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Psycho

Rania, 23 ans : « Il fume du shit, j’ai l’impression d’avoir un ado chez moi »

Rédigé par Lalla Chams en Nour | Mercredi 30 Mars 2016 à 09:00

           


Rania, 23 ans : « Il fume du shit, j’ai l’impression d’avoir un ado chez moi »
Je me suis mariée le 1er novembre 2014. Je suis marocaine et musulmane ; mon mari aussi. Il ne prie pas, passe son temps à fumer (du shit), à boire, ne travaille pas. Il dort de 6 heures du matin jusqu’à 17 heures. Il ne m’aide pas dans les activités de la maison, on ne fait rien ensemble.

Je travaille pour subvenir à nos vies. Autrement dit, j’ai l’impression d’avoir un ado chez moi, parce qu’il est venu habiter chez moi.

Sa famille est spéciale. Depuis le mariage, il lui demande de se méfier de moi (parce que ma mère a eu le malheur d’avoir cinq filles avant ses garçons, donc il faut se méfier…).

Bref, il ne m’apporte rien dans ma religion, ni dans ma vie de femme. Si j’essaie de lui parler, il m’étrangle, me tabasse. Il ne veut pas partir, mais je sais aujourd'hui que je refuse d’avoir des enfants avec lui : il est trop jeune mentalement (31 ans).

Je suis malheureuse, je ne peux pas l’aider, il ne se reproche rien, il me dégoûte.

J’aimerais divorcer, je ne vois aucun intérêt à continuer avec lui, rien de bon n’en sortirait.

Qu’est-ce que je peux faire ? Si je reste, je risque ma vie. Si je pars, j’ai peur de ne pas me remarier. Je suis malheureuse et perdue. Rania

Lalla Chams en Nour, psychanalyste

Soyez courageuse et, pour vous en sortir, il serait bien de mettre du tiers : la loi, entre vous et cet homme.

De nombreuses aides sont proposées aux femmes battues, ne restez pas seule, faites-vous accompagner.

Et divorcer, certainement, sans avoir peur de vous affranchir des peurs et clichés. Une femme divorcée ne pourrait pas se remarier : quelle idée !

En France, la vie des femmes est différente, la pression sociale est moindre qu’au Maroc. L’important est de vous sauver de cette situation.

Si vous travaillez, vous disposez d’une certaine autonomie, je suppose.

Je suis sûre que vous pourrez rencontrer un autre homme, mais, cette fois, soyez plus vigilante dans votre choix. Ce genre d’expérience doit vous mettre en garde contre une certaine faiblesse : le manque de discernement.

L’homme que vous avez épousé est irresponsable, dépendant, violent et immature, comme vous le soulignez vous-même. Qu’est-ce qui vous a poussée à l’épouser ?

Votre lettre me pose une question : un mari en islam a l’obligation de respecter sa femme, de pourvoir à ses besoins. Là, vous décrivez un homme qui se comporte comme un gigolo, il vit à vos crochets et en plus vous bat ! Quel goujat ! Ce n’est pas cela être musulman.

A-t-il seulement une idée de ce qu’est le modèle prophétique ? Muhammad (PSL) respectait les femmes, il les aimait. Il ne vous respecte pas parce qu’il ne se respecte pas lui-même. Que perdez-vous en vous éloignant ? Votre dépendance ? Qu’est-ce qui vous retient ?

La réponse, c’est vous la détenez. Ne paniquez pas, rapprochez-vous des professionnels qui pourront vous accompagner pour vous libérer de cette emprise inacceptable.

La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?

Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com




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