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Six Français de Guantanamo devant la justice

| Mardi 4 Juillet 2006 à 01:17

           

Le procès de six Français détenus sur la base américaine de Guantanamo (Cuba) s’est ouvert lundi matin à Paris. Poursuivis pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", ils encourent jusqu'à dix ans de détention. Lors du procès, ils ont nié toute adhésion à la violence islamiste.



L'accusation leur reproche des séjours en Afghanistan

Le procès de six Français détenus sur la base américaine de Guantanamo après avoir été capturés lors de l'intervention américaine à l'automne 2001 contre le régime des talibans s'est ouvert lundi matin peu après 9h30 devant le tribunal correctionnel de Paris.

Remis en deux fois, en juillet 2004 et mars 2005, par les Etats-Unis à la France après de longues tractations, Khaled ben Mustapha, 34 ans, Mourad Benchellali, 24 ans, Nizar Sassi, 26 ans, Imad Achab-Kanouni, 29 ans, Redouane Khalid, 38 ans, comparaissent libres. Brahim Yadel, 35 ans, est toujours détenu.

L'accusation leur reproche des séjours en Afghanistan où ils ont, pour cinq d'entre eux, participé en 2000 et 2001 à des stages d'entraînement militaire d'Al Qaïda et pour le dernier, Imad Kanouni, à un enseignement religieux qui aurait prôné l'action violente. Les six anciens détenus français de Guantanamo ont nié toute adhésion à la violence islamiste.

Privés de liberté

La défense présente les prévenus comme des victimes, en soulignant qu'ils ont été privés de liberté entre deux ans et demi et trois ans à Guantanamo, subissant, selon eux, tortures et privations, avant d'être à nouveau emprisonnés à leur retour en France durant un an à 18 mois pour cinq d'entre eux, et depuis deux ans pour Brahim Yadel.

"Cette prévention est intellectuellement, moralement et juridiquement choquante (...) Ce n'est pas parce qu'on suit un islam assez radical qu'on a envie d'aller faire exploser des bombes", a dit Me Félix de Belloy, avocat d'Imad Kanouni.

"J'attends de savoir ce que la France peut lui reprocher compte tenu du fait que le dossier est absolument vide en ce qui concerne M. Mustapha. Par conséquent, nous espérons de façon très confiante sa relaxe", a dit Me Jean Chervais.

L'Afghanistan était à la mode

Le tribunal a commencé les interrogatoires par Imad Kanouni. Fils d'un Marocain musulman et d'une Française chrétienne installés en France en 1997, le jeune homme aurait rejoint l'islam radical après son installation à Francfort, en Allemagne, où il s'est lié d'amitié avec des intégristes.

Il a assuré qu'il ne voulait qu'apprendre la religion en voyageant. "L'Afghanistan était à la mode", a-t-il dit. Il a cependant expliqué être en faveur de la loi islamique et a reconnu avoir cherché à aller combattre en Europe centrale et en Tchétchénie, sans y parvenir.

Tous les prévenus, sauf lui, ont été accueillis à Londres par un lieutenant algérien d'Oussama ben Laden, Rachid Boukhalfa, alias "Abou Doha", avant d'être acheminés entre mars 2000 et juillet 2001 au Pakistan, puis de gagner Djalalabad, en Afghanistan, avant de suivre des stages de formation militaire.

Capturés par les Afghans anti-taliban, les prévenus auraient été parfois vendus aux troupes américaines, comme Khaled ben Mustapha, qui a parlé à l'audience de 5.000 dollars comme prix de sa remise aux GI's.

Un septième Français

Le tribunal a évoqué le cas d'un septième Français incarcéré à Guantanamo et remis aussi à la France en mars 2005, Mustaqali Patel. Ce dernier a été libéré sans même avoir été mis en examen, et ne sera pas jugé. Aucun élément ne permet de relier cet homme, qui aurait simplement fait du commerce de pièces détachées en Afghanistan, à un groupe armé.

A l'exception de Brahim Yadel, les prévenus comparaissent libres. Ils ont été détenus entre deux et trois ans au camp militaire américain Delta à Guantanamo sur l'île de Cuba. Poursuivis pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", ils encourent jusqu'à dix ans de détention.

L'audience reprendra mardi matin.




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par mimi le 04/07/2006 16:30 | Alerter
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Je trouve cela scandaleux! aprés tout ce qu'ils ont subi à Guatanamo on veut encore les mettre en prison!? bravo la justice française.

2.Posté par Non le 04/07/2006 16:40 | Alerter
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Non aux abus des droits de l'homme ..
Non à la transgression de la loi ( les E.U. contre le haut tribunal américain ) ..
Non au terrorisme ...
Non à la dictature , aux dictateurs cultivant les causes de la terreur ..
Non à la résistance terroriste ..

3.Posté par guantanamo le 05/07/2006 10:49 | Alerter
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Guantanamo
Les auditions pipées des services secrets : à voir le docuement sur le site d eLibé
Fac-similé du télex «confidentiel diplomatique» donnant les détails des interrogatoires.
«Libération» prouve que les six islamistes jugés à Paris ont été interrogés illégalement à Guantanamo par des officiers français.
Par Patricia TOURANCHEAU
QUOTIDIEN : Mercredi 5 juillet 2006 - 06:00
30 réactions
Un document exclusif que s'est procuré Libération atteste que les six prisonniers français des Américains à Guantanamo (Cuba) ont bel et bien été interrogés par les officiers français de la direction de la surveillance du territoire (DST) et de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), sur la base militaire, en janvier et en mars 2002. Or, les avocats de la défense de deux des six détenus, Nizar Sassi et Mourad Benchellali, issus de la banlieue lyonnaise, capturés en Afghanistan fin 2001, soutiennent depuis quatre ans que «des auditions clandestines ont été réalisées sur la base par des agents de renseignements français, hors de tout cadre légal, et ont nourri de façon illicite le dossier judiciaire». Mes William Bourdon et Jacques Debray avaient déposé une requête en nullité qui a été rejetée car ­ selon les juges ­ «la preuve n'était pas rapportée». La cour de cassation a abondé en ce sens le 18 janvier 2006. Impossible à l'époque de trouver trace de ces auditions fantômes. La pièce que nous publions change la donne en plein procès de ces six islamistes devant le tribunal ...  


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