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Sur le vif

Syrie : le poste de grand mufti supprimé par le régime de Bachar Al-Assad

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 17 Novembre 2021 à 13:00

           


Syrie : le poste de grand mufti supprimé par le régime de Bachar Al-Assad
Un décret supprimant le poste de grand mufti de Syrie a été pris, lundi 15 novembre, par Bachar al-Assad. Cette décision place d’office Ahmad Badreddine Hassoun à la retraite. Le cheikh âgé de 72 ans avait été nommé grand mufti en 2005 après la mort de son prédécesseur Ahmed Kuftaro en 2004. Ce fervent soutien du régime au pouvoir est épinglé par Amnesty International pour avoir approuvé l’exécution de milliers de personnes détenues dans la prison de Saidnaya entre 2011 et 2015.

Lire aussi : En Syrie, des pendaisons de masse pour exterminer toute dissidence

Malgré son soutien sans faille à Bachar al-Assad, Ahmad Badreddine Hassoun – dont le fils a été tué dans une embuscade près d’Alep en 2011 par « un groupe armé terroriste » selon le régime – a été poussé vers la sortie. Ses attributions, selon l'agence de presse officielle Sana, relèveront désormais du Conseil de jurisprudence des savants musulmans (oulémas), qui dépend du ministère du Waqf chargé des Affaires religieuses. Il est dirigé par Abdel Sattar al-Sayyed, qui n'est autre qu'un rival d’Ahmad Badreddine Hassoun.

Une interprétation personnelle du Coran en cause

La décision a été prise sans que des raisons officielles n’aient été données mais elle intervient, selon Al-Jazeera, après de vives critiques envers le grand mufti pour son interprétation personnelle de versets du Coran lors des funérailles, début novembre, du chanteur syrien Sabah Fakhri, une célébrité du monde arabe.

Selon plusieurs sources, Ahmad Badreddine Hassoun a affirmé que la terre de Syrie est mentionnée dans le Coran en faisait référence à la sourate Le Figuier et que, de ce fait, ceux qui quittent le pays seraient voués à la perte. Le Conseil de jurisprudence s'était alors ému d'une méthode d'interprétation personnelle qui fait le lit du fanatisme.

Jusqu'en 2018, le mandat du grand mufti était illimité. Il a, par la suite, été réduit à trois ans renouvelable par un décret présidentiel qui avait aussi transféré le pouvoir de nomination du mufti au ministère du Waqf. Ses pouvoirs sont davantage étendus aujourd'hui : il pourra désormais émettre des avis religieux (fatwas) et annoncer les dates du début et de la fin du mois du Ramadan.




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