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S'il reconnaît des 'erreurs' commises, Nicolas Sarkozy assure qu'il maintient le 'cap'

| Vendredi 25 Avril 2008 à 08:34

           

Le président de la République Nicolas Sarkozy, pratiquement un an après son élection à la présidence, organisé un long entretien télévisé dans lequel il a reconnu qu'il y avait jusque-là eu des "couacs", tout en soulignant la "difficulté" de sa fonction et en assurant qu'il maintiendrait "le cap". Principaux points et réactions, à gauche comme à droite.



Le président de la République Nicolas Sarkozy
Le président de la République Nicolas Sarkozy
"Sans doute, on n'a pas assez expliqué, sans doute j'ai fait des erreurs. Je ne suis pas une personne à nier les choses. Est-ce qu'on peut bouger ce pays sans que ça provoque des mouvements ? Je m'imaginais bien que je ne passerai pas cinq ans à commenter des sondages excellents", a déclaré jeudi soir 24 avril Nicolas Sarkozy, commentant un sondage selon lequel 28 % des Français pensent que les réformes vont dans le bon sens. "Le cap, il est assez simple : engager les changements nécessaire pour que la France puisse compter dans les grandes puissances du monde", a-t-il ajouté, précisant que la France devait "faire face à un quadruple choc", à savoir, la flambée des prix du pétrole, la crise des "subprimes" aux Etats-Unis, la hausse des matières premières et de l'euro.

Pouvoir d'achat

Pour le président de la République, "les prix ont augmenté avec l'euro, parce qu'il n'y a pas assez de concurrence", même s'il admet que ces mêmes prix ont plus augmenté en France que dans d'autres pays européens.

Souhaitant "réhabiliter la valeur travail", il a estimé que "le problème de la France, c'est qu'on ne travaille pas assez".

Par ailleurs, "Le Premier ministre déposera dans les 15 jours un texte sur l'intéressement", et "une entreprise qui distribuera une partie de ses bénéfices à ses salariés paiera moins d'impôts sur les bénéfices". "Il faut qu'un tiers des profits aille aux salariés, un tiers à l'investissement, un tiers aux actionnaires", a souligné Nicolas Sarkozy.

Immigration

Le président a tenu à souligner qu'il n'y aura "pas de régularisation globale", celle-ci "conduit à la catastrophe" selon lui, puisque cela créerait "un appel d'air qui profiterait aux trafiquants". "On ne devient pas Français parce qu'on travaille dans la cuisine d'un restaurant, aussi sympathique soit-il", a-t-il martelé.

Et "à titre intellectuel", Nicolas Sarkozy s'est dit favorable au vote aux élections locales des étrangers non européens en France depuis dix ans, et "sur la base de la réciprocité". Mais il déplore qu'il n'y ait "pas de majorité pour faire passer" cette mesure.

Politique étrangère

"J'ai été choqué par ce qui s'est passé au Tibet et je l'ai dit au président chinois". Mais "je ne veux pas que l'on mette la Chine au ban des nations", a déclaré M. Sarkozy.

Sur le conflit au Proche-Orient, Nicolas Sarkozy a estimé qu'il ne devait "pas parler au Hamas parce que je n'ai pas le droit de parler à une organisation qui a annoncé qu'elle voulait rayer Israël de la carte". "Je ne peux pas parler avec le président iranien [Mahmoud Ahmadinejad] qui a annoncé lui aussi qu'il allait rayer Israël", a ajouté le président.

Et "si on laisse tomber l'Afghanistan, le Pakistan tombera comme un château de cartes", a-t-il prévenu.

S'agissant de l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, le président a déclaré ne pas vouloir "d'automaticité de référendum, mais si la question se pose, alors que moi-même je suis président de la République, je ferai un référendum sur la question de la Turquie".

Nicolas Sarkozy a par ailleurs déclaré qu'il s'était "engagé à faire libérer cette femme [Ingrid Betancourt]qui vit un martyre. Nous y arriverons et je ne céderai pas".

Réactions

Pour Julien Dray, le porte-parole du Parti socialiste, "l'inquiétude et la colère de la France qui aujourd'hui souffre durement d'un contexte économique qui s'est extrêmement dégradé ne sont pas levées ce soir, au sortir de la prestation du président de la République. C'est un président tendu, essayant par l'abondance de chiffres d'éviter d'avoir à constater l'impasse dans laquelle il se trouve, que nous avons vu".

"Dans sa tentative de justification d'une politique aussi illisible qu'inefficace aux yeux de nombreux Français, Nicolas Sarkozy a surtout recyclé mécaniquement son argumentaire de la dernière campagne présidentielle. Son propos, souvent confus et imprécis n'a ouvert aucune perspective crédible pour répondre aux enjeux de la croissance et du pouvoir d'achat", a pour sa part estimé le maire PS de Paris Bertrand Delanoë.

Le secrétaire-général de l'UMP Patrick Devédjian a quant à lui "trouvé Nicolas Sarkozy très authentique, vrai dans ses réponses, humble même, quand il le fallait", tandis que Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée natioanle, a estimé qu'il "s'est montré convaincant, pédagogue, déterminé à remplir le mandat pour la réforme confié par les Français".

Du côté des syndicats, le secrétaire ganaral de la CFDT FRançois Chérèque, a déclaré que si "le président de la République "a reconnu avoir fait des erreurs mais en fait, il ne change rien, en particulier sur le pouvoir d'achat".

"A l'issue de ce long exposé, toutes nos inquiétudes se trouvent confortées", a quant à lui souligné Jean-Christophe Le Duigou, un des dirigeants de la CGT.




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