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Sur le vif

Tariq Ramadan boycotte les conventions américaines ISNA et RIS

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 29 Août 2014 à 00:54

           


Grand habitué des conventions musulmanes américaines, Tariq Ramadan a décidé cette année de ne pas participer aux grand-messes de l’ISNA, du 29 août au 1er septembre à Détroit, aux Etats-Unis, et du RIS (Reviving the Islamic Spirit, Raviver l’esprit islamique), du 26 au 28 décembre à Toronto, au Canada.

Assister à ces congrès, explique-t-il dans une tribune, « reviendrait à soutenir des positionnements qui contredisent totalement ma vision du rôle que doivent avoir les musulmans occidentaux », à savoir jouer « un rôle critique » dans les sociétés où ils vivent. Or les uns ne sont pas suffisamment critiques envers les autorités américaines, et les autres trop complaisants avec les régimes dictatoriaux de certains pays musulmans, estime le professeur.

Aux dirigeants de l’ISNA Tariq Ramadan reproche leur positionnement politique « pas toujours très clair » de ces dernières années. Ils « se taisent trop souvent comme si la peur du pouvoir les paralysait ». En ne condamnant pas fermement l’espionnage de musulmans sur la seule base de leur religion, les mises sur écoutes, « les méthodes troubles et inacceptables du FBI qui pousse des jeunes à l’extrémisme », les dirigeants de la plus importante association musulmane confondent « dialogue avec les autorités avec compromission et reddition intellectuelle », selon le penseur.

Leur silence à l’égard de la politique extérieure menée par les Etats-Unis, qui soutiennent ouvertement Israël, notamment louée lors de l’iftar organisé à la Maison blanche par Barack Obama, est tout aussi inacceptable aux yeux du directeur du CILE.

De leur côté, les participants au RIS, qui appartiennent majoritairement au courant soufi et se disent apolitiques, pêchent par leur absence de critique envers des Etats « dictatoriaux » tels les monarchies du Golfe, l’Irak, la Syrie ou l’Egypte. « Sous couvert de soufisme ou de positionnement apolitique, (certains participants) défendent des positions très politiques en soutien à des Etats et à des dictatures », explique Tariq Ramadan, pour qui « se présenter au-dessus de la mêlée politique » n’est « pas acceptable ».

« Si le monde se tait devant l’indigne, la conscience musulmane ne peut se taire ni au nom d’une sagesse trahie ni au nom d’un soufisme perverti », conclut le penseur.

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