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Sur le vif

Tentative de putsch à la mosquée de Clermont-Ferrand

Rédigé par La Rédaction | Lundi 28 Janvier 2013 à 16:23

           


A la Grande Mosquée de Clermont-Ferrand, un clan s’est constitué pour s’emparer du pouvoir de gestion du lieu de culte.

« C’est une situation ubuesque », commente Karim Djermani, le secrétaire général de la Grande Mosquée de Clermont-Ferrand qui nous dit qu’« une poignée d’excités » a réussi à « s’octroyer le contrôle de la mosquée » mardi 23 janvier.

« Ils ont rédigé une fausse déclaration d’association en préfecture et ont pu se faire délivrer une ordonnance par le juge pour avoir un accès à la mosquée. Toutes les serrures ont été changées », raconte M. Djermani, qui n’en revient pas du culot de ces quelques personnes dont seulement « trois ou quatre » viennent habituellement prier dans la mosquée.

« Les autres sont, depuis le départ, opposés au projet de la mosquée. Il n’aime pas le message d’ouverture que nous délivrons et qui se manifeste notamment par le développement du dialogue interreligieux », précise le secrétaire général du lieu de culte.

Le contrôle du bâtiment en main, les putschistes avaient une drôle de conception de la prière en groupe. « Ils ont refusé l’accès des fidèles à la mosquée. Ils priaient à neuf alors que la mosquée peut rassembler 1 500 fidèles », nous apprend ainsi M. Djermani.

Se rendant - peut-être - compte du ridicule de la situation, le groupe a finalement « déserté les lieux », vendredi 25 janvier au matin. Les fidèles et leur imam, contesté par le petit clan, ont ainsi pu retrouver les locaux de la mosquée pour la prière du vendredi.

Toutefois, la situation reste délicate. « Nous occupons les locaux aujourd’hui, mais les portes restent ouvertes. Nous avons dû prendre à nos frais une société de sécurité. Le recteur est à la rue. Le courrier nous est confisqué », déplore le secrétaire général de la grande mosquée qui précise qu’une partie du lieu de culte leur reste inaccessible.

L’association, affiliée à la Grande Mosquée de Paris, n’a pas encore retrouvé le contrôle total de sa mosquée. Elle a pour cela saisi la justice pour faire annuler la décision du juge octroyant le lieu de culte à la fausse association.

« On a également déposé plainte contre ces personnes pour faux en écriture et usage de faux », indique Karim Djermani. « Nous n’arrêterons pas là », ajoute-t-il, estimant que cette histoire aura permis de relever la « fragilité juridique » de l’organisation des associations.

« La préfecture ne fait pas de contrôle en amont. Il est facile de nuire en se faisant passer pour un président d’association. Il a une possibilité de nuire facilement», regrette-t-il. Une unité centrale, des dossiers d’archives et des dons de collectes ont disparus, constate-t-il également.

Dans cette épreuve, la Grande Mosquée a reçu le soutien du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, du recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, mais aussi des responsables de la synagogue et de l’évêché de Clermont-Ferrand.

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