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Sur le vif

Salafistes, un film interdit aux mineurs par le ministère de la Culture

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 28 Janvier 2016 à 11:58

           


Le documentaire Salafistes, sorti en salles mercredi 27 janvier, a été interdit aux moins de 18 ans par le ministère de la Culture.

Les réalisateurs Lémine Ould Salem et François Margolin nous plonge avec ce film dans l’univers des islamistes radicaux au Mali et en Mauritanie. Problème, le film, qui a nécessité trois ans de tournage, ne comporte aucun commentaire, aucune voix off et aucune mise en perspective ; il comporte aussi des scènes violentes. « Nous avons choisi de montrer des images qu'on ne veut pas voir, des propos qu'on ne veut pas entendre », expliquent les auteurs qui estiment que le spectateur « saura faire la différence ».

Salafistes démarre au Mali dans les villes de Gao et Tombouctou en 2012 pendant l’occupation de groupes extrémistes. La caméra suit la police dite islamique et la préparation d’une décapitation, puis se pose à l’hôpital au chevet d’un jeune plombier amputé pour vol.

Le documentaire donne également la parole à des prédicateurs mauritaniens tenant des propos antisémites et défendant les crimes de Mohamed Merah en 2012 à Toulouse. « Ce que Mohamed Merah a fait au cœur de la France, déclare un jihadiste dans le film, sert la cause des musulmans. Son action a un fondement islamique légitime. Car la France et ses soldats combattent les musulmans ».

La commission de classification des œuvres cinématographiques a préconisé le 19 janvier une interdiction aux spectateurs de moins de 18 ans. Un membre de la commission représentant le ministère de l’Intérieur a estimé que certaines images de propagande de l’État islamique présentes dans le film pouvaient être assimilées à de l’apologie du terrorisme. La ministre de la Culture Fleur Pellerin a donc décidé de confirmer l’interdiction aux mineurs. « Mon rôle est de respecter le travail de l'auteur qui est le seul responsable de son œuvre, tout en ayant à chaque fois à l'esprit la nécessaire protection de la jeunesse», explique-t-elle dans un communiqué.

Suite à une demande de la famille d’Ahmed Merabet, la vidéo du policier tué par les frères Kouachi devant Charlie Hebdo a été expurgée du film.

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