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Ramadan

Ramadan solidaire avec les prisonniers musulmans

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Jeudi 1 Août 2013 à 00:00

           

Les prisonniers musulmans qui suivent le Ramadan ont aussi le droit à un mois empli de solidarité et de fraternité. Cette année encore, les aumôniers musulmans intervenant dans les prisons des quatre coins de France sont là pour leur apporter une chaleur humaine avec l’opération Ramadan en prison.



Ramadan solidaire avec les prisonniers musulmans
En plein mois de Ramadan, jeûner loin de ses proches est bien triste. C’est pourtant ce que vivent les détenus musulmans. Pour leur apporter un peu de réconfort, l’aumônerie musulmane des prisons, qui compte 164 aumôniers dans toute la France, organise l’opération Ramadan en prison.

2 700 colis distribués dans les prisons du Nord en 2012

Dans la région du Nord, « 2 865 jeûneurs » prisonniers ont été recensés pour ce Ramadan 2013, fait savoir Samia Ben Achouba, secrétaire de l'aumônerie nationale musulmane des prisons et aumônier régionale de la région pénitentiaire de Lille. Ce chiffre correspond aux « personnes inscrites » en tant que jeûneurs dans chaque prison, précise-t-elle.

L’organisation de l'opération Ramadan dépend des donations. Ce n’est qu’après avoir reçu les dons nécessaires que les colis alimentaires sont distribués aux détenus. A l’intérieur de chaque colis se trouvent un kilo de dattes, des gâteaux, des fruits secs et un saucisson halal.

Les aumôniers des différentes maisons d’arrêt se chargent de collecter les dons, principalement en nature. Déjà 504 kilos de dattes ont été obtenus, fait savoir Mme Ben Achouba. Si le bilan définitif des 22 prisons que sa région couvre n’est pas encore connu, la collecte de dons de cette campagne Ramadan se poursuit dans la région pour offrir à chaque jeûneur détenu un colis.

L’an dernier, autour de 2 700 colis ont été distribués, soit un peu moins que le nombre de jeûneurs (2 812) qui avaient été recensés cette année- là.

Des incontournables dans les colis

Dans les prisons des autres régions françaises, la même organisation chapeautée par chaque aumônier est mise en place. Aumônier titulaire depuis deux ans à la prison de Réau, en région parisienne, Khalid Chawki a distribué « environ 250 colis » aux prisonniers. « Comme tous les ans au début du Ramadan, on fait une distribution de colis alimentaires puis, à la fin, on organise une collation collective » pour l’Aïd al-Fitr, explique-t-il.

Grâce à sa proximité avec les différentes mosquées de Seine-et-Marne, cet ancien imam parvient facilement à collecter les dons nécessaires à la préparation des colis contenant les incontournables dattes mais aussi du riz et des plats cuisinés. Cette opération ne coûte au final qu’un déplacement à M. Chawki.

Il en a été autrement pour Yaniss Warrach, aumônier au centre pénitencier d'Alençon-Condé-sur-Sarthe, en Basse-Normandie, qui a ouvert ses portes au mois de mai en même temps que sa nomination. Après quatre ans passés à la maison d’arrêt de Nanterre, l’homme, qui prend tout juste ses marques dans cette prison, a pris en charge l’intégralité des colis distribués aux 30 détenus qui observent le jeûne dans cette petite prison.

Seul, il a acheté, préparé et distribué les 30 colis alimentaires au début du Ramadan avant de partir à l’étranger pour ses congés. « Avec la période de vacances, c’est difficile » de s’organiser, explique-t-il.

Un geste symbolique

Si la période estivale est un frein pour l’organisation des aumôniers, elle en est également un au niveau des dons réalisés. « Nous avons eu peu de donations de particuliers cette année, beaucoup sont partis », déplore Samia Ben Achouba. Mais « si vous aviez une plante, ou un poisson rouge, et que vous deviez partir en vacances, vous chercheriez quelqu'un pour s'en occuper en votre absence », lance l’aumônier, qui voit dans le colis un aspect « très symbolique » montrant aux prisonniers que la communauté musulmane pense à eux durant ce mois sacré. Signe de « communion », le colis est là « pour marquer le coup, montrer qu’ils ne sont pas oubliés », abonde dans ce sens M. Chawki.

De plus, ces gestes « touchent la famille » des détenus, raconte Mme Achouba, qui reçoit aussi des témoignages de remerciements des proches des prisonniers.

Des associations participent également à cet élan de générosité qui fait chaud au cœur des détenus. C’est le cas du Secours Islamique France (SIF) qui a prévu cette année de distribuer 5 000 colis de convivialité dans 19 prisons d’Île-de-France et de province.

Pour l’Aïd al-Fitr qui clôture le mois du Ramadan, certains aumôniers prévoient de faire perdurer cette générosité. Comme l’an dernier, M. Chawki compte faire entrer dans la prison des bénévoles, « des gens de la communauté ou des représentants d’associations », pour créer « un contact » avec les détenus. Une généreuse attention qui a de quoi apporter du baume au cœur aux prisonniers musulmans, qui ont besoin de se sentir proches de la communauté durant le mois spirituel du Ramadan.





Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par lr407 le 01/08/2013 05:37 | Alerter
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Un directeur de prison demande à un Imam de la région de l'Est de la France dans les années 90 : Pourquoi ne rendez vous pas visite aux détenus musulmans ? L'Imam lui répond : Il n'y a pas de musulmans en prison.

Nous avons un manque de discipline et un manque d’éducation surtout les jeunes. Ces voyous dealers, ils vendent de la mort, ils ne respectent personne, voleurs, mal élevés, violents, sauvages. Ils aiment la vie ici bas et l'argent facile gaspiller inutilement.

Un musulman qui jeûne est motivé par son désir de suivre la tradition des prophètes de l'Islam, modèle de piété.

Sourate 2, Versert 177
La piété ne consiste point en ce que vous tourniez vos visages vers le Levant ou le Couchant. Vertueux sont ceux qui croient en Dieu et au jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, qui donnent pour l'amour de Dieu des secours à leurs proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide, et pour délier les jougs, qui observent la prière, qui font l'aumône. Et ceux qui remplissent les engagements qu'ils contractent, se montrent patients dans l'adversité, dans les temps durs et dans les temps de violences. Ceux-là sont justes et craignent le Seigneur."

2.Posté par saïm le 03/08/2013 19:33 | Alerter
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Voler, dealer ou tuer sont des graves péchés (kabaïr) mais ne sont pas des actes qui font sortir de l'islam et Allah pardonne tous les pêches excepté le polythéisme (chirk) . Mais est ce que la majorité de ces personnes qui sont en prison y seraient si elles étaient des musulmans dignes de ce nom et portaient un quelconque intérêt à l'islam en commençant par la prière qui passe avant le ramadan "traditionnel". Certainement pas! En plus ils entretiennent avant et pendant la prison (et même après) l'amalgame de "musulman délinquants" -"étrangers délinquants". Sans parler du mal qu'ils font aux gens! Bref avant de m’apitoyer sur leur sort je préfère réserver mes sadaqa et mes intentions pour des vrais nécessiteux honnêtes, quant aux prisonniers, à eux de montrer quand ils seront sortis qu'ils sont devenus de vrais musulmans et donc honnêtes, et non pas de "nom", ou parce qu'ils jurent sur la Mecque.

3.Posté par dem1973 le 13/03/2014 22:22 | Alerter
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Madame Maria Magassa-Konaté souligne que pour un musulman incarcéré, jeûner loin de ses proches est bien triste. Curieuse façon de considérer la détention. L'isolement n'a rien de triste en soi, c'est un passage nécessaire et parfois salutaire pour ceux qui se sont égarés du droit chemin.


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