarre dans de bonnes conditions et que les travaux continuent de manière assidue et normale jusqu’à la fin du chantier. C’est vrai qu’il reste 2 à 2,5 millions d’euros à trouver, mais nous sommes très confiants vu les promesses de dons de certains mécènes de pays arabes.
De plus, la communauté va faire encore un effort supplémentaire compte tenu de l’importance des travaux restant à accomplir. Je suis tout à fait confiant dans la suite du chantier.
De plus, la communauté va faire encore un effort supplémentaire compte tenu de l’importance des travaux restant à accomplir. Je suis tout à fait confiant dans la suite du chantier.
N’y aura-t-il pas de bâtiment culturel dans ce projet ?
S. A. : Pour l’instant, non. Mais il reste d’actualité pour une construction ultérieure. Les négociations concernant le volet culturel vont être entamées assez rapidement. Les dernières discussions que nous avons eues avec la municipalité étaient positives.
Avez-vous reçu des dons importants à l'occasion de cette cérémonie ?
S. A. : Ce n’était pas l’objectif. L’objectif était de symboliser le redémarrage des travaux. Beaucoup de commerçants que nous connaissons nous ont déjà promis de faire un effort supplémentaire une fois que les travaux recommenceront. La communauté va, elle aussi, encore déployer un effort supplémentaire. Et puis le mois de ramadan, mois propice pour la collecte de fonds, approche…
Une dynamique s’est installée et la collecte de fonds ne sera pas un vrai problème pour la suite.
Une dynamique s’est installée et la collecte de fonds ne sera pas un vrai problème pour la suite.
Avez-vous déjà pensé revoir le projet afin de faire redémarrer les travaux plus tôt ?
S.A. : Revoir le projet... ? Je ne pense pas, parce que c’est un complexe architectural. On ne pouvait pas diminuer le projet pour pouvoir le réaliser. Ce qui revient cher dans ce projet, c’est surtout l’architecture novatrice qui a été introduite : la salle de prière sera dégagée de tous piliers. Elle sera supportée par une charpente métallique, complétée par huit piliers extérieurs. C’est une technologie importante, issue des ponts suspendus. C’est cela qui justifie le prix élevé et non pas la surface.
Quelles sont les étapes clés avant la fin de la construction de la mosquée ?
S.A.. : Actuellement est réalisée la construction de la mezzanine de la salle de prière des femmes, qui se trouve à l’étage. Suivront la partie haute des piliers extérieurs, la charpente métallique, puis la couverture en cuivre sous forme de coupole. Cette étape sera finie en novembre.
Après interviendront d’autres étapes : travaux de finition, eau, espaces verts, carrelage…
Après interviendront d’autres étapes : travaux de finition, eau, espaces verts, carrelage…
La Grande Mosquée du Heyritz
Bénéficiant d'un bail emphytéotique (bail de très longue durée en échange d'un loyer modique et de la mise en valeur du bien, ndlr), la Grande Mosquée de Strasbourg sera située sur le site Heyritz, à quelque 700 mètres de la mairie.
Évaluée à 8,5 millions d'euros, la future mosquée comportera une salle de prière de 1 000 m2, une mezzanine de 250 m2 environ. Elle sera surmontée d'une coupole de 24 m de haut pour 17 m de diamètre.
La société française Demathieu et Bard a pris le relais des travaux commencés à l'origine par la société allemande KKF. Lors de la cérémonie de redémarrage des travaux, le président de la Région Alsace, Adrien Zeller s'est félicité que « la société multiculturelle, multireligieuse s'inscrive maintenant dans la pierre ». Roland Ries, le sénateur-maire, a déclaré : « C'est à nous qu'il revient d'aider les musulmans à construire leurs lieux de culte, comme pour les autres confessions », afin d'« inviter la religion musulmane à la table de la République ». Saïd Aalla, pour sa part, souhaite faire de cette mosquée « l'un des hauts lieux de la spiritualité à Strasbourg (...) ouverte à l'ensemble des fidèles, quelles que soient leur origine, leur religion ou leur ethnie ».
Les collectivités locales financent 26 % du projet : la Région, 8 % ; le département, 8 % ; la ville, 10 %, soit 1,6 million d'euros. Le Grande Mosquée de Strasbourg deviendrait ainsi l'emblème européen d'un islam qui aura pu bénéficier de fonds publics, lesquels sont autorisés par le droit local, particulier au concordat d'Alsace-Moselle.
Bénéficiant d'un bail emphytéotique (bail de très longue durée en échange d'un loyer modique et de la mise en valeur du bien, ndlr), la Grande Mosquée de Strasbourg sera située sur le site Heyritz, à quelque 700 mètres de la mairie.
Évaluée à 8,5 millions d'euros, la future mosquée comportera une salle de prière de 1 000 m2, une mezzanine de 250 m2 environ. Elle sera surmontée d'une coupole de 24 m de haut pour 17 m de diamètre.
La société française Demathieu et Bard a pris le relais des travaux commencés à l'origine par la société allemande KKF. Lors de la cérémonie de redémarrage des travaux, le président de la Région Alsace, Adrien Zeller s'est félicité que « la société multiculturelle, multireligieuse s'inscrive maintenant dans la pierre ». Roland Ries, le sénateur-maire, a déclaré : « C'est à nous qu'il revient d'aider les musulmans à construire leurs lieux de culte, comme pour les autres confessions », afin d'« inviter la religion musulmane à la table de la République ». Saïd Aalla, pour sa part, souhaite faire de cette mosquée « l'un des hauts lieux de la spiritualité à Strasbourg (...) ouverte à l'ensemble des fidèles, quelles que soient leur origine, leur religion ou leur ethnie ».
Les collectivités locales financent 26 % du projet : la Région, 8 % ; le département, 8 % ; la ville, 10 %, soit 1,6 million d'euros. Le Grande Mosquée de Strasbourg deviendrait ainsi l'emblème européen d'un islam qui aura pu bénéficier de fonds publics, lesquels sont autorisés par le droit local, particulier au concordat d'Alsace-Moselle.
La future Grande Mosquée de Strasbourg est évaluée à 8,5 millions d'euros.