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Société

Saccage et mise en scène dans les locaux parisiens du CBSP

Rédigé par Pauline Compan | Vendredi 25 Mars 2011 à 13:48

           

Saccagés mais pas dépouillés. Les locaux parisiens du Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP) ont été vandalisés dans la nuit du 10 au 11 mars 2011. Si rien n’a été volé, le siège de l’association humanitaire a subi une fouille en règle. Les dossiers étaient éparpillés à même le sol et certains détails de mise en scène ont attiré la curiosité des responsables de l’association et des enquêteurs. Les auteurs n’ont laissé aucun messages ni tags à caractère raciste. Depuis 1990, le CBSP est la première ONG française à centrer son action sur l’aide au peuple palestinien. Un choix qui ne plaît pas à tout le monde.



Les dossiers du CBSP éparpillés sur le sol dans les locaux de la rue la Chapelle, le vendredi 11 mars 2011
Les dossiers du CBSP éparpillés sur le sol dans les locaux de la rue la Chapelle, le vendredi 11 mars 2011
« On ne connaît pas les intentions des auteurs lors de cette intrusion et c’est cela qui est déstabilisant », explique Youcef Benderbal, le responsable de la communication du CBSP. Et il y a de quoi se poser des questions. C’est par la porte de secours, située au premier étage, que les vandales sont entrés dans les locaux de la rue la Chapelle, à Paris. Si cette porte a été fracturée, les auteurs avaient dû se procurer le code d’entrée de l’immeuble avant leur opération. Une fois à l’intérieur, ils ont visité principalement trois bureaux : la direction, la communication et le bureau des parrainages. Tous ont été mis à sac, les dossiers fouillés, puis éparpillés sur le sol.

Une mise en scène étrange

Aucun ordinateur ni matériel informatique manquent à l’appel, idem pour les dossiers. Pour M. Benderbal, il s’agit d’un saccage en règle et d’une tentative d’intimidation. « Nous ne savons pas ce qu’ils cherchaient mais ils ont laissé des petits détails à interpréter », continue-t-il. Ainsi, une photo d’enfants palestiniens au pied de la tour Eiffel, lors de leur visite à Paris dans le cadre d’une action de l’association, a été déchirée en deux : une partie a été retrouvée bien en évidence dans les locaux alors que la seconde partie demeure introuvable.

Plus étrange, les visiteurs nocturnes ont laissé sur une imprimante du bureau un bulletin d’information de l’ONG. Daté de 1997, ce bulletin a été ressorti des archives par leurs soins. Il avait été adressé aux membres du CBSP, pour faire état d’un acte d’intimidation qui avait eu lieu dans les anciens locaux, rue des Rodier, à Paris. A l’époque, des individus avaient fait irruption dans le bureau du directeur et agressé physiquement ce dernier avant de saccager les locaux avec des inscriptions telles que : des étoiles de David et les lettres GSC pour Groupe Sioniste de Combat. Les agresseurs n'avaient pas été retrouvés.

Aujourd’hui encore, les principaux suspects restent les associations et ligues juives, qui accusent l’ONG de financer le Hamas et des activités terroristes. « Nous sommes en 2011 et cela continue », regrette M. Benderbal. « C’est très grave. Il faut dire que la France a un droit de regard légitime sur nos activités. Nous travaillons en toute transparence et nous aspirons à le faire en toute sérénité. » Pour finir, M. Benderbal affirme que « les locaux ont été remis en état, nous pouvons continuer notre action ».






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